Tularémie : bilan de 10 ans de surveillance - La Semaine Vétérinaire n° 1608 du 05/12/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1608 du 05/12/2014

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SANTÉ PUBLIQUE

Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau

Le contact avec les lièvres et les loisirs d’extérieur sont les facteurs de risque les plus fréquents.

Depuis octobre 2002, la tularémie chez l’homme est devenue une maladie à déclaration obligatoire en France. Durant les dix premières années (jusqu’au 31 décembre 2012), 433 cas humains ont été enregistrés et analysés par l’Institut de veille sanitaire (INVS)1, dont 130 sont des cas cliniques confirmés, par isolement d’une souche de Francisella tularensis, par polymerase chain reaction (PCR), par séroconversion ou par l’augmentation d’au moins quatre points du titre sérologique. Les autres sont des cas probables, avec une clinique évocatrice et une sérologie élevée. Une recrudescence progressive du nombre de cas est observée au cours des dix ans, en rapport avec une hausse des notifications, davantage qu’avec celle du nombre de cas. La moyenne annuelle était d’une vingtaine de déclarations par an jusqu’en 2006. Elle dépasse la quarantaine depuis 2010. L’incidence annuelle moyenne est la plus élevée dans les régions Poitou-Charentes, Centre, Champagne-Ardenne et Alsace : de 1,6 à plus de 3 cas par million d’habitants. À l’inverse, elle est inférieure à 0,5 cas par million d’habitants dans les régions du pourtour de la Méditerranée et de la Manche, ainsi qu’en île-de-France.

Un pic épidémique durant l’hiver 2007-2008

Si l’âge médian est de 49 ans, son étendue varie de 2 à 95 ans, avec un sex-ratio homme/ femme de 1,8. 91 % sont des cas sporadiques (395 personnes), mais une dizaine de clusters (cas groupés ; soit au moins deux personnes d’une même famille ou d’un même entourage, ou bien trois individus dans un même département sur une période d’un mois) sont enregistrés, ainsi qu’une petite épidémie nationale d’une centaine de cas (soit 2,5 fois environ la moyenne annuelle) durant l’hiver 2007-2008, en lien avec une augmentation de prévalence de la maladie chez les lièvres. Les formes cliniques les plus fréquentes sont ganglionnaires (46 %) et ulcéroganglionnaires (26 %), les autres formes étant plus rares : moins de 10 % pour chacune (typhoïdique, pulmonaire, oropharyngée et oculo-ganglionnaire), avec une adénopathie axillaire dans 56 % des cas. 72 % des personnes examinées ont rapporté des contacts non professionnels avec les animaux (41 % avec des lièvres) et 18 % exerçaient une profession les exposants à des animaux réservoirs : agriculteurs, forestiers, bouchers, etc. La moitié d’entre eux pratiquaient une activité de loisirs considérée « à risque » par l’exposition avec des aérosols de poussière (jardinage, jogging ou VTT). Des morsures de tiques sont rapportées par 19 % des malades.

  • 1 www.eurosurveillance.org

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