La relation humaine en entreprise : un défi pour le dirigeant

Comment disposer des meilleures équipes vétérinaires et auxiliaires dans sa clinique ou son cabinet ? Comment les rendre plus efficaces pour développer une ou plusieurs activités et, enfin, comment les garder ?

Face à ces questions, Yves Grandmontagne, (A 87) directeur des ressources humaines (DRH) chez Microsoft France (1 800 personnes) depuis quatre ans et demi (ancien DRH de Pfizer France), a apporté son expertise aux journées d’Ergone, à Paris, en octobre dernier. Il s’emploie notamment à trouver la bonne adéquation entre les managers et les équipes « adaptées à l’activité et au bon moment ».

L’ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL

Certains objectifs d’entreprises de grande, moyenne ou petite taille sont communs, notamment en termes de gouvernance et de gestion des ressources humaines. « Mon rôle est d’attirer les meilleurs talents dont l’entreprise a besoin, de développer leur expertise et de savoir les retenir », a expliqué Yves Grandmontagne aux adhérents d’Ergone. Et d’ajouter qu’il convient de donner du sens : « L’envie d’aller travailler le matin réside dans la qualité de la relation humaine dans l’entreprise. L’environnement de travail et la qualité des perspectives de carrière sont les deux points importants de la gestion des ressources humaines. »

Le dirigeant d’une entreprise vétérinaire a intérêt à consacrer du temps à la création d’un environnement de travail chaleureux, à écouter ses équipes, à rappeler la raison d’être de son ou ses activités, à dialoguer régulièrement avec ses salariés. Quel climat créer ? Quelle reconnaissance donner à ses collaborateurs ? Quelle qualité apporter à l’environnement de travail ? Toutes ces questions concernent le bien-être au travail. « Il est difficile d’imaginer à quel point le Français aime son travail, comme le soulignent plusieurs études. Même la jeune génération “digital native” (née avec le numérique, NDLR) recrée des réseaux dans le monde professionnel », a ajouté le DRH de Microsoft France. Une récente étude du cabinet de conseil Cap Gemini Consulting¹ révèle que si les Français se sentent désengagés, méfiants vis-à-vis de leurs équipes dirigeantes (dont le modèle managérial français affiche des faiblesses), l’adoption de techniques de management différentes est efficace et possible.

L’IMPACT D’UN BON RECRUTEMENT

Qu’est-ce qui impacte positivement la performance de ses équipes « Les recrutements peuvent faire la différence, qu’il s’agisse d’une assistante ou d’un associé, pour doper l’activité », analyse-t-il. Quelques règles managériales, telles que l’accompagnement des personnes au bon poste, se révèlent efficaces. Inversement, un employeur doit être capable de gérer des situations délicates : se séparer de personnes qui ne font pas l’affaire ou qui sont vraiment malheureuses à leur poste, ou encore qui ne se parlent pas, par exemple. « Le temps donné aux individus, que ce soit l’accompagnement, le coaching ou l’entretien individuel, est essentiel. Cela représente entre 30 et 40 % de mon temps », a expliqué Yves Grandmontagne². Toutefois, dans une très petite structure vétérinaire, un recrutement collégial avec un consensus, le plus ambitieux possible, est préférable. « Dans une petite entreprise, il y a beaucoup plus d’informel que dans les grandes entreprises aux organisations matricielles, ce qui n’est pas mauvais en soi, surtout lorsque cela fonctionne », a-t-il précisé.

Autres clés de succès pour l’entreprise, la responsabilisation et la motivation des collaborateurs représentent des leviers de développement. L’adoption de pratiques managériales différentes peut aider à rebondir. « Pour les entretiens individuels, nous avons une organisation rodée chez Microsoft : nous souhaitons notamment que ce soit le collaborateur qui exprime, lors de l’entretien, ce qu’il pourrait faire et non son manager », a insisté le DRH de Microsoft France.

• 1 Réalisée avec TNS/Sofres, début 2014 en Europe (dont en France) et dans le monde auprès de 7 000 salariés.

• 2 Voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1601 du 17/10/2014, pages 14 et 15.