Précision, modélisation, autonomie et rentabilité : les grands axes de la recherche

Rendez-vous annuel de partage des résultats de recherche sur les ruminants, les journées 3R, qui se sont tenues début décembre, ont mis cette année l’accent sur l’élevage de précision, les modèles au service de l’élevage, les conséquences de la fin des quotas laitiers et l’autonomie alimentaire. L’édition 2015 sera ouverte à d’autres thématiques dont le parasitisme, la génétique de la résistance aux maladies et la réponse aux attentes sociétales, avec un nouveau format de présentation pour les initiatives et expériences de terrain¹.

La modélisation, un outil de précision

L’élevage de précision, c’est celui qui, grâce à des capteurs, fournit tout un ensemble d’indicateurs sur les animaux (physiologiques, comportementaux ou de production) qui sont ensuite analysés et utilisés afin d’en améliorer les performances (économiques, sociales, etc.). L’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) modifie le travail de l’éleveur. Des algorithmes et des modèles sont développés pour utiliser la masse de données collectées et stockées : ont été présentés, par exemple, un modèle d’évaluation du passage à la monotraite chez les ovins laitiers, un outil de gestion de l’infection par le virus de la diarrhée virale bovine ou encore un outil de gestion des parcelles en système de pâturage tournant (Pâtur’plan, développé en partenariat entre l’Institut national de la recherche agronomique et Orne conseil élevage). L’éleveur intègre à son temps de travail celui d’utilisation, de maintenance ou de réparation des capteurs et autres outils, ainsi que le temps nécessaire à la lecture des résultats et à l’analyse des données fournies. Cette évolution tend vers une diminution de sa disponibilité auprès des animaux, notamment pour leur observation. Le risque est de voir une perte de capacité de reconnaissance des signes cliniques de maladies, avec des conséquences sanitaires lorsque la technologie fait défaut.

Limites économiques

L’autonomie alimentaire est une des pistes évaluées dans un objectif d’amélioration des performances de l’élevage sur le plan économique. Vue comme le Saint-Graal, elle n’est pourtant pas synonyme d’efficacité économique : les élevages les plus autonomes sur le plan alimentaire sont, certes, plus durables au sens environnemental du terme, mais moins productifs et donc moins efficaces pour soutenir le revenu des éleveurs. En atelier lait notamment, l’autonomie alimentaire n’apparaît pas comme le facteur le plus décisif dans l’évolution des revenus des éleveurs : il s’agit d’abord de bien transformer en lait les intrants. La prise en charge de la douleur, le suivi des causes de mortalité des veaux, l’évolution de la santé mammaire et le colostrum chez les chèvres étaient parmi les sujets proposés dans la thématique santé. Le constat global est que l’information et la formation des éleveurs sont des composantes à ne pas négliger pour améliorer les statuts sanitaires des troupeaux. En matière de douleur, les éleveurs sont davantage enclins à la prendre en charge quand ils sont informés de ses mécanismes biologiques et des moyens de la détecter, et à en discuter avec leur vétérinaire.

• 1 Les sujets peuvent être proposés dès maintenant, et avant le 27 mars 2015, sur www.journees3R.fr