Comment avez-vous vécu la manifestation du 30 septembre ? - La Semaine Vétérinaire n° 1602 du 24/10/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1602 du 24/10/2014

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : SERGE TROUILLET

Je vis cet événement comme une fin de cycle

Jean-Jacques Bynen, praticien canin à Beaune (Côte-d’Or).

À écouter les médias, il n’était question que des professions de santé, en particulier les pharmaciens, et juridiques. Les vétérinaires ont été peu mis en avant, presque à juste titre. Nous ne sommes plus vraiment dans les professions libérales, mais dans l’entreprise. Nous nous orientons vers l’entreprise vétérinaire. D’ailleurs, la directive “services” nous a rattachés au monde concurrentiel et commercial, et non à celui de la médecine, là où nous devons être.

Sommes-nous, de plus, une profession réglementée ? Le numerus clausus n’existe plus, de fait, depuis que nous sommes ouverts à l’Europe. Le prix de nos actes, de nos ventes, est libre. Où, fondamentalement, est-il possible de nous déréglementer davantage ? Je vis cette manifestation comme la fin d’une époque. Nous devons nous réinventer, comme de nombreuses professions, et mettre à jour notre “logiciel de fonctionnement”. Il est toujours inquiétant de ne pas savoir où nous allons, mais il ne faut pas regarder en arrière, les solutions n’y sont pas. Il faut aller de l’avant.

Nous demeurons d’esprit libéral mais, en tant que chefs d’entreprise, nous devons, par exemple, être capables d’analyser nos coûts afin d’élaborer une véritable stratégie de prix de vente de nos services.

Avec un profond sentiment de malaise

Pierre Petit, praticien mixte à Ligueil (Indre-et-Loire).

Le mot-clé de la manifestation est la déréglementation. Mais de quelle déréglementation s’agit-il ? Le gouvernement veut-il prendre le risque de jouer à l’apprenti sorcier ? Une déréglementation mal maîtrisée est susceptible de con­duire à faire sauter des verrous pouvant être perçus comme des contraintes, mais qui sont, en réalité, la garantie pour le public de l’uniformité d’un niveau de service élevé sur l’ensemble du territoire et d’une couverture sanitaire protectrice pour tous. On veut nous vendre un sac sans nous dire ce qu’il y a dedans. Il ressort seulement que nous serions des rentiers, des gens qui s’en sortent trop bien par rapport aux autres. C’est comme si, dans un mauvais rêve, tandis que le bateau coule, nous aurions réussi à monter dans le canot de sauvetage. Nous ramons, nous essayons de hisser à bord tous ceux que nous pouvons. Et au lieu de nous donner une voile, on nous dit que l’on va nous raccourcir les rames, mettre des ancres et faire un trou dans la coque, de façon à couler comme les autres, de manière équitable.

Nous ressentons un profond sentiment de malaise. S’il s’agit de permettre à l’ensemble de la société d’aller mieux, nous sommes ouverts. Sinon, où est l’intérêt de nous stigmatiser et de nous opposer les uns aux autres ?

Dans un réjouissant élan de solidarité

Christophe Vernet, praticien canin à Rungis (Val-de-Marne).

Je trouve réjouissant que les vétérinaires se mobilisent comme toutes les autres professions libérales, que nous soyons solidaires de celles réglementées. Personnellement, je suis attaché à mon notaire et à ce que les médicaments restent en pharmacie.

Si les officines sont déréglementées et si les médicaments sont vendus sans ordonnance dans les grandes surfaces, il sera possible de faire de même pour la branche vétérinaire. Donc, à terme, le rôle de prescripteur du vétérinaire ne sera plus reconnu. Ce que les uns gagnent par rapport aux autres est un faux débat. Ce dernier nous divise alors que nous gagnerions à rester solidaires pour nous opposer à toute déréglementation globale, au bénéfice de tous. Cela n’empêche pas que, çà et là, il y ait à dépoussiérer.

Cependant, les professions réglementées ne sont tout de même pas responsables de la crise. Le gouvernement doit prendre conscience de notre implication à tous dans la société française, au sens de notre responsabilité de protection du public, des clients, des patients. Qu’il nous laisse travailler sereinement, continuer à fournir du service de haut niveau à la population. Les réformes, quant à elles, doivent être engagées avec les intéressés, mais pas de manière globale. Et sans stigmatiser personne.

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