La délicate approche de la maltraitance animale - La Semaine Vétérinaire n° 1603 du 31/10/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1603 du 31/10/2014

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Auteur(s) : Marine Neveux

Abus physiques et/ou sexuels, négligence, maltraitance psychologique, etc. La maltraitance animale, intentionnelle ou non, revêt différents aspects. En outre, les cas détectés par les confrères ne représentent que la partie émergée du problème. En effet, une étude anglo-saxonne révèle que les détenteurs d’animaux maltraités ne consultent pas forcément ou font preuve de nomadisme pour brouiller les pistes et éviter d’être “repérés” par le corps soignant. 45 % des confrères ont déjà été confrontés à des cas de maltraitance animale, ainsi que le dévoile notre sondage proposé sur le site Lepointveterinaire.fr. Pour près de 3 %, il s’agit même une problématique hebdomadaire.

« Jamais, témoigne pour sa part un confrère. C’est le secret professionnel ». Tous les vétérinaires ne se sentent pas forcément à l’aise pour signaler les cas. Les freins sont d’ordre divers. Un praticien confie, par exemple, sa déception face à un « signalement sans aucun résultat, malgré des cadavres de chats dans le lit de la propriétaire, entre autres réjouissances… ».

Une enquête menée par La Semaine Vétérinaire et l’annuaire Roy auprès des vétérinaires de la fonction publique au printemps dernier montre que 40 % d’entre eux sont confrontés à une recrudescence des cas de maltraitance, dont le nombre à gérer devient dramatique pour 22 %.

Le sujet de la détection de la maltraitance est délicat. La thèse de Marine Fouquet (VetAgro Sup 2011) contribue à l’étude de celle-ci dans la pratique vétérinaire. Dans son travail, notre consœur constate que 93 % des praticiens se sentent concernés par le dépistage de telles dérives, versus 7 % qui ne le sont pas, non pas par désintérêt total, mais parce qu’ils jugent soit que ce n’est pas leur rôle, soit qu’ils ne possèdent pas les outils diagnostiques adéquats et/ou qu’ils n’en rencontrent pas. En outre, l’enquête souligne que plus un vétérinaire s’estime impliqué par le dépistage de la maltraitance animale, plus il détecte de cas.

L’étude indique, par ailleurs, que la fourchette des abus physiques est comprise entre un cas pour 2 500 clients et un pour 714 clients. La négligence ressort davantage (un cas sur 217 clients pour la valeur inférieure à un cas sur 53 clients). Les chiens, les chats et les bovins sont les espèces les plus fréquemment victimes de maltraitance “active”. Aucune n’est cependant épargnée. En témoigne aussi régulièrement la presse locale. Les commémoratifs sont les éléments de suspicion majeurs d’une maltraitance. Viennent ensuite le type de lésions et le comportement du propriétaire, puis celui de l’animal.

Le développement d’outils diagnostiques permettrait alors aux vétérinaires d’augmenter leurs pouvoirs de détection et palliatif.

Les associations de protection animale tirent la sonnette d’alarme cette année face à la recrudescence des cas de maltraitance animale, qui revêt différents aspects. L’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA) sensibilise au nombre accru de saisies : « plus de 1 000 animaux ont été confiés à l’OABA par les autorités administratives et judiciaires » ces douze derniers mois. Ceux-ci sont parfois dus à des abandons ou à un état délétère de l’animal reliés aussi aux difficultés financières des détenteurs.

La crise économique et l’augmentation des taxes, en particulier dans la filière équine, confrontent les structures équestres à des difficultés croissantes. « Le cheval subit la crise de plein fouet, expliquait le site Liberation.fr, le 18 octobre dernier. Baisse du pouvoir d’achat, hausse de la TVA équestre, nouveaux rythmes scolaires : le monde équestre est en pleine déprime, de plus en plus de chevaux sont abandonnés et les clubs hippiques enregistrent une baisse de fréquentation pour la première fois depuis 30 ans ».

À propos de la recrudescence de la maltraitance exercée sur la faune sauvage, une étude anglaise tire également la sonnette d’alarme. La profession vétérinaire, en tant que sentinelle, de par son expertise et son contact auprès du public, mérite donc de s’emparer de ce sujet.

La détection et le signalement des cas aux autorités compétentes constituent néanmoins un devoir déontologique et légal. Les études vétérinaires en la matière restent balbutiantes. Le sujet de la maltraitance animale ne se limite pas à la santé animale, d’autant que la maltraitance humaine peut être une vigie de celle humaine dans un foyer.

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