Gérard Larcher revient au “plateau” ! - La Semaine Vétérinaire n° 1600 du 10/10/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1600 du 10/10/2014

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Auteur(s) : MARINE NEVEUX

Le 1er octobre dernier, notre confrère Gérard Larcher (L 73) a accédé pour la deuxième fois à la présidence de la Haute Assemblée.

C’est la victoire de l’expérience, pour ce sénateur de longue date qui a su tisser et entretenir ses amitiés au Sénat. Pragmatique, sympathique, à l’écoute, sérieux, travailleur, il connaît le terrain, les terroirs, le sens humain. Autant d’atouts qui l’ont mené à la présidence du Sénat en ce mois d’octobre avec 194 voix. Qualifié de filloniste, il a affronté, bis repetitas, Jean-Pierre Raffarin, qualifié de sarkozyste. À 65 ans, il retrouve donc le “plateau” et promet une “opposition constructive”.

Un ancrage solide, un excellent bilan

Avec un brillant parcours politique, mais aussi un solide ancrage dans les terroirs français, Gérard Larcher est dans son élément au Sénat. Son père fut longtemps maire d’un village de l’Orne. La politique dans le sang, Gérard Larcher est élu maire de Rambouillet (Yvelines), sa ville d’exercice en clinique en 1983, à seulement 34 ans ! Longtemps praticien, il occupe le poste de vétérinaire de l’équipe de France de sports équestres de 1974 à 1979.

Efficace auprès des Rambolitains et actif dans les projets qui concernent l’ouest parisien, il se distingue par son travail parlementaire. Il est élu sénateur dès 1986.

Après trois années passées dans les gouvernements Raffarin 3 puis Villepin en tant que ministre du Travail de 2004 à 2007, il prouve son sens du dialogue social alors qu’il doit déminer la crise du contrat première embauche.

Homme de dialogue et de consensus et non de conflit, il sait néanmoins s’engager, comme récemment avec le soutien de la candidature de François Fillon face à Jean-François Copé (à la présidence de l’UMP).

Son bilan est également positif sur le plan financier, car il sait réduire les dépenses au Sénat. Durant son mandat, il réorganise cette institution en réformant notamment les systèmes de rémunérations, les retraites et les privilèges des sénateurs.

Sur les bancs de l’école vétérinaire

Major de sa promotion à l’école vétérinaire, sa devise durant sa scolarité à Lyon était « Je ne veux pas être un véto au rabais », se souvient notre confrère Philippe Besnard (L 74) dans nos colonnes. Gérard Larcher a également été élu président du Cercle Bourgelat. « C’était l’année du bicentenaire de l’école et le secrétaire d’État à l’Agriculture, Bernard Pons, nous a honorés de sa présence le jour de cet anniversaire. Ça grognait depuis plusieurs années à Lyon. Le chantier de la nouvelle école ne débutait pas. Ce jour-là, dans l’amphithéâtre d’honneur, Gérard-Philippe Larcher a pris la parole en sa qualité de représentant des élèves. Ceux qui ne le connaissaient pas sous cet aspect de tribun et ses “supporters” ont alors perçu ses capacités dans le domaine de la communication politique et constaté qu’il avait la carrure pour aller loin », témoigne Philippe Besnard.

Un ministre du Travail sensible au dialogue

Notre confrère connaît les libéraux. Est-ce de bon augure en ces temps où les professions réglementées sont chahutées ? Lors du 20e congrès de l’Union nationale des professions libérales (Unapl), qui publie son libre blanc Être profession libérale, demain, un projet d’avenir, le 8 février 2007 à Paris2, Gérard Larcher, alors ministre délégué à l’Emploi et au Travail, expose les évolutions liées à l’exercice. Le propos est énoncé avec beaucoup de pragmatisme. Notre confrère recueille, comme à l’accoutumée, l’adhésion et aborde l’épineuse question du contrat nouvelle embauche (CNE), mis à mal devant les prud’hommes.

L’enjeu de la valorisation de l’acte vétérinaire

« La profession de vétérinaire reste pour moi l’un des plus beaux métiers, confiait Gérard Larcher dans nos colonnes3. Elle s’appuie sur des valeurs que le serment de Bourgelat résume bien. Cet héritage reçu du règlement des écoles de Lyon et d’Alfort conserve son actualité. Notre profession a su s’adapter au monde moderne. Les vétérinaires sont aujourd’hui des acteurs économiques en productions animales et en denrées d’origine animale, des acteurs de santé publique. Ils contribuent à la cohésion sociale, notamment au travers du rôle et de la place des animaux de compagnie. » « Les excellents résultats sanitaires obtenus ces dernières années au sein des élevages français sont, pour une bonne partie, dus à l’action des confrères dans leur rôle de vétérinaires sanitaires, au quotidien comme en temps de crise », reconnaissait-il.

En 2007, La Semaine Vétérinaire demandait déjà à notre confrère comment la profession devrait aborder les années à venir pour que les vétérinaires libéraux gardent leur légitimité en termes de prescription et de délivrance du médicament ? « Chacun s’accorde à dire que l’acte de prescription doit être mieux valorisé, répondait-il. La valorisation de l’acte vétérinaire est donc l’un des enjeux majeurs que la profession devra relever dans les prochaines années. »

« Vétérinaire comme sacerdoce… in æternam »

Gérard Larcher est toujours resté en contact avec notre profession. En témoignent ses déplacements aux rencontres syndicales à Pau en 2007, alors qu’il est ministre délégué du Travail. « Vétérinaire comme sacerdoce… in æternam, plaide-t-il devant ses confrères à l’occasion de son discours, le 17 décembre 2009, à l’Académie vétérinaire de France. « La médecine vétérinaire est avant tout une culture scientifique exigeante et tournée vers l’avenir. La Haute Assemblée met aussi la qualité de ses travaux au service de la construction de l’avenir », soulignait-il. Et d’avouer qu’il réagit toujours en praticien : « L’observation, la sémiologie, le diagnostic, le pronostic, le traitement, l’évaluation du résultat… C’est vraiment ainsi que mes décisions publiques et politiques se prennent, nourries de la culture qui m’a été transmise par nos maîtres. »

  • 1 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1333 du 31/10/2008, en page 7.

  • 2 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1258 du 24/2/2007, en pages 12 et 13.

  • 3 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1265 du 7/4/2007, en pages 39 et 40.

Repères biographiques

→ Jeune gaulliste, Gérard Larcher intègre le RPR à sa création.

→ Major de sa promotion, il est diplômé de l’école vétérinaire de Lyon en 1973.

→ Il exerce comme praticien équin à Rambouillet (Yvelines) pendant 14 ans.

→ De 1974 à 1979, il est vétérinaire de l’équipe de France de CSO, victorieuse aux Jeux olympiques de Montréal en 1976.

→ Il est élu maire de Rambouillet (Yvelines) en 1983.

→ Il devient sénateur des Yvelines en 1986.

→ Il occupe le poste de vice-président du Sénat de 1997 à 2001.

→ Il est ministre délégué aux Relations du travail de 2004 à 2005.

→ Il est ministre délégué à l’Emploi, au Travail et à l’Insertion professionnelle des jeunes de 2005 à 2007.

→ Il est élu président du Sénat en octobre 2008. En 2011, Jean-Pierre Bel (PS) reprend la présidence après des élections sénatoriales favorables à la gauche.

→ Gérard Larcher retrouve la présidence du Sénat le 1er octobre 2014.

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