Rappels et axes de recherche concernant la tuberculose bovine - La Semaine Vétérinaire n° 1606 du 21/11/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1606 du 21/11/2014

GTV Bourgogne

Actu

Santé animale

Auteur(s) : Lorenza Richard

L’épidémiologie de la tuberculose bovine était au centre de la journée de réunion organisée par le GTV Bourgogne.

Le nombre de cas a diminué en Côte-d’Or, mais nous ne devons pas relâcher nos efforts », a déclaré Thierry Virely, président du groupement technique vétérinaire de Bourgogne de Côte-d’Or (GTV 21), en ouverture de la journée de réunion autour de la tuberculose bovine qui s’est tenue à Pouilly-en-Auxois, le 6 novembre. Un rendez-vous organisé par le GTV de Bourgogne.

Des tests imparfaits

Barbara Dufour, enseignant-chercheur à l’École nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA), a rappelé qu’un individu infecté est un excréteur potentiel, même sans lésion visible, et que l’excrétion est durable mais irrégulière, donc difficile à mettre en évidence. La confiance en la réponse positive d’un test (valeur prédictive positive) augmente avec la prévalence (l’inverse pour la valeur prédictive négative), mais seule la prévalence estimée est observée par le praticien, la réelle étant inconnue. À l’échelle du troupeau, la sensibilité croît avec le nombre d’animaux infectés et la spécificité diminue avec le nombre de tests réalisés. Nicolas Keck, du laboratoire vétérinaire départemental de l’Hérault, rappelle qu’il est impératif d’associer les tests, soit en série (ce qui améliore la spécificité du dépistage, notamment pour une levée de suspicion), soit en parallèle (ce qui améliore la sensibilité du dépistage, utile lors d’assainissement). En 2012, seulement 6,4 % des animaux réagissant ont été diagnostiqués infectés. Cela montre la nécessité d’augmenter la spécificité des tests de dépistage et la sensibilité du diagnostic. Les performances des tests varient selon la région, peut-être en raison des souches de M. bovis et de la réactivité propre de l’hôte. Enfin, concernant l’intradermoréaction, plus la charge bactérienne diminue, plus la réaction est faible : « Cela est important, souligne Thierry Virely, car désormais en Côte-d’Or, les réactions sont parfois faibles et peu convaincantes : à nous d’expliquer à l’éleveur que c’est normal car la pression d’infection diminue dans notre région. »

Des travaux en cours

La cellule interrégionale d’épidémiologie vétérinaire (Cirev) a été présentée par son coordonnateur régional tuberculose de Bourgogne, Fabrice Chevalier. En place depuis octobre 2013 et opérationnelle à partir de mai 2014, elle est dédiée à l’analyse épidémiologique de la maladie : répartition géographique des foyers et étude du parcellaire, afin de définir les zones à risque.

Maria-Laura Boschiroli, du laboratoire national de référence, a montré que, grâce aux nouvelles méthodes de sérotypage (spoligotypage et VNTR), 540 profils de M. bovis sont actuellement mis en évidence, ce qui permet d’identifier les souches présentes dans les foyers et d’étudier la dynamique de leurs transmissions. À l’avenir, le séquençage du génome complet permettra sans doute une discrimination des souches par cheptel et améliorera encore leur étude épidémiologique, ainsi que l’identification de leur virulence.

Aurélie Courcoul, de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), a présenté des travaux récents utilisant la modélisation mathématique pour l’étude de la transmission de l’infection. Des résultats indiquent que la professionnalisation des élevages diminue l’incidence de la maladie, et que de nombreux troupeaux ont été assainis grâce aux abattages diagnostiques. « Cela nous donne des arguments pour convaincre les éleveurs que les mesures prises sont bonnes », remarque Thierry Virely.

Importance de la biosécurité

Les travaux de thèse de doctorat en épidémiologie d’Ariane Payne montrent que le sanglier, le cerf et le blaireau sont des hôtes de liaison capables de retransmettre l’infection aux bovins (hôte principal) en Bourgogne, car, notamment, ils utilisent les abreuvoirs, les auges et les pierres à sel des exploitations. « Cela montre qu’il faut rappeler l’importance de la biosécurité aux éleveurs », ajoute Stéphanie Philizot, en charge du dossier tuberculose pour la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV). Elle invite les praticiens à collecter des témoignages photographiques des mesures prises dans certains élevages pour limiter l’accessibilité et l’attractivité des pâtures et des bâtiments (portes abaissées, par exemple). L’objectif est ensuite de les transmettre à la Cirev ou au GTV, afin « de faire partager les bonnes idées au plus grand nombre d’éleveurs, et leur montrer concrètement des systèmes à mettre en place. »

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