Produire plus et produire mieux

La reproduction est un levier négligé en élevage allaitant, explique Sylvie Chastant. Pourtant, la productivité numérique (nombre de veaux sevrés par vache et par an) est un facteur primordial de la rentabilité des élevages. » Le programme Repro 2020, qu’elle anime, a pour objectif d’améliorer cet aspect de la rentabilité des élevages allaitants. Un collectif d’experts (chercheurs, universitaires, opérationnels, techniques), issus de toute la filière allaitante (Inra, Idele, UNCEIA, SNGTV, ENV, chambres d’agricultures, associations de races, etc.) va tout d’abord dresser un inventaire des données disponibles : insémination, intervalle vêlage-vêlage, structure des troupeaux, facteurs limitant les performances du troupeau, etc. Ensuite, des recommandations seront proposées, sous la forme de gestes techniques (réanimation du veau nouveau-né, par exemple) et de données de références pour les grandes races allaitantes et selon le type d’élevage. Pas de référenciel standard donc, mais plutôt une amélioration des connaissances (sur l’anœstrus post-partum, la gémellité, etc.) et des moyens proposés aux éleveurs pour positionner leur élevage par rapport aux moyennes de la race et déterminer des pistes de progression ou d’adaptation à la demande.

Synthèse en 2015 pour des résultats en 2020

Car l’origine de la réflexion est là : l’élevage allaitant se trouve confronté à une augmentation des échanges mondiaux en viande bovine, qui seront, en 2020, 15 % plus élevés. Les élevages français auront besoin d’outils afin de s’adapter à ces nouveaux marchés ou nouvelles demandes. C’est pourquoi le programme Repro 2020 s’est scindé en trois groupes qui vont travailler l’un au niveau de l’animal, le second au niveau du troupeau et le troisième au niveau de l’éleveur, pour l’aider dans la valorisation des produits et dans l’optimisation de ses pratiques d’élevage. Car produire plus de veaux ne pourra pas s’obtenir sans produire mieux, c’est-à-dire avec des méthodes de travail adaptées aux objectifs de l’éleveur. Un premier bilan sera présenté lors du Sommet de l’élevage à Cournon en octobre 2015.