L’amour est un sport de combat

L’été, en Aquitaine. Le jeune Arnaud, qui vient de perdre son père, aide son frère aîné dans la petite entreprise familiale. À la faveur d’une animation de plage organisée par l’armée de terre, il fait la rencontre – sportive et brutale – de Madeleine, un garçon manqué tendu comme une arbalète. Tout oppose les deux jeunes gens. Autant il est doux, indécis et ouvert, autant elle est altière, abrupte, obstinée jusqu’à l’absurde. Convaincue de l’imminence d’une catastrophe, elle n’a qu’une idée en tête : se préparer physiquement à survivre. Séduit par la singularité de l’athlétique amazone, Arnaud finit par lâcher son travail et s’inscrire à la même préparation militaire qu’elle. Cette immersion en pleine nature dans un camp d’entraînement de l’armée est la partie la plus cocasse du film. Les deux jeunes va-t-en-guerre déchantent rapidement. Prenant le large, ils s’enfoncent dans la forêt landaise. Le cadre édénique autant que son dénuement absolu (ils en sont réduits à manger un renard) rend enfin possible l’abandon l’un à l’autre… avant que la catastrophe redoutée ne les rattrape.

Bien accueilli au dernier festival de Cannes, ce premier film, frais et allègre, est sans doute le spectacle le plus attrayant de la rentrée. Brillamment interprété, il décline la comédie romantique à rebrousse-poil des conventions d’usage. L’originalité et la limpidité du récit, son humour jamais cynique, confinant souvent au burlesque, devraient séduire un large public.

Les Combattants de Thomas Cailley, avec Adèle Haenel, Kévin Azaïs, Antoine Laurent, Brigitte Roüan, William Lebghil, 1 h 38, sorti le 20 août 2014.