La rage : une zoonose à ne pas oublier - La Semaine Vétérinaire n° 1601 du 17/10/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1601 du 17/10/2014

Maladie infectieuse

Actu

Santé publique

Auteur(s) : Marine Neveux

La rage est un des meilleurs exemples du concept One Health porté par le monde vétérinaire. L’objectif de la journée organisée le 9 octobre à l’OIE1 par l’Anses2 et le ministère de l’Agriculture était d’effectuer une vaccination de rappel concernant cette maladie, en dehors d’un phénomène de crise.

Dans les 12 à 18 mois à venir, nous allons lancer une série de formations et d’informations pour les vétérinaires », explique Didier Guériaux, sous-directeur de la DGAL3. Le vétérinaire se trouve, en effet, au cœur du réseau de surveillance.

Le rôle essentiel du vétérinaire

Chaque praticien doit « toujours avoir en mémoire cette maladie et la garder en tête dans le diagnostic différentiel des affections neurologiques », explique notre consœur Nathalie Pihier (DGAL). Outre plusieurs conférences abordant toutes les facettes de la rage, les principes pratiques du quotidien des vétérinaires, tels que le recueil du maximum de données (commémoratifs et informations sur le propriétaire) lors de suspicion ou la nécessité de faire signer un certificat indiquant que l’animal n’a ni mordu ni griffé dans les 15 jours avant toute euthanasie, ont été rappelés.

La surveillance des animaux mordeurs ou griffeurs, ou éventuellement contaminés, constitue également un pivot de la gestion. « Il convient de signaler à la DD (CS) PP4 toute non-présentation de l’animal ou toute modification de son comportement ou sa mort », rappelle Nathalie Pihier. « Les conditions de surveillance sont adaptées au risque. La durée varie selon ce qui est surveillé : l’incubation, de 6 à 12 mois ; l’excrétion, de 15 à 30 jours », développe Alexandre Fediaevky (DGAL).

En effet, la rage est une maladie toujours d’actualité. Les cas importés en Europe proviennent principalement des chiots, dont la moitié sont originaires du Maroc en raison des échanges fréquents avec ce pays, explique Emmanuelle Robardet (laboratoire de référence de Nancy). En France, la rage canine se chiffre à 10 cas d’importation en 12 ans. Même si ces cas sont peu fréquents, la proximité avec l’homme fait qu’ils se révèlent parfois dramatiques (en témoigne le décès de la personne venant du Mali sur le territoire français en 2013).

Aux frontières de l’Hexagone

Il existe aussi une forte pression et présence de la rage en Russie. En outre, dans certains pays, la rage serait rare, mais ce phénomène relève peut-être d’un manque de surveillance…

Cette maladie existe donc bien aux frontières de l’Hexagone.

« La France est indemne de rage, mais compte tenu de sa situation géographique, ce statut demeure fragile. La sensibilisation du grand public reste importante en raison des cas importés et de la rage des chauves-souris », déclare Florence Cliquet, responsable du laboratoire de référence de la rage de l’OIE et de l’Union européenne.

  • 1 Organisation mondiale de la santé animale.

  • 2 Agence nationale de sécurité sanitaire.

  • 3 Direction générale de l’alimentation.

  • 4 Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations.

La rage dans le monde

→ Chaque année, la rage cause 74 000 décès dont :

• 80 % en zones rurales ;

• 90 % par morsures de chiens ;

• 95 % en Afrique et en Asie.

→ 9 à 12 millions de personnes reçoivent une prophylaxie postexposition.

→ La maladie génère un coût de 6 milliards de dollars par an environ pour traiter les humains.

« Si vous donnez 10 % de cette somme, nous pouvons faire la différence pour prévenir cette situation. Beaucoup trop d’argent public est dépensé dans le traitement des hommes, alors qu’il existe des méthodes simples pour juguler la maladie au niveau des chiens », signale Alain Dehove (OIE).

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