« Il m’a pulvérisé l’avant-bras »

Praticienne en Île-de-France, j’ai reçu, le 22 juillet dernier en consultation vaccinale, Boston, un chien mâle non castré de 7 ans environ, croisé dogue argentin et bull mastiff, de plus de 75 kg. Il n’est pas classé dans les chiens dangereux… Mon mari, également praticien canin, et moi-même le connaissons depuis qu’il est tout petit. Il n’a jamais grogné chez nous. Pourtant, nous nous en méfions de plus en plus car nous savons qu’il a été impliqué dans des morsures sérieuses, mais à son domicile.

Je l’ai vacciné très rapidement à l’arrière-train, la propriétaire faisant écran devant moi. Puis le chien est redescendu spontanément de la table, de mon côté, et non pas de celui de sa propriétaire. Je n’ai pas vraiment eu le temps de lui dire de le rappeler à elle qui le tenait au bout d’une longe de plusieurs mètres. Il était assis par terre, très calme, sans bouger. Je me suis retournée quelques secondes pour m’asseoir à mon bureau et signer les papiers, quand, tout à coup, le chien m’a bondi dessus, par-derrière et a attrapé mon avant-bras droit. Il m’a fait chuter par terre, a serré la morsure. La douleur était atroce. Il m’a pulvérisé l’avant-bras.

Mon assistante a détourné l’attention du chien et je suis arrivée à m’enfuir, l’avant-bras en miettes.

La propriétaire, qui ne considère pas que son chien est dangereux, n’a jamais voulu le museler. Celui-ci avait, par ailleurs, été évalué d’un niveau de dangerosité de 2/4 quelque temps auparavant. La propriétaire, qui nie les faits, a déclaré à la police que l’animal m’avait mordue sur la table d’examen. Pour autant, le maire de sa commune a pris un arrêté municipal lui imposant une nouvelle évaluation comportementale au bout de trois mois : elle n’en a fourni aucune. Aujourd’hui, mon mari gère tout seul notre clientèle. Le chiffre d’affaires de la structure a chuté de 25 %.

À ce jour, le chien est toujours vivant, au domicile de sa maîtresse, qui n’a pas cessé d’être hermétique aux nombreux conseils d’éducation et de comportement que nous avons pu lui distiller année après année… »

(lire la suite du courrier sur notre site lepointveterinaire.fr)