Des exercices de mobilisation dynamique pour soulager et prévenir la douleur lombaire

La colonne vertébrale d’un quadrupède est chargée en compression. Elle se comporte un peu comme une poutre soutenue par des membres à l’avant et à l’arrière. Si un poids est appliqué en son milieu, celle-ci a tendance à fléchir. Or, il y en a toujours un : le poids des viscères et, éventuellement, celui du cavalier. Ce fléchissement persiste pendant la locomotion, que le cheval soit monté ou non. Ce phénomène est cependant plus marqué lorsque l’animal porte un cavalier.

MUSCULATURE

Pour minimiser ce fléchissement, l’action de la musculature profonde du cheval est essentielle (muscles abdominaux, du dos).

Les muscles du dos sont situés à proximité des apophyses épineuses. Il est possible de distinguer les groupes de muscles : ceux longs du dos (grand oblique et iliocostale) et ceux profonds stabilisateurs. Ces muscles ont des facies importants susceptibles de se trouver en intersection avec de nombreuses articulations vertébrales. À l’inverse, les muscles profonds stabilisateurs, tels que le multifide, se caractérisent par des facettes musculaires très courtes qui ne viennent en croisement qu’avec trois ou quatre articulations intervertébrales.

EN ACTION

Le muscle profond permet au dos du cheval de plier. Lorsque les muscles longs s’allongent, ils développent une tension et contrôlent celle de la courbure vertébrale.

Au trot, le cheval alterne différentes phases d’appui et rebondit sur le sol. Les muscles abdominaux se mettent en mouvement quand le dos se creuse, ce qui permet de réduire le creusement. Lorsque le dos s’arrondit, les muscles profonds se mobilisent.

Les muscles profonds stabilisateurs immobilisent les articulations entre les vertèbres pendant le mouvement.

DOULEUR DU RACHIS

Quand un cheval a mal au dos et qu’il existe une atrophie du multifide, cela accélère une arthrite au niveau des facettes articulaires. Il y a un spasme, car le muscle grand oblique tente de compenser le multifide. Cela suscite un effet de léger spasme sur toute la longueur de la colonne vertébrale.

ÉTUDE DE MOBILISATION DYNAMIQUE

Dans son étude, l’auteur effectue des exercices de mobilisation dynamique chez les chevaux. L’animal est entraîné à suivre une carotte avec le menton et les naseaux, et à tenir une position précise pendant quelques secondes. Ce faisant, « nous pensons que nous activons les muscles qui stabilisent les articulations entre les vertèbres : arrondis, extensions du cou et exercices où il se courbe, a expliqué Hilary Clayton. Le principe des exercices est d’entraîner le cheval à maintenir les pieds au sol pendant que l’on fait bouger son encolure et sa tête ». Ces activités sont répétées trois à cinq fois par jour.

RÉSULTATS DE L’ÉTUDE

Une étude est réalisée sur huit chevaux à l’université. Le protocole se fonde sur trois exercices d’enroulé (menton sur le poitrail ; menton entre les genoux ; amener les naseaux entre les boulets antérieurs). Il comporte aussi trois exercices pour que le cheval courbe son encolure : jusqu’au flanc, à la hanche et jusqu’au niveau des boulets postérieurs. Les exercices sont répétés cinq fois par jour sur cinq jours par semaine pendant trois mois.

Des marqueurs cinématiques sont placés sur le cheval pour reconstruire ses mouvements. Plus la tête du cheval va vers l’arrière lors des exercices, plus il y a une courbure à la base de l’encolure, ainsi qu’une activation des muscles fessiers et de ceux abdominaux qui plissent la peau. Pour les mouvements du cou, l’étude révèle des changements de forme au niveau de la nuque et de la base du cou. Le muscle multifide s’est, en outre, élargi après les exercices.