Avez-vous mis en place des mesures de sécurité dans votre structure ?

J’ai intégré la sécurité dans la conception de la clinique

Sébastien Knockaert, praticien à Herbignac (Loire-Atlantique).

Lorsque j’ai fait construire la clinique, en 2013, j’ai totalement intégré les questions de sécurité, à savoir la pose de vitres antieffraction, de stores roulants automatisés et centralisés afin de ne pas en oublier lors de la fermeture, et de barreaux aux fenêtres sans volet. Chaque porte (à l’avant, à l’arrière et celle d’accès au stock) est équipée d’une fermeture à triple points. Un volet roulant en acier protège le sas d’entrée. L’alarme, enfin, est reliée à mes téléphones et à celui de mon assistante.

En mai 2014, nous avons été victimes d’une tentative d’effraction. Selon la gendarmerie, les auteurs étaient à la recherche d’espèces et avaient fait le tour des cabinets vétérinaires de la région. Le mois précédent, ils s’en étaient pris aux pharmacies. Nous emmenons la caisse tous les soirs. Les valeurs restantes sont les ordinateurs et les disques durs ! Les doses de kétamine sont à l’abri, dans une armoire fermée à clef. En l’occurrence, ce n’est pas ce que les cambrioleurs cherchaient. Mais c’est arrivé, il y a quelques années à Saint-Nazaire.

Nous nous trouvons dans une région rurale, plutôt calme, mais isolée et touristique. La gendarmerie effectue des rondes, mais seulement en été ! Pour se prémunir des vols au quotidien, seuls les sacs de croquettes sont en libre-service. Les antiparasitaires sont situés derrière le comptoir. Les accessoires, attachés au rayonnage, nécessitent de faire appel au personnel. Jusqu’ici, les questions de sécurité n’ont pas été un souci.

Des incidents nous ont sensibilisés à ce sujet

Yannick Guibon, praticien à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).

La sécurité, c’est un peu comme les accidents de la route : tant que l’on n’y est pas directement confronté, on y est peu sensible. En étant ouvert 24 heures sur 24, il y a toujours du monde à l’intérieur : deux à quatre personnes au minimum la nuit. Il y a quatre ans, des dégradations (jets de pierres, tags) nous ont sensibilisés à ce sujet. Aujourd’hui, la clinique est équipée de vitres incassables. La porte est fermée à 22 heures. Un sas et un interphone permettent de filtrer les entrées. Nous avons mis en place un volet roulant dont nous ne nous servons pas.

Le contenu des caisses est sécurisé par un coffre-fort. Un système de caméras vidéo fonctionne en interne et nous disposons de bombes lacrymogènes. Nous entretenons, en outre, des relations privilégiées avec le commissariat, situé à 500 mètres, dont les agents font soigner leurs animaux chez nous.

Outre la sécurité, puisque, comme en médecine humaine, nous travaillons dans l’urgence, il s’agit parfois de désamorcer des conflits liés à l’émotion. Le responsable du personnel, qui a dispensé les bonnes pratiques en la matière, organise des débriefings auxquels nous participons lors de problèmes. La sécurité n’est pas une question prise en compte dans le cursus vétérinaire. Nous la gérons “en bon père de famille” et les assureurs n’insistent pas sur ce point. Je suis curieux de savoir comment les confrères abordent cet aspect de l’activité vétérinaire.

Très peu, car il y a toujours quelqu’un sur place

Alexandra Demaegdt, praticienne à Lyon (Rhône).

La clinique a été créée il y a un an et demi, dans le 7^e arrondissement de Lyon, à la demande des confrères de la commune. Nous intervenons uniquement pour les urgences la nuit et le week-end. La clinique occupe 135 m². Un tiers de l’espace est réservé à la régulation des appels téléphoniques, et deux tiers sont dédiés aux soins et aux interventions. Nous sommes installés dans un quartier plutôt sensible de Lyon, mais nous n’avons pas d’enseigne et peu de contact avec le public. Nombreux sont ceux qui ignorent notre existence. Alors, au-delà des questions relatives à la radioprotection, nos mesures de sécurité se limitent à un sas d’entrée pour les livreurs, à des portes à codes, à des vitres sécurisées pour nos façades au rez-de-chaussée et à deux caméras de vidéosurveillance.

Le principal risque réside dans la détention de produits dangereux, de drogues susceptibles d’attirer certains cambrioleurs. Mais ils sont toujours entreposés dans des armoires fermées à clef, elles-mêmes situées dans une pièce verrouillée. Que ce soit en journée ou la nuit, il y a toujours quelqu’un dans les locaux. Nous avons donc estimé qu’il n’était pas nécessaire d’installer des alarmes ou d’être directement reliés au commissariat. Le personnel n’est pas particulièrement formé aux questions de vol. La sécurité n’a pas représenté un budget particulier lors de l’aménagement de la clinique.