Professions de santé : les salariés les plus heureux au travail - La Semaine Vétérinaire n° 1610 du 19/12/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1610 du 19/12/2014

Performance sociale

Actu

À LA UNE

Auteur(s) : Clarisse Burger

L’Observatoire des métiers dans les professions libérales (OMPL) dévoile la première étude sur la qualité de vie au travail des salariés issus de ses 13 branches. Le secteur de la santé (vétérinaires inclus) affiche les meilleurs résultats.

Il fait plutôt bon travailler dans les professions libérales pour qui occupe un emploi salarié et exerce dans le secteur de la santé ! C’est encore mieux pour les décideurs (cadres ou dirigeants). La qualité de vie au travail (QVT) y est globalement plus positive que dans les autres entreprises françaises. Le climat social y serait aussi plus favorable, les salariés étant moins stressés. C’est ce que pointe la première enquête1 sur le sujet, réalisée par M@rs-lab, concernant les 13 branches professionnelles de l’Observatoire des métiers dans les professions libérales (OMPL). Un constat qui arrive à point nommé, alors que la réforme sur le dialogue social et les négociations patinent aujourd’hui entre le gouvernement, le patronat et les syndicats.

Le bien-être au travail

Pour Patrick Guébels, président de l’OMPL et représentant de l’Union nationale des professions libérales (Unapl), ce nouveau baromètre social sert aussi à réfléchir sur l’attractivité des métiers du libéral : « Le bien-être au travail n’est pas un concept abstrait, au contraire. Des salariés qui se sentent bien dans leur emploi, c’est une entreprise plus performante. Cette enquête est d’autant plus importante dans le contexte incertain des possibles déréglementations qui concernent les professions de notre observatoire. »

Le panel de cette étude regroupe les trois secteurs de l’OMPL : la santé (58 % dont 16,7 % de vétérinaires), le juridique (11,8 %) et le “cadre de vie-technique” (30,8 %). En s’appuyant sur une base de 27 causes de stress professionnel, l’observatoire OMPL affiche un indice global de bien-être au travail plus élevé que l’indice national de l’Observatoire de la vie au travail (l’Ovat, créé par M@rs-lab) qui étudie, depuis fin 2008, la tendance pour l’ensemble des salariés français (voir graphiques). « Il convient de rappeler que la valeur travail est très forte en France, précédée par la valeur famille qui demeure au premier rang. Et plus le collaborateur sera impliqué, plus il se protégera des facteurs de stress », analyse Pierre-Éric Sutter, psychologue et président de l’Ovat, rappelant ainsi la puissance du mental dans la perception du vécu au travail.

Une meilleure qualité de vie dans le secteur de la santé

En ce qui concerne la satisfaction dans le cadre de son activité, le baromètre OMPL (sur une base de 32 “irritants” sociaux) montre que les salariés des structures libérales sont les plus engagés, alors que la majorité des salariés français le sont moins.

Plus généralement, on se sent mieux au travail dans les entreprises libérales que dans les autres secteurs d’activité. Selon l’OMPL, les trois facteurs générant un meilleur climat social dans le libéral (où les petites et très petites entreprises dominent) sont l’implication, les équipes soudées et la proximité avec la direction. Les salariés affirment être concernés par leur travail et y attacher de l’importance. Toute­fois, ils ne perçoivent pas leur capacité d’action de façon homogène. Le secteur de la santé offrirait une meilleure qualité de vie au travail (bien-être, climat social, implication des salariés) que le secteur “cadre de vie-technique”. Le secteur juridique serait le plus fragile sur ce plan. Enfin, toujours selon l’étude, les salariés les plus heureux se trouveraient dans les cabinets dentaires et dans l’économie de la construction.

Plus heureux dans les très petites structures

Un meilleur ressenti du travail est décelé dans les très petites entreprises (TPE de 1 à 9 salariés). Autre point important souligné par l’étude : le bien-être qui a été évalué sous deux aspects (le bien-être idéal et celui ressenti) est meilleur chez les cadres. Le fait d’encadrer une personne ou une petite équipe serait un des facteurs de satisfaction. De plus, la qualité de vie au travail serait meilleure quand l’entreprise n’a qu’un seul dirigeant à sa tête.

Le climat social reste homogène pour les trois secteurs étudiés, même si la perception des méthodes de management n’est pas bonne. C’est le secteur de la santé qui hausse la moyenne des résultats, affichant le moins de facteurs de risque de détérioration du climat social, alors que les secteurs du juridique et du “cadre de vie-technique” sont à surveiller. En termes de stress, les trois secteurs de l’OMPL s’en sortent mieux que les autres salariés français. Les principales causes de ces états anxieux sont les incertitudes en termes d’emploi, ainsi que l’absence de dialogue social et de visibilité de l’activité dans un marché plus concurrentiel. Pour le président de l’OMPL, la communication interne et externe est le maître mot de l’entreprise : « C’est essentiel pour le climat social de la structure ». L’étude indique que le manque d’information sur la vie de l’entreprise, de formation et de visibilité de carrière conduit à une dégradation du climat social.

Par conséquent, en France, « si elle est reconnue, la qualité de vie au travail gagnerait à être améliorée, et les causes de stress revues dans certains des secteurs étudiés. Le vécu subjectif influence beaucoup plus la qualité de vie au bureau. Plus le travail est pensé comme un idéal, plus il est positif », souligne le président de l’Ovat.

  • 1 L’étude du cabinet de conseil M@rs-lab, spécialiste de la performance sociale et de la prévention des risques sociaux, a été réalisée du 5 mai au 29 septembre 2014 auprès de 4 032 personnes, en majorité des salariés (96 %) issus des professions libérales (72,8 % des salariés dans des TPE), dont une majorité a moins de 40 ans. 16,7 % des répondants sont vétérinaires, dont 4 % sont salariés.

La performance économique et sociale des TPE

Selon Frédéric Rey, sociologue du travail au Lise-CNRS et maître de conférences au Cnam, il n’est pas possible d’aborder la performance économique et sociale des petites et très petites entreprises (TPE) de façon homogène, compte tenu de leur diversité.

« Dans les TPE, il y a des inégalités de revenus, des différences de vécu au travail, des écarts de diplômes et une variété de réalités à prendre en considération », précise-t-il. De plus, elles ne peuvent réussir dans un environnement qui ne leur est pas adapté. Le modèle de performance est né dans les grandes entreprises.

« La mutualisation, le rééquilibrage des temps et la création collective des conditions de performance des TPE sont nécessaires là où ça manque », recommande-t-il, en particulier, aux chefs d’entreprise trop occupés par leur cœur de métier, avec des relations humaines improvisées et un manque de transparence.

Les facteurs de stress des travailleurs indépendants

Selon l’observatoire Amarok qui étudie la santé des dirigeants des PME et des professions libérales, les travailleurs non salariés (TNS) se révèlent plus stressés et plus fatigués que les salariés. Ces indépendants travaillent en moyenne un tiers de plus que ces derniers (66 % cumulent plus de 50 heures par semaine). Un tiers des chefs d’entreprise interrogés sont incapables de prévoir leur chiffre d’affaires dans les six mois et se déclarent fatigués au réveil. La surcharge d’activité, considérée comme pathogène, génère du stress qui n’est pas bon pour la performance de l’entreprise. « En revanche, ces travailleurs indépendants se déclarent plus satisfaits au travail que les salariés. Mais, s’ils ont une capacité à rebondir, leur santé risque d’être plus impactée. Nous ne disposons pas aujourd’hui de représentation globale de cette population active », explique Thomas Lechat, docteur en sciences de gestion et chargé de mission à l’observatoire Amarok. Selon son étude réalisée tout au long de l’année 2014 sur les éléments “stresseurs” des petites et moyennes entreprises (PME), le dépôt de bilan est le facteur de stress le plus important pour leurs dirigeants, suivi des problèmes de trésorerie, de la baisse de l’activité commerciale, des mauvais résultats annuels et des conflits entre associés.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr