Suivi de la reproduction de la jument (2e partie) - La Semaine Vétérinaire n° 1596 du 12/09/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1596 du 12/09/2014

Formation

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Sophie Paul-Jeanjean

SUIVI OVARIEN ET INDUCTION DE L’OVULATION

Le suivi folliculaire ne se justifie que si la jument est en œstrus : comportement spécifique, modifications anatomiques de l’appareil génital au niveau de la vulve, flaccidité de l’utérus, relâchement du col utérin, aspect très hétérogène des images échographiques de l’utérus avec une forme dite en tranche d’orange. L’ovulation survient en fin d’œstrus chez la jument, majoritairement au cours des 48 dernières heures, mais parfois un peu plus tôt (10 à 15 % des cycles), voire dans la journée ou les deux jours qui suivent la fin de l’œstrus alors que la femelle refuse la saillie (10 à 15 % des cycles). La durée de l’œstrus et le moment de l’ovulation sont variables. La prévision de cette dernière uniquement fondée sur un délai après le début de l’œstrus est totalement impossible. Seul le suivi ovarien de la croissance folliculaire apporte un peu plus de précision dans la prédiction. Afin d’évaluer l’imminence de l’ovulation, il convient de prendre en compte l’évolution de la consistance du follicule à la palpation-pression (de plus en plus souple), de sa forme (le follicule préovulatoire tend à se déformer pour devenir ovoïde), de l’épaisseur et de l’aspect échographique de sa paroi (épaississement de celle-ci et contour flou), et de sa taille. Le diamètre du follicule dominant augmente régulièrement au cours de l’œstrus jusqu’à l’ovulation. Le diamètre moyen à l’ovulation est de 40,7 mm, avec une variabilité comprise entre 27 et 60 mm.

PLACENTITES

Les placentites (ascendantes ou par voie hématogène) sont la première cause d’avortements infectieux chez la jument. Les poulinières, dans la seconde moitié de gestation, présentent alors des signes cliniques caractéristiques : un développement mammaire, une lactation prématurée et, parfois, des sécrétions vulvaires purulentes. Cependant, ces signes annonciateurs sont inconstants. Le traitement vise à prolonger au maximum la gestation pour permettre la naissance de poulains viables. Il n’est cependant pas toujours efficace quand la mère a présenté des signes cliniques.

Le traitement doit donc éliminer l’infection, réduire la réponse inflammatoire, diminuer le risque accru de contractions du myomètre en réponse à l’inflammation et suppléer à la baisse de sécrétions hormonales par le placenta lésionnel. L’administration de progestagènes à fortes doses est donc indiquée lors de menace d’avortement (88 mg d’altrénogest deux ou trois fois par jour), en les diminuant progressivement (10 % par jour) selon l’évolution clinique (réduction de la mamelle). L’antibiotique de choix est le triméthoprime sulfaméthoxazole, en raison de son large spectre, de sa distribution dans l’utérus, le placenta et le fœtus, et de sa faible toxicité. Il est également associé à des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) de type flunixine méglumine.

D’autres situations nécessitent une complémentation en altrénogest. Chez les juments âgées qui ont présenté des résorptions embryonnaires précoces, notamment liées à la présence de kystes utérins et d’un certain degré de fibrose de l’endomètre, la supplémentation peut débuter, en l’absence d’infection utérine, dès l’ovulation. Elle est progressivement réduite aux alentours de J90, après le relais de la sécrétion en progestagènes par le placenta.

L’altrénogest est également susceptible d’être utilisé pour la synchronisation des chaleurs chez les juments porteuses ou lors de tournée d’insémination en races lourdes, ou encore après un squeezing pour limiter les contractions du myomètre.

Source : article tiré de la formation sur la gynécologie de base de la jument organisée par la commission équine de la SNGTV, le 3 juillet dernier à Trizac (Cantal).

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