Les missions sur l’avifaune migratrice, menées par l’ONCFS - La Semaine Vétérinaire n° 1612 du 09/01/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1612 du 09/01/2015

Formation

FAUNE SAUVAGE

Auteur(s) : Serge Trouillet

Le Centre national d’études et de recherches appliquées (Cnera)1 sur l’avifaune migratrice regroupe une trentaine de personnes dont les travaux se répartissent selon cinq grands axes d’études. L’un d’eux concerne les habitats et les zones humides. Les quatre autres se déclinent par espèces : les anatidés (oies et canards) ; les migrateurs terrestres (pigeons, grives, cailles, alouettes, etc., tous les migrateurs qui ne sont pas des oiseaux d’eau) ; la bécasse des bois et les bécassines; les limicoles (courlis, barges, vanneaux huppés, etc.) et les oiseaux protégés, tels que la spatule.

Le cœur de métier des équipes s’articule autour du suivi des populations de ces espèces qui sont toutes migratrices. Certaines se reproduisent dans le nord et l’est de l’Europe et hivernent plus au sud, notamment en France. D’autres se reproduisent en France et migrent vers l’Afrique.

ESTIMER LES FLUCTUATIONS D’ABONDANCE

Dans certains cas, les dénombrements peuvent être quasi exhaustifs lorsque les oiseaux se rassemblent en grand nombre, de jour, dans des sites bien circonscrits. C’est le cas, en particulier, pour les anatidés. Parfois, une estimation précise des effectifs n’est cependant pas accessible et les tendances démographiques ne sont établies qu’à partir d’indices d’abondance. Un suivi des effectifs reproducteurs de la bécasse des bois est mis en place à des points d’écoute choisis au hasard dans les forêts françaises, par exemple. De même, les mâles chanteurs des populations de merles, de grives, d’alouettes ou de pigeons sont dénombrés le long de circuits tracés selon un plan d’échantillonnage.

Tous ces travaux conduisent à estimer le statut de conservation des espèces selon trois situations : effectifs en croissance, stables ou en décroissance. Ils s’appuient sur des réseaux d’observateurs comprenant des agents de l’ONCFS, des personnels des fédérations départementales des chasseurs, ainsi que des bénévoles, chasseurs ou non.

COMPRENDRE L’ÉVOLUTION DES POPULATIONS

Établir une tendance ne suffit pas. Encore faut-il tenter d’en expliquer les mécanismes. Dans ce domaine, les recherches concernent essentiellement la dynamique des populations. Grâce au baguage, par exemple, il est possible d’estimer les taux de survie des oiseaux. Les chasseurs participent également à ces recherches en recueillant les ailes des volatiles qu’ils prélèvent. Cela permet généralement d’établir la proportion de jeunes et, ainsi, la réussite de la reproduction. Grâce aux moyens de géolocalisation tels que la radiotélémétrie, il est possible de mieux cerner les comportements des oiseaux et leur relation avec les habitats disponibles.

Toutes ces informations alimentent des modèles qui permettront de tester différents scénarios impliquant les prélèvements cynégétiques, l’évolution des habitats, des conditions météorologiques défavorables, etc. Une telle approche est, par exemple, développée pour la sarcelle d’hiver, les fuligules milouin et morillon, la bécasse des bois, le pigeon ramier et la tourterelle des bois. Elle vise à fournir les éléments de gestion les plus pertinents pour ajuster l’exploitation de ces populations d’espèces gibiers.

ÉTUDIER LES MIGRATIONS

L’étude des migrations est un volet de recherches important pour ce Cnera. Elle fait appel à différentes techniques : au baguage, bien entendu, et plus récemment aux marques nasales (pour les anatidés), qui permettent de suivre les déplacements des oiseaux en les identifiant à distance, sans avoir à les capturer de nouveau. Enfin, les balises Argos, dont la miniaturisation ne cesse de faire des progrès, renseignent “en temps réel” sur les déplacements des oiseaux migrateurs. La récolte des données nécessite des conventions de recherche avec des organismes étrangers. Leur analyse s’effectue à l’échelle internationale.

  • 1 Chacun des cinq centres nationaux d’études et de recherches appliquées (Cnera) de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) est spécialisé dans l’étude d’un groupe d’espèces. Dans le cadre de notre série d’articles sur l’ONCFS, nous commençons par le Cnera travaillant sur l’avifaune migratrice.

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