Grandes tendances de l’évolution de la biodiversité - La Semaine Vétérinaire n° 1601 du 17/10/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1601 du 17/10/2014

Formation

FAUNE SAUVAGE

Auteur(s) : Hélène Rose

Dans son dernier rapport Planète Vivante®, le World Wild life Fund for nature (WWF) dresse un constat alarmant sur l’évolution des espèces de vertébrés depuis 19701. Son Indice Planète Vivante® (IPV) a décliné de 52 % en 40 ans, ce qui signifie que la taille des populations sauvages surveillées a fondu de moitié. Cet indice est calculé sur plus de 10 380 populations qui appartiennent à 3 038 espèces de vertébrés (oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens, mammifères). Il est ensuite pondéré selon le nombre d’espèces présentes dans chaque groupe taxonomique et les domaines biogéographiques considérés. Les variations sont également analysées selon les modes de vie terrestre, d’eau douce ou marine des espèces. Dans l’ensemble, les populations sont un peu plus nombreuses à croître qu’à régresser (voir graphique). Toutefois, la baisse globale de l’IPV s’explique par le déclin massif de celles qui reculent. L’Amérique du Sud est la zone la plus touchée par cette baisse, suivie par la région Asie-Pacifique.

Les espèces terrestres

La régression des espèces terrestres en 40 ans atteint 39 % (IPV sur 4 182 populations, appartenant à 1 562 espèces). Elle ne montre pas de signe de ralentissement. Concernant l’éléphant de forêt (Loxodonta africana cyclotis), par exemple, la taille des populations chute de 60 % entre 2002 et 2011, principalement à cause du braconnage pour l’ivoire.

Dans de nombreuses zones, les aires protégées s’en sortent mieux que les autres, avec une baisse de 18 % de l’IPV, grâce à des mesures de conservation ciblées. Ainsi, le tigre (Panthera tigris) connaît un fort déclin. Son effectif enregistre cependant une progression de 63 % au Népal entre 2009 et 2013, grâce à cinq aires protégées et trois corridors aménagés. Les zones protégées africaines ne montrent pas cette efficacité. En Afrique du Sud, par exemple, le braconnage a décimé 5 % des rhinocéros en 2013 (plus d’un millier d’animaux, versus 13 en 2007), alors que ce pays héberge 80 % des rhinocéros du continent.

Les espèces d’eau douce ou de milieu marin

→ Les populations d’espèces d’eau douce sont celles dont la disparition est la plus rapide, avec une chute de 76 % (sur 3 066 populations de 757 espèces suivies). Menacées par la perte et la fragmentation de leur habitat, la pollution et les espèces invasives, elles vivent dans des systèmes interconnectés, complexes, pour lesquels des stratégies de conservation calquées sur celles des espèces terrestres sont peu efficaces. Ainsi, en Australie, dans la région du Coorong, les prélèvements pour l’irrigation entraînent un faible niveau d’eau, de salinité croissante : les poissons et les oiseaux de rivage (autochtones ou migratoires) y sont en régression.

Concernant les populations qui vivent en milieu marin, la baisse de l’IPV est globalement de 39 % (3 132 populations, de 910 espèces), avec un recul plus marqué dans les zones tropicales et l’océan austral. Les tortues marines, les oiseaux marins de l’Atlantique (les albatros ou les pétrels, par exemple, qui se prennent accidentellement dans les filets de pêche) et les requins (victimes de surpêche) sont parmi les plus concernés. La surpêche concerne 30 % environ des zones halieutiques, tandis que 60 % sont à leur maximum de rendement. Seules des zones sans pêche d’une superficie minimale de 100 km2, bien isolées, protégées pendant plus de 10 ans, avec une application rigoureuse de la loi, permettent de doubler le nombre d’espèces de gros poissons et de quintupler leur biomasse. Le respect de deux de ces critères ne permet pas de distinguer une zone protégée d’une autre de pêche. De plus, l’acidification des océans par la hausse de la concentration atmosphérique en CO2 entraîne un déplacement spatial des espèces marines, qui impacte la gestion des zones de pêche.

Des écosystèmes interdépendants

La prise en compte des invertébrés au niveau global révélerait probablement des pertes de biodiversité plus massives encore, ainsi que l’illustre l’application de l’IPV sur les papillons aux Pays-Bas, car tous les intervenants des écosystèmes sont liés. Le rapport pointe ainsi une surexploitation globale de la planète pour la consommation humaine. Il estime que l’homme exploite actuellement l’équivalent des capacités de production d’une Terre et demi, en puisant dans les stocks de ressources naturelles. Les importations par les pays riches déséquilibrent d’ailleurs complètement les effets sur la biodiversité des régions prélevées.

  • 1 WWF, rapport Planète Vivante® 2014 : des hommes, des espèces, des espaces et des écosystèmes. McLellan R., Iyengar L., Jeffries B. et Oerlemans N. (édit.).WWF International, Gland (Suisse). Septembre 2014:176 pages.

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