De l’importance du bon abreuvement des vaches - La Semaine Vétérinaire n° 1606 du 21/11/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1606 du 21/11/2014

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/BOVINS

Auteur(s) : LORENZA RICHARD

Il est indispensable d’insister encore sur l’importance de l’abreuvement à volonté des vaches, allaitantes comme laitières, affirme Éric Hoeltgen1. Alors que produire 1 l de lait nécessite 1 000 l d’eau, 1 kg de viande de bœuf requiert 15 500 l. » À une température ambiante supérieure à 25 °C, une vache allaitante boit 110 l par jour, une vache laitière 140 l, une génisse jusqu’à 1 an 50 l, et jusqu’à 2 ans 80 l. De plus, les besoins augmentent avec la production laitière, la température, la consommation volontaire de matière sèche, ainsi que la concentration de sodium et le pourcentage de matière sèche de la ration.

ÉVALUER LE MANQUE D’ABREUVEMENT

L’eau, qui représente 70 % en moyenne du poids corporel, est particulièrement nécessaire au bon fonctionnement du rumen, dépourvu de glan­des sécrétoires. La salive est en effet constituée de 97 à 99,5 % d’eau, qui permet l’humidification du bol alimentaire et apporte également des bicarbonates assurant l’effet tampon.

L’évaluation visuelle d’un manque d’eau peut être effectuée par la note d’état corporel, les plis de peau, le score de remplissage du rumen, etc. Le point de repère utilisé pour attirer l’attention de l’éleveur est le fait que les vaches urinent peu à l’entrée dans l’étable et que leur urine est plus foncée. L’augmentation de l’osmolarité urinaire, somme des concentrations molaires de tous les solutés qu’elle contient (sodium, potassium, urée et glucose), est le marqueur d’un abreuvement insuffisant et est avérée par une densité supérieure à 1045.

Les effets d’un manque d’eau, l’hyperglycémie notamment, peuvent aussi être expliqués à l’éleveur. De plus, « une vache qui ne boit pas assez compense en ingérant de la matière sèche, et parfois un excès d’ingestion de foin est simplement lié à un manque d’eau », signale Éric Hoeltgen.

VEILLER À LA QUALITÉ DE L’EAU

Les vaches préfèrent l’eau de pluie, de source, de rivière ou de puits, et dans tous les cas, l’eau propre. La qualité de l’eau influe directement sur la santé de la vache, et la propreté des abreuvoirs ou des sources doit être régulièrement vérifiée. La présence d’algues, en modifiant l’odeur et le goût de l’eau, rebute les animaux. De plus, des quantités excessives de minéraux ou une mauvaise qualité bactériologique sont susceptibles de conduire à des troubles digestifs, mammaires, voire à des infections (cryptosporidiose, botulisme, etc.).

Les vaches affectionnent également les grands bacs à niveau constant, de couleur foncée ou en pierre. Des citernes en aluminium brillant peuvent repousser les animaux. Une eau excessivement chlorée (maximum toléré de 0,3 mg/l) ou trop riche en nitrates (maximum toléré de 50 mg/l) rebute également les vaches, de même que celle au pH élevé. Un pH plus proche de 6 à 6,5 que de 7 est donc préféré, mesuré par bandelette plutôt que par un pH-mètre, car celui-ci doit être souvent étalonné. Les vaches n’aiment pas non plus les eaux très minéralisées, dont la conductivité (proportionnelle à la quan­tité en ions) est importante, et qui peut être évaluée par un conductimètre. L’absence de courant dans les abreuvoirs est également à vérifier (moins de 50 mV idéalement).

FACILITER L’ABREUVEMENT

L’eau doit être diponible à volonté, y compris pour les veaux. « L’éleveur ne laisse pas d’eau à ses veaux, sinon “ils ont la diarrhée”, alors que c’est une grave erreur », déclare Éric Hoeltgen. De plus, parfois, « il peut prendre comme prétexte que l’eau gèle pour ne pas la laisser dans les bacs, et les animaux ont soif toute l’année pour de mauvaises raisons », rappelle-t-il, en nous invitant à argumenter pour éviter que ce genre de situation ne survienne. Le nombre d’abreuvoirs doit être suffisant pour que les animaux y aient accès facilement et leur hauteur est à adapter. Ainsi, alors que la hauteur recommandée pour les vaches est de 85 cm, les abreuvoirs doivent être descendus à 45 cm pour être accessibles aux veaux de moins de 4 mois d’âge, à 60 cm jusqu’à 12 mois. Le débit est impérativement de 12 l/min au minimum pour les vaches. Le vétérinaire a la possibilité de conseiller à l’éleveur d’installer un compteur d’eau à l’entrée des abreuvoirs pour surveiller à la fois le débit et la quantité d’eau bue dans la journée, afin de vérifier que les besoins des animaux sont respectés.

  • 1 Article rédigé d’après la conférence donnée par Éric Hoeltgen, consultant en nutrition animale, gérant de la société Alfalor, lors de la 29e journée technique du GTV Bourgogne à Autun (Saône-et-Loire) le 16 octobre dernier.

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