Transports des animaux : des progrès sont réalisés en Amérique du Sud - La Semaine Vétérinaire n° 1601 du 17/10/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1601 du 17/10/2014

Outre-Atlantique

Dossier

Le transport des ruminants, bovins et ovins, constitue un réel problème en Amérique du Sud, en particulier dans les pays les plus vastes tels que le Chili, l’Argentine ou le Brésil. Les animaux de Patagonie peuvent passer jusqu’à cinq jours dans des camions et des bateaux pas toujours spécialisés, entre les chargements et les déchargements, avant d’arriver sur leur lieu d’abattage au centre du Chili. Des études mettent en évidence que le coût de ce transport, en tenant compte de la mortalité, des pertes de poids, des frais de récupération, représentent 25 % environ de la valeur initiale des animaux. Et ce, sans compter les coûts induits, après le transport, par la mortalité et les soins vétérinaires. Les poids des carcasses sont donc moins importants et le pH de la viande est plus élevé pour les animaux qui subissent de plus longs trajets.

Il en va de même pour ceux qui sont restés plus longtemps en attente à l’abattoir. Les animaux ne se reposent pas et des accidents sont susceptibles de se produire, entraînant des lésions. Des caméras ont permis d’identifier que 40 % de ces événements ont lieu une heure seulement avant l’abattage : impact avec les portes coulissantes, bagarres, mauvaise utilisation des bâtons électriques, manipulations à l’abattoir.

Des progrès dans la conformité des abattoirs

La formation du personnel et l’amélioration des structures, notamment pour renforcer l’efficacité du processus d’abattage (63 % des vaches n’étaient pas assommées du premier coup au début des années 2000 !), rapprochent les abattoirs du Chili et d’Amérique du Sud des standards de l’Union européenne, même si cette conformité des abattoirs se fait d’autant mieux qu’ils exportent de la viande vers les pays où les populations sont plus sensibles au bien-être des animaux. « Les législations se sont renforcées, mais l’évolution des mentalités passe par la formation des opérateurs, constate Carmen Gallo, professeur-chercheur à l’université australe du Chili. Il faut les convaincre que les animaux sont des êtres sensibles, que la façon dont ils sont traités a un impact sur leur bien-être mais aussi sur la qualité des produits. Encore convient-il de les former selon leur région, après un diagnostic de leur abattoir et de leurs pratiques… Et de mieux les rémunérer ! Le turnover qui en résulte complique l’efficacité de ces formations. »

ANIMAL MACHINES

Tel est le titre du livre publié en 1964 par Ruth Harrison. « Une bombe dans le monde de l’agriculture ! », considère Marian Dawkins, professeur de comportement animalier à l’université d’Oxford (Grande-Bretagne). Pour la première fois, le public découvre ce qui se passe dans les grandes exploitations. Apparaît à la lumière le bouleversement des pratiques agricoles traditionnelles, depuis la fin du rationnement en Angleterre dans les années 1950.

L’auteur dresse un constat à charge d’un univers productiviste où l’animal n’est perçu qu’à travers sa capacité à se convertir en produits à consommer. Tandis que le citoyen de la ville imaginait encore que les animaux de ces grandes fermes évoluaient en plein air, dans une semi-liberté, il découvre avec effroi la réalité de l’univers confiné dans lequel ils sont contraints. L’émotion collective est si vive qu’une commission est chargée, en Grande-Bretagne, d’examiner chaque assertion du livre.

Avec ces révélations, l’attitude du public change. La science s’empare du sujet et Ruth Harrison montre l’exemple. N’étant pourtant pas elle-même une scientifique, elle engage la promotion de la recherche sur le bien-être animal avec ses propres moyens. Il en résulte rapidement un renforcement de la réglementation dans les exploitations agricoles. Ruth Harrison s’en montre ravie, mais elle reste en permanence dans la pensée de la prochaine étape qui permettrait d’avancer encore et encore.

« Ruth Harrison nous a appris à utiliser tous les arguments disponibles pour le bien-être des animaux, qu’il s’agisse de raisons éthiques, de santé, de prévention des maladies, de sécurité alimentaire, de goût des produits ou des effets sur l’environnement d’une politique agricole attentive à ce bien-être, poursuit Marian Dawkins. Cinquante ans après, nous travaillons dans cette logique d’une approche la plus intégrée possible, qui permette de produire une argumentation propre à convaincre les producteurs et, surtout, à les aider à trouver des solutions pour concilier le bien-être animal et les bénéfices économiques. »

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