Ces vétérinaires qui ont mis les pieds dans le hors-sol - La Semaine Vétérinaire n° 1596 du 12/09/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1596 du 12/09/2014

Dossier

Auteur(s) : Nathalie Devos

Ils sont peu nombreux comparé à l’effectif total de notre profession. Pourtant, ils sont garants de la santé de millions de porcs, de volailles, de lapins, d’abeilles et de poissons. Les vétérinaires qui exercent en hors-sol endossent une importante responsabilité en termes d’économie et de santé publique. Ceux qui y évoluent apprécient leur métier, même si dans les filières apicoles et aquacoles, ils se heurtent encore respectivement à des réticences de la part des apiculteurs ou à un manque de reconnaissance officielle.

S’occuper de la santé de porcs, de volailles, de lapins, de veaux de boucherie, de poissons d’élevage ou d’abeilles… Telle est l’activité qu’ont choisi d’exercer un certain nombre de nos consœurs et confrères.

Ces derniers travaillent dans ce secteur, dit hors-sol, soit de façon exclusive, soit en complément d’une autre activité, majoritairement rurale. Ainsi, en 2014, près de 720 vétérinaires recensés par l’annuaire Roy ont déclaré exercer une activité hors-sol. Un peu plus de 320 s’y consacrent à plein-temps. Par rapport à 2004, le secteur a donc perdu une centaine de représentants de notre profession (ils étaient 830, à l’époque).

30 % DE CONSŒURS

Les consœurs et les confrères qui exercent en hors-sol ont en moyenne 45 ans. Ces filières attirent davantage les hommes que les femmes. Ces dernières représentent toutefois 30 % des intervenants, versus 20 % en 2004.

Les vétérinaires exclusivement hors-sol, considérés comme des spécialistes “filières”, se classent en plusieurs catégories : les confrères de terrain (les praticiens salariés ou libéraux : 48 %) ; les assistants (21 %) ; les vétérinaires conseils (7 %) ; ceux des laboratoires d’analyses et d’autres structures privés (24 %).

UN RÉEL POTENTIEL ATTRACTIF

En termes d’économie (autosuffisance du pays et exportations) et de santé publique (santé des animaux et sécurité sanitaire des aliments), la responsabilité des vétérinaires qui exercent en hors-sol est à mettre en exergue. Les enjeux justifient leur niveau technique.

Ce secteur a un réel potentiel attractif : espèces variées, activités de conseils, stimulation intellectuelle procurée par les maladies de groupe rencontrées ainsi que par celles émergentes, évolution des méthodes d’élevage, aspects épidémiologiques, microbiologiques et virologiques. S’y ajoute le fait d’aller au bout du diagnostic grâce aux analyses. Cela permet de poursuivre le raisonnement et de ne pas avoir de frustration intellectuelle. L’outil “laboratoire” est en effet omniprésent en hors-sol. Si les analyses de diagnostic sont importantes, celles de suivi de routine (de type salmonelles aviaires), ou celles réalisées dans le cadre d’une prophylaxie réglementée (la maladie d’Aujeszky, par exemple) le sont autant. Elles s’intègrent dans le rôle de prévention et elles permettent de prouver le suivi et la surveillance sanitaire des élevages et, de ce fait, de démontrer que les vétérinaires hors-sol sont de réels acteurs de santé publique.

L’exercice hors-sol présente également l’avantage de ne pas avoir d’astreintes nocturnes, contrairement à d’autres secteurs d’activité de notre profession. Au sein des structures (groupements et autres), il est ainsi possible d’aménager son temps de travail.

Il y a cependant, comme dans d’autres secteurs d’activité, des contraintes à l’exercice, telles que la paperasserie. « L’aspect le plus difficile est, comme pour bon nombre de mes confrères, le temps qui doit nécessairement être consacré au suivi administratif des dossiers des éleveurs. Cette indispensable présence au bureau pour être “à jour” devient une sanction », témoigne une consœur (voir page 30).

AMÉLIORER LA COMMUNICATION ET LA TRANSPARENCE

Malgré ces atouts, le champ d’activité en hors-sol n’attire pas les foules. Une des raisons réside, entre autres, dans le fait que la majorité des étudiants des écoles vétérinaires françaises sont actuellement issus de milieux citadins et ne connaissent, pour la plupart, pas ce secteur. Les crises que subissent actuellement les filières, avicoles et porcines notamment, peuvent aussi avoir une influence.

Sont également en cause les clichés négatifs diffusés par les médias grand public, qui présentent les élevages hors-sol comme l’holocauste du xxie siècle, des “prisons” cruelles d’animaux dans lesquelles ceux-ci seraient gavés d’antibiotiques. « Dans la société civile, lorsque je dis que je travaille dans la volaille, je suis regardé différemment, mais cela permet aussi d’expliquer ce que nous faisons et de tempérer ce qui est caricaturé dans les médias. En première ligne lors d’épizootie ou de zoonose, avec un rôle de défenseur de la santé publique, le travail du vétérinaire devient valorisant pour les produits et les filières », explique un confrère.

Tout cela nuit, d’une part, à l’image du vétérinaire qui exerce en hors-sol en le discréditant, d’autre part, à l’attractivité du secteur.

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