L’évolution du statut de l’animal : une bonne initiative - La Semaine Vétérinaire n° 1607 du 28/11/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1607 du 28/11/2014

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Marine Neveux

Les débats s’enchaînent actuellement autour du statut de l’animal1. Alors que l’amendement “Glavany” veut uniformiser le statut entre les différents codes – le Code civil ne reconnaissant jusque-là l’animal que comme bien meuble –, notre consœur Geneviève Gaillard (T 72) a fait un projet de proposition de loi dans ce sens également. « L’animal ne doit plus être un bien meuble ». Il est important de le doter d’un statut juridique particulier, à inventer, estiment certains. Pour d’autres, le statut actuel suffit. « Il faut les respecter et faire en sorte que leur vie et leur mort soient organisées “humainement”, c’est-à-dire par des hommes responsables de leurs actes et attitudes », estime un confrère en réponse à notre sondage publié sur notre site Lepointveterinaire.fr. Autre réaction : « Le distinguo entre l’homme et l’animal est à l’image de la perception du monde par l’homme : très présomptueuse ». Un commentaire souligne également l’intérêt d’agir « avec discernement, mais y compris pour les faits de cruauté envers des animaux sauvages ».

La profession vétérinaire se sent investie dans ce débat : plus de la moitié des répondants à notre enquête y voient une bonne initiative. L’homme de l’art a, en effet, une vision globale de l’animal, du contexte et de l’environnement qui l’entourent.

Si des propositions étaient validées, « il faudrait que tous se mobilisent pour faire avancer le texte, qui n’est pas un point d’arrivée, mais qui pourrait être un point de départ pour faire avancer les choses », estime, pour sa part, Jean-Pierre Marguenaud, professeur de droit à l’université de Limoges, lors du forum panprofessionnel de l’Afvac1. Notre consœur et députée Geneviève Gaillard souligne, elle aussi, l’intérêt de la mobilisation : « Il y a un débat de politiques et beaucoup de pressions ». En témoigne son intervention au Conseil économique social et environnemental (Cese) pour évoquer le statut de l’animal. « Nous avons besoin de faire évoluer au xxie siècle le statut de l’animal, en même tant que la société. Une profession comme la nôtre doit être fer de lance ou, sinon, nous serons dépassés », a martelé l’élue. Elle considère aussi qu’il « faut prendre en compte l’animal sauvage, mais, là aussi, les pressions vont être énormes. Je ne suis pas opposée à la chasse, mais si c’est une chasse respectueuse. Il y a des pratiques qui font souffrir les animaux. A-t-on besoin de cela au xxie siècle ».

« Appliquons déjà l’existant, et ne touchons aux lois qu’avec parcimonie et après mûre réflexion », recommande un autre confrère sur Lepointveterinaire.fr. L’évolution du statut au sens juridique ne révolutionne pas tout en termes de bien-être animal, en effet. Car si le Code rural et le Code pénal sont déjà fournis, c’est l’application de terrain qui peut pécher…

Comme le rappelle notre consœur Catherine Bertrand-Ferrandis (T 05), dans les normes de l’Organisation mondiale de la santé animale (Code terrestre), les vétérinaires sont au centre de la problématique du bien-être animal. Michel Baussier, président du Conseil supérieur de l’Ordre des vétérinaires, a également fait ouvrir le débat au niveau de la profession2.

« Nous aimerions que le vétérinaire sache qu’il fait du bien-être animal et qu’il a une responsabilité pour cela, développe Jérôme Languille, chef du bureau de la protection animale à la Direction générale de l’alimentation (DGAL). Ça passe par la pratique quotidienne, la formation et le référentiel, qui précise mieux ce que l’on attend ». L’approche a aujourd’hui évolué, reconnaît notre confrère. Alors qu’à une époque, le sanitaire primait pour les étudiants des écoles vétérinaires, la prise en compte du bien-être animal est devenue aussi importante. « Lorsque l’on interroge les citoyens sur le sujet, naturellement les personnes citent les vétérinaires pour les conseiller. Il faut donc développer cette valence ».

  • 1 Voir aussi en pages 14 et 15 de ce numéro.

  • 2 Voir La Semaine vétérinaire n° 1606 du 21/11/2014 en page 18.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr