Un oui fort pour la grève - La Semaine Vétérinaire n° 1597 du 19/09/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1597 du 19/09/2014

Entre nous

qu’en pensez-vous ?

Auteur(s) : CLARISSE BURGER

Une majorité des vétérinaires seraient prêts à faire la grève, indique notre sondage, si le gouvernement légifère pour déréglementer les 37 professions libérales visées par le fameux rapport de l’Inspection générale des finances (IGF)1. Une grève « totale et illimitée », précise même l’un des confrères sur lepointveterinaire.fr. C’est dire la détermination de ces praticiens interrogés à vouloir se faire entendre. Non, les vétérinaires (ciblés par le rapport de Bercy) ne sont pas des rentiers. Faut-il rappeler, ne serait-ce que le nombre d’heures hebdomadaires consacrées à leurs missions, pour la majorité d’entre eux ? Sans compter les risques psychosociaux auxquels ils s’exposent quotidiennement : le burn-out, pour n’en nommer qu’un seul.

Les vétérinaires, comme les professions du droit, de la santé et du chiffre, ne vivent pas bien les démarches du gouvernement pour doper la croissance, annoncées cet été sans concertation, ni débat parlementaire. Arnaud Montebourg, alors ministre de l’Économie, du Redressement productif et du Numérique annonçait, en juillet, la réforme des professions réglementées « pour redresser l’économie ». Depuis, Emmanuel Macron, qui l’a remplacé et qui ne renonce pas au projet de loi de son prédécesseur, veut porter la loi « de croissance et de pouvoir d’achat », qui rendrait, aux Français, l’équivalent de 6 milliards d’euros. « La loi de croissance que tu [Arnaud Montebourg, NDLR] as conçue avec ton cabinet sous l’autorité du Premier ministre et du président de la République, je la porterai dans cet esprit-là », soulignait alors le nouveau ministre. Il a été le rapporteur de la commission “Attali” en 2008 pour la « libération de la croissance française », qui préconisait déjà de telles réformes. De quoi, par exemple, baisser de près de 20 % les tarifs trop élevés de certains services et créer des emplois.

Les réformes structurelles et les bien-faits de la concurrence sont rappelés, ces temps-ci, par plusieurs sommités : François Hollande et Emmanuel Valls en août dernier ou, récemment, Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), « qui se félicite que le chantier de la libéralisation des professions réglementées – pas forcément le plus facile à engager – ait été ouvert ». Nicolas Sarkozy, au début de son quinquennat, avait aussi indiqué : « Augmenter la concurrence n’est pas une question d’idéologie, c’est un enjeu de croissance. Il s’agit d’accroître le pouvoir d’achat des Français en faisant baisser les prix et de permettre le développement d’activités bridées par des réglementations obsolètes et contre-productives. »

Il convient de rappeler le contexte économique et politique dans lequel la profession évolue : la Commission européenne demande, depuis plusieurs années, une meilleure transparence des professions réglementées dans l’Union européenne. Elle a d’ailleurs lancé une enquête fin 2013. La France a choisi de transposer la directive “services” de l’Union (adoptée en 2006), secteur par secteur, devant justifier le maintien d’une telle réglementation. Elle a tout de même assoupli certaines règles (tel le décret du 8 juillet 2010 pour les vétérinaires). Outre les divers rapports pour “booster” la croissance française, la pression de Bruxelles est bel et bien là : comme en témoignent les derniers épisodes de la transposition de la directive “services” dans l’Hexagone, et le rappel à l’ordre de la Commission européenne, notamment sur l’ouverture du capital et sur la communication.

Enfin, les participants à notre sondage qui ne sont pas prêts à faire la grève, représentent un bon quart du panel interrogé. « Certaines professions sont vraiment rentières ! », prétend un praticien qui n’ira pas manifester. Rares sont ceux qui ont argumenté leur réponse négative.

1 Voir aussi pages 14 à 16 de ce numéro.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr