Les clés pour bien choisir son associé - La Semaine Vétérinaire n° 1601 du 17/10/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1601 du 17/10/2014

Entreprise

Auteur(s) : Jacques Nadel

L’exercice en association peut être une réponse appropriée aux évolutions du métier. Ceux qui souhaitent adopter cette solution ne peuvent pas faire l’économie d’une réflexion approfondie sur le choix de l’associé, leur organisation, la prévention des conflits, les cessions de parts.

La pression économique, la concurrence, la recherche de la taille critique, les exigences plus présentes chez les jeunes professionnels de concilier la vie privée avec une activité libérale ne peuvent qu’accentuer l’envie de s’associer.

L’exercice à plusieurs permet de gagner en résultat, comme en qualité de travail. C’est aussi un excellent moyen, notamment au travers des formes juridiques (SEL et SPFPL)1, d’intégrer les jeunes au capital.

Le premier gage de réussite d’une association de vétérinaires dans la même clinique est la véritable motivation de cette démarche. La limitation des apports pour l’acquisition, l’élargissement des possibilités d’installation, le partage du travail, des compétences, des responsabilités, des risques, des capitaux, de l’investissement et des bénéfices, la dynamisation du management, une meilleure gestion du temps personnel et l’enrichissement d’une expérience de travail en équipe sont autant de raisons essentielles.

Les motivations du vétérinaire qui souhaite augmenter son capital et s’associer, sans abandonner son outil de travail, sont tout aussi légitimes. L’association peut également résulter d’un désir à la fois d’aider un confrère à s’installer et de préparer progressivement sa retraite et la transmission de son fonds libéral.

La première difficulté consiste à sélectionner le bon associé. Il est donc impératif de définir le profil souhaité. Après l’examen de ses propres compétences, le vétérinaire détermine les critères de choix du futur partenaire à partir :

→ des aptitudes existantes de chacun des associés ;

→ des compétences nécessaires au développement de la clinique ou du cabinet ;

→ de l’adaptabilité et de la coexistence de ces compétences.

L’ÉTUDE DE “COMPATIBILITÉ ASSOCIATIVE”

L’association apparaît comme la “mise en frottement” de deux personnes (ou davantage), donc de deux personnalités et de leur entourage familial. Pour savoir si les caractères sont compatibles, les futurs associés ont la possibilité de se livrer à quelques investigations avec le concours éventuel d’un psychologue.

Le but de la méthode n’est pas de rechercher systématiquement entre les associés de nombreuses similitudes et peu de divergences. Le modèle inverse – beaucoup de différences, peu de similitudes, où les oppositions peuvent se compléter – conduit parfois à une association beaucoup plus fructueuse. En fait, il convient de savoir quelles divergences l’un et l’autre sont prêts à assumer.

La méthodologie d’accès à la “compatibilité associative” utilise des techniques complémentaires : l’échange entretien (dont la vérité émerge rarement), la numérologie, l’astrologie, la graphologie, les tests et le bilan psychologiques. La procédure pour deux vétérinaires désireux de s’associer se subdivise en trois phases. L’une est du ressort de la réflexion entre les futurs associés, les deux autres relèvent de l’intervention d’un tiers.

→ La phase I consiste à comprendre son comportement en énonçant son échelle de priorités (voir ci-après les cinq modules de l’échelle de Maslow), si possible par écrit, en clarifiant son image de soi, c’est-à-dire la réalité sur ce que l’un et l’autre sont capables de faire. Quelles sont leurs limites ? Quelle est leur capacité de résistance respective dans cette association ?

→ La phase II concerne la recherche de la validation via l’expertise dans le domaine humain. Autant que possible, il convient de faire viser son travail personnel par une personne extérieure qui a une bonne représentation de la profession ;

→ La phase III est l’établissement d’une étude de compatibilité. Les futurs associés peuvent, bien entendu, se limiter à leurs travaux personnels. Cependant, s’ils décident de recourir à un tiers, il faut aller jusqu’au bout des choses, de la vérité.

LES CINQ MODULES DE L’ÉCHELLE DE MASLOW

Le psychologue Abraham Maslow distingue cinq types de besoins plus ou moins forts chez chacun de nous :

→ les besoins physiologiques (perception, exploration) ;

→ ceux de sécurité (dimension temporelle, liberté, intimité) ;

→ ceux d’appartenance ou d’intégration ;

→ ceux d’estime, de considération (reconnaissance, influence, prestige, domination) ;

→ ceux d’accomplissement, de réalisation de soi (créativité, progression, aspirations).

Tous ces besoins sont représentés sur l’échelle de priorités de chaque associé. Leur superposition met en relief certains niveaux de proximité des besoins sur lesquels l’association devra s’appuyer.

L’EXAMEN DE LA SOLVABILITÉ FINANCIÈRE DE CHACUN

Même si cette démarche manque singulièrement de romantisme, toute association est conditionnée par les possibilités d’engagements financiers de chaque associé. Sa “surface financière” comprend :

→ les apports personnels disponibles immédiatement et détenus en pleine propriété ;

→ les garanties réelles susceptibles d’être présentées pour un projet d’acquisition en commun.

LES PRÉCAUTIONS À PRENDRE AVANT DE S’ASSOCIER

Une association se prépare. Il faut notamment s’accorder avec son associé sur l’objectif économique, le type de société, la politique des investissements, l’affectation du bénéfice d’exploitation (rémunération ou réinvestissement ?), les attributions de chacun, le temps de travail. Il est recommandé de faire procéder à une simulation par un expert-comptable du compte d’exploitation et des impositions selon le régime fiscal, le statut social, le type de société. Il se révèle en outre utile de faire appel à un juriste pour rédiger un pacte d’associés et/ou un règlement intérieur, même si ces documents n’ont pas un caractère obligatoire chez les vétérinaires. Lors d’association, notamment en présence d’une différence générationnelle, il convient de comprendre les conditions du retrait d’un associé.

Les associés doivent opter en toute connaissance de cause pour la forme sociétaire la plus adaptée et comparer le dispositif choisi à celui des autres sociétés d’exercice couramment utilisées par les vétérinaires. Les statuts ne peuvent pas tout prévoir, ils sont donc utilement complétés par un règlement intérieur et/ou un pacte d’associés.

Le premier recueille toutes les conventions personnelles entre les associés qui leur permettront de travailler ensemble (répartition du temps de travail et des résultats, absences, remplacements, congés, gardes, etc.). Le second est utilisé prioritairement, mais pas exclusivement dans les SEL constituées d’exerçants et d’investisseurs (organisation des cessions de parts, retrait d’un associé, etc.).

  • 1 Société d’exercice libéral et société de participations financières de profession libérale.

QUID DU FUTUR ASSOCIÉ ?

Plusieurs questions se posent lors d’association. Elles concernent les traits de caractère et la personnalité. Est-ce une personne têtue ou effacée ? A-t-elle une personnalité marquée ? Quelle est sa façon d’aborder la vie ? Est-ce un cérébral ? Un affectif ? Un instinctif ? Est-il taciturne ou plutôt à l’aise pour communiquer ? Est-il d’approche difficile, capable de s’accommoder à une petite clinique vétérinaire, ou cherchera-t-il de façon incessante à s’agrandir ? Est-il directif et autoritaire ? Fait-il passer la pratique de son loisir avant la clinique ?

DIX REGLES POUR BIEN S’ENTENDRE

→ Avoir une participation égale dans le capital est un gage de sûreté d’une vie sociale harmonieuse.

→ La rémunération est fonction du temps de travail.

→ Avant de s’associer, il est préférable d’avoir d’abord travaillé ensemble pendant un certain temps.

→ La confiance réciproque ne dispense en rien de préciser par écrit les fonctions et les responsabilités précises de chaque associé.

→ Communiquer entre associés.

→ Donner de la souplesse et oublier son ego.

→ S’associer de préférence à égalité d’âge, d’expérience et de niveau de fortune.

→ S’associer en SEL avec un partenaire aux intentions louables.

→ Formaliser les règles de rétribution du capital et du travail.

→ Prévoir les conditions de sortie.

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