De la réduction des antibiotiques…

La demande est à la réduction de l’utilisation des antibiotiques. Il nous est demandé une diminution de 15 % dans les prochaines années et il va falloir s’y appliquer. Cette fois-ci, nous ne pourrons pas autant jouer sur les aliments médicamenteux, qui ont été les principaux pourvoyeurs de la baisse des années précédentes. Les ruraux font déjà attention à la réduction de ces molécules (les éleveurs également, d’ailleurs).

Les praticiens canins y sont, en revanche, moins sensibles car ils pensent peu utiliser les antibiotiques (n’a-t-on pas entendu, chez certains confrères canins, que l’arrêt de la vente de ces médicaments n’impacterait pas leur chiffre d’affaires ?). Ils ne voient pas, par conséquent, comment baisser leur consommation de 15 %.

Voici donc une manière d’y arriver, pour certains : opérez stérilement et oubliez vos antibiotiques postopératoires, vous diminuerez votre consommation, vous augmenterez votre bénéfice et vous vous valoriserez intellectuellement. Démonstration avec l’exemple d’une activité canine qui comporte 200 ovariectomies de chattes et 40 de chiennes, ainsi que 45 castrations de chiens par an :

→ antibiothérapie postopératoire à base de céfalexine (une injection et 5 jours per os) ;

→ consommation totale d’antibiotiques canins : 12 000 € (hors remise qui, de toute façon, disparaîtra) ;

→ coût de l’antibiothérapie postopératoire : 1 500 € ;

→ coût du matériel stérile (casaque, gants, calot, masque) : 1 060 € ;

→ bénéfice : 440 €.

À vous de conserver le prix de l’intervention comme si vous délivriez encore des antibiotiques (pas de changement de tarif pour le client) et vous améliorerez votre marge de 440 € HT. Votre consommation d’antibiotiques vient de baisser de 12 %. La seule contrainte est de changer vos habitudes opératoires : vous verrez que cela engendre peu de soucis (en cinq ans, 1 % des cas nécessite une antibiothérapie). Avec de la chance, nous ne verrons plus sur YouTube des interventions de convenance pratiquées en tee-shirt et sans gants (bon, d’accord, sans les dents…).