AU SOMMET DE L’ÉLEVAGE, UNE ÉQUIPE DE VÉTÉRINAIRES JOUR ET NUIT

Le Sommet de l’élevage est le plus grand rendez-vous européen des professionnels de l’élevage. Sa vocation est de valoriser l’excellence de l’activité en France. Chaque année, la Grande Halle d’Auvergne de Clermont-Ferrand fait la part belle aux présentations animales.

Leader incontesté en Europe du secteur bovin viande avec 750 animaux en concours, le salon clermontois a également présenté en compétition, au début du mois d’octobre, 550 bovins lait : il s’impose un peu plus chaque année comme le rendez-vous national de référence des éleveurs de races bovines laitières des zones agroclimatiques difficiles (zones de montagne, systèmes herbagers extensifs, etc.).

Pour la première fois, il a accueilli le concours européen de la race simmental, avec une centaine de vaches laitières originaires de plusieurs pays d’Europe. Se trouvent également en compétition 400 ovins et 300 équidés. Ces derniers représentent 16 races : c’est le plus grand rassemblement français de chevaux de trait.

Une première journée accidentogène

Une telle ferme nécessite une couverture sanitaire extrêmement organisée. Durant tout le Sommet, une équipe de vétérinaires se relaie pour l’assurer : un pour le contrôle des entrées la veille de l’ouverture, un autre chaque jour et un dernier pour les gardes la nuit. Tous sont praticiens ruraux ou mixtes du Puy-de-Dôme et connaissent bien ce salon. La plupart sont rompus aux situations généralement rencontrées ici.

« La première journée, lors de l’arrivée des animaux, est la plus accidentogène, explique Julien Derendinger (L 06), praticien mixte à La Tour-d’Auvergne, qui assure le contrôle des entrées des bovins et des ovins depuis cinq ans. Le transport laisse parfois quelques traces. Nous sommes sollicités pour des plaies, de la peau abîmée, des cornes cassées, des queues blessées, voire arrachées. Nous recousons, nous amputons le cas échéant. Il nous arrive de devoir tranquilliser des animaux stressés, qui ne se laissent pas manipuler, voire qui se sauvent. Nous sommes également confrontés à des hyperthermies, des bronchopneumonies et, chez les vaches laitières, à des problèmes métaboliques. Les brusques changements de ration alimentaire sont souvent à l’origine de diarrhées. Il n’est pas rare, ce premier jour, d’enchaîner jusqu’à 15 interventions ! »

En présence de l’élite de l’élevage

Tous s’accordent sur l’intérêt professionnel, pour eux, d’un tel rendez-vous. « Nous sommes en présence de l’élite de l’élevage, observe Sylvain Decarpentrie (T 93), praticien mixte à Issoire, qui a relayé ses confrères pendant une journée et assuré les gardes de nuit. Nous avons là l’occasion d’échanger avec des éleveurs de haut niveau qui viennent de toute la France. Cela nous permet de côtoyer des races que nous ne voyons pas habituellement et de travailler dans un cadre différent : en clientèle, l’éleveur attend le passage du vétérinaire, occupé par ses tâches quotidiennes. Là, il est pressé voire stressé, comme ses animaux, à l’approche de leur présentation sur le ring. C’est tout son travail d’éleveur qu’il montre. L’enjeu professionnel et financier est important. Il s’est tellement investi pour ce moment qu’il ne veut rien négliger. »