Les jeunes ont-ils les mêmes opportunités de carrière que leurs aînés - La Semaine Vétérinaire n° 1601 du 17/10/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1601 du 17/10/2014

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Auteur(s) : CAROLE ANDRÉ

J’ai eu du mal à trouver du travail

Xavier Chuet, vétérinaire assistant canin à Aulnay- sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Je suis sorti de l’école vétérinaire il y a trois ans et je ne pensais pas avoir autant de mal à trouver un premier emploi. J’ai été refusé dans plusieurs cliniques et j’ai constaté que de nombreux vétérinaires ont du mal à faire confiance aux jeunes.

À mes yeux, les confrères diplômés aujourd’hui n’ont pas du tout les mêmes opportunités que leurs aînés, car la profession a beaucoup changé. Mon employeur actuel s’est installé il y a une trentaine d’années en montant son affaire seul. C’est impossible de nos jours. Il faut nécessairement être plusieurs, avec chacun une spécialité pour espérer construire un projet solide. Seuls les conglomérats de vétérinaires et les gros cabinets ont une chance de s’en sortir. Le coût des locaux, beaucoup plus élevé qu’avant, constitue un des principaux freins à l’installation.

La gestion devient également de plus en plus compliquée et il est pratiquement impossible de tout contrôler seul. C’est la même chose concernant le salaire. J’ai toujours entendu dire que devenir vétérinaire permettait d’être bien payé. J’ai été assez surpris des salaires proposés dans les cliniques, en tant qu’assistant. Je m’attendais à un tiers de plus !

De plus en plus de consœurs salariées

Denis Bilger, praticien canin à Hoenheim (Bas-Rhin).

Les jeunes diplômés n’ont pas les mêmes opportunités qu’avant. Ce n’est toutefois pas uniquement lié à notre métier, mais à un changement de la société en général. La féminisation de la profession est un des facteurs de ces changements radicaux. Les consœurs choisissent de favoriser leur vie de famille, surtout en début de carrière, et décident de ne pas s’investir à fond dans une clinique. Elles sont nombreuses à préférer le salariat, plus souple que l’association.

Cette dernière risque, d’ailleurs, de devenir rare. Les banques ne prêtent plus d’argent pour l’installation. En outre, la déréglementation de la profession permettra peut-être à des investisseurs non-vétérinaires d’ouvrir des cliniques. Finalement, cette déréglementation répondra sans doute aux attentes des femmes vétérinaires, qui cherchent souvent à travailler en salariat avec une implication moindre dans le management. Cela amènera sûrement des bouleversements radicaux dans le métier. Il est possible d’imaginer que l’obligation d’assurer les gardes risque d’évoluer.

Du point de vue des revenus, la situation évolue à la baisse. Le tarif des actes n’augmente pas. Il convient donc de réfléchir à de nouveaux services pour travailler autrement et dégager des revenus intéressants.

Enfin, la concurrence d’Internet, notamment pour la vente de pet foods, fait encore baisser le chiffre d’affaires des cliniques. L’avenir passera aussi par le Web et les réseaux sociaux.

Les opportunités existent encore

Jean-François Labbé, praticien mixte à Broons (Côtes-d’Armor).

Les problématiques actuelles sont les mêmes aujourd’hui qu’il y a 25 ans. Il y a un engorgement des cabinets en canine dans certaines zones et des manques criants en rurale. Je pense que les possibilités de développer une activité intéressante existent toujours pour les jeunes qui démarrent. En zone semi-rurale en pratique mixte, en rurale, voire en canine pure, des boulevards s’ouvrent dans certaines régions pour ceux qui veulent se lancer.

Le problème n’est pas le manque d’opportunités, mais les choix de vie de certains jeunes diplômés. Une salariée qui veut passer davantage de temps avec ses enfants sera moins payée que quelqu’un qui assure des gardes. C’est logique. Toutefois, je pense qu’en général, le salaire des vétérinaires suit celui du coût de la vie. En milieu rural, où le coût des logements est plus bas qu’en ville, un vétérinaire qui démarre à 2 500 € net mensuels environ sans prendre de gardes ne me semble pas trop mal loti. Ensuite, il faut peut-être quitter les villes pour faire carrière. C’est parfois difficile pour ceux qui ne sont pas issus du monde rural.

La féminisation du métier demande des ajustements dans les entreprises pour que toutes les salariées y trouvent leur compte, mais ce n’est qu’une question d’organisation. Je pense que ce sont les choix personnels des jeunes qui orientent leur carrière, moins la conjoncture de la profession.

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