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Dossier
Auteur(s) : Marine Neveux*, Sophie Paul-Jeanjean**
Cette année encore, les journées de l’Association vétérinaire équine française (Avef) à Pau, du 22 au 24 octobre 2014, ont fait le point sur de nombreux dossiers impliquant le praticien équin, de l’antibiorésistance à l’exercice professionnel. Morceaux choisis de l’assemblée générale, des conférences techniques, puis direction l’exposition commerciale et ses nouveautés.
Les 42es journées annuelles se sont tenues à Pau fin octobre. L’occasion pour le président de l’Avef, Jean-Yves Gauchot (T 90), de faire le point sur plusieurs sujets d’actualité : de la problématique de l’endurance à la responsabilité du praticien vis-à-vis de l’identification, la filière bouchère, etc. Les sujets évoqués durant l’assemblée générale ont été variés. Extraits.
Les vétérinaires identificateurs disposent d’outils de communication. « C’était une démarche conjointe avec la SNGTV, lors des états généraux du sanitaire, de faire en sorte que tout détenteur de plus de trois équidés soit obligé de les déclarer », rappelle Jean-Yves Gauchot. Le vétérinaire est le pivot du sanitaire, cette mission est donc importante, et il convient d’expliquer aux clients ce qui leur incombe : identifier, faire une déclaration de détenteur, désigner un vétérinaire sanitaire.
La tenue du registre d’élevage est obligatoire depuis l’an 2000. « Ce n’est pas toujours bien appliqué, notamment dans la filière sport ». Il faut assurer la traçabilité des ordonnances qui passent par le registre d’élevage. « Les ordonnances ne “suivent” pas systématiquement le cheval, donc il y a un rôle d’éducation à jouer ».
L’enregistrement des médications s’effectuera, à terme, de façon dématérialisée.
L’équarrissage des équidés soulève des problématiques spécifiques, liées notamment aux prix. Composée de nombreux organismes de la filière cheval, l’ATM équidés-Angee permet de les négocier.
Les étudiants disposent désormais d’une formation initiale de PCR. Un important suivi est effectué par la commission radioprotection de l’Avef, pour laquelle notre consœur Catherine Roy (A 84) est missionnée. Une cinquantaine d’inspections ont été menées en 2012. « Ce travail a recueilli des félicitations pour la gestion de la radioprotection de la branche professionnelle, citée comme exemple et présentée à l’ASN début octobre 2014 », se réjouit le président de l’Avef.
Des lacunes apparaissent dans 30 % des structures : sur la conformité des générateurs, les contrôles internes semestriels/externes annuels, le zonage radiologique, la dosimétrie opérationnelle au poste cassette (le minimum à faire), la radioprotection des intervenants extérieurs, ainsi que sur le plan administratif.
La commission imagerie radioprotection a établi une fiche générateur. En outre, pour 2015, un guide des bonnes pratiques sera réalisé et validé par l’ASN, afin de servir de support aux inspecteurs sur le terrain et de les accompagner dans leurs requêtes.
« Formez-vous pour devenir PCR niveau 2 », recommande Jean-Yves Gauchot. Il s’agit d’un nouveau cursus de cinq jours, proposé fin 2015. Le président de l’Avef invite à s’y inscrire rapidement pour acquérir de nouvelles compétences en fonction de son activité : « Équipez-vous de dosimètres opérationnels, rédigez vos dossiers, immatriculez vos générateurs auprès de l’ASN… » Grâce aux études effectuées sur le zonage, des données factuelles de dosimétrie démontrent que les vétérinaires sont des personnes responsables, mais « il faut se mettre dans les clous au niveau administratif ».
L’Avef a longtemps été porteuse du projet de vétérinaire équin qualifié (VEQ). La profession vétérinaire dans son ensemble a estimé « que ce n’était plus dans l’air du temps, car il existait aujourd’hui des diplômes ». L’Avef a donc fait marche arrière. « Grâce à Stéphane Martinot, qui a eu l’idée de reprendre la structure du CEAV, nous avons demandé au CNSV de pouvoir ouvrir un CEAV uniquement pour la VAE ». Le COF a nommé le professeur Youssef Tamzali pour s’occuper de la structuration de ce CEAV (voir encadré) : étape VAE 1 pour la demande d’inscription, puis VAE 2 pour l’obtention du diplôme.
Comme l’analyse Jacques Bardies (T 79), la pharmacovigilance a été associée à la vigilance : « La vigilance qui se déploie spontanément est un bon indice de motivation », selon notre confrère. Le groupe “Avef vigie” offre des échanges d’expérience sur le matériel mais aussi la pharmacovigilance.
Cette dernière s’insère dans un cadre réglementaire. Les déclarations s’effectuent sur le site de l’ANMV. « Il existe un décalage entre les observations de terrain et les remontées à l’agence. Les vétérinaires méritent donc d’être acteurs », renchérit Jean-Yves Gauchot.
Le président de l’Avef tire la sonnette d’alarme : « Le suicide est un fait, hélas, fréquent dans notre profession ». « Dans notre filière, avoir un revenu n’est pas simple : nous sommes chef d’entreprise, investisseur, nous recherchons du personnel qualifié, avec des horaires extensibles… ». Au sein du conseil d’administration de l’Avef, Laurent Mangold (T 92) va se rapprocher de Vétos-Entraide pour essayer de dresser un état des lieux. Les vétérinaires sont, par ailleurs, soumis à des contraintes réglementaires, qui peuvent peser. Toutes les organisations professionnelles jouent un rôle pour aider à régler les difficultés.
Notre confrère Vincent Boureau (N 91) a effectué des travaux sur ce moment difficile pour les vétérinaires. Un guide Phénix a été mis en place : www.phenix-qualitevet.org
Quarante recommandations (20 générales et 20 spéciales1) sont issues d’un consensus formalisé de l’Avef. Des fiches cliniques pratiques par maladies seront déclinées, avec l’apport de la commission équine de la SNGTV et VetAgro Sup, afin de constituer un support de travail pour le décret qui sera validé par l’Anses.
→ 4 500 PCR formées.
→ 400 PCR équines formées.
→ Une formation initiale PCR des étudiants vétérinaires avec un module équin depuis 2011.
→ Nombre de porteurs de dosimètres passifs : 4 098 en 2002 versus 19 814 en 2013, soit 80 % équipés de dosimètres passifs dont 90 % montrent une exposition inférieure à 1mSv.
→ 98 % des structures possèdent des équipements de protection individuelle.
→ Prérequis pour l’éligibilité au CEAV par la VAE (étape 1)
– Un exercice d’activité minimale de 50 % d’équine continue ou non, d’une durée cumulée minimale de cinq ans.
– Relevé de 600 actes répartis en cinq catégories (à l’exclusion des vaccinations) : médecine interne, reproduction, chirurgie, pathologie locomotrice et divers.
Étapes de la procédure : information complète sur le site Vetagro-sup.fr.
→ Examen (étape 2)
– Évaluation du dossier.
– QCM : cinq blocs de questions.
– Entretien avec le jury sur la base de l’un des dix cas cliniques documentés préparés par le candidat.
– Validation totale ou partielle des compétences par le jury.
Modification du conseil d’administration
Francis Desbrosse et Jean-Marie Denoix ont souhaité laisser leurs places au conseil d’administration de l’Avef. Christel Marcillaud-Pitel et Fabrice Audigie y font leur entrée.
Deux prix du poster clinique de l’Avef ont été décernés à :
→ Mathieu Lacourt pour son poster sur la gestion chirurgicale d’une non-union chez une ponette shetland de 11 mois ;
→ Mickael Robert pour la castration inguinale chez le cheval (techniques, complications et facteurs de risque), une étude rétrospective sur 160 cas examinés de 2007 à 2014.
ANMV : Agence nationale du médicament vétérinaire.
ASN : Autorité de sûreté nucléaire.
Avef : Association vétérinaire équine française.
ATM : Animaux trouvés morts ; Angee : Association nationale pour la gestion de l’équarrissage des équidés.
CEAV : certificat d’études approfondies vétérinaires.
COF : comité d’orientation et de formation.
CNSV : Conseil national de la spécialisation vétérinaire.
PCR : personne compétente en radioprotection.
SNGTV : Société nationale groupements techniques vétérinaires.
VAE : validation des acquis de l’expérience.
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