Élaboration d’un certificat de bonne santé d’une ruche - La Semaine Vétérinaire n° 1594 du 29/08/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1594 du 29/08/2014

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/ABEILLES

Auteur(s) : Samuel Boucher*, Lorenza Richard**

Fonctions :
*commission apicole de la SNGTV,
praticien aux Herbiers (Vendée).
Article tiré de la conférence
présentée lors des journées
nationales des GTV à Reims,
le 21 mai 2014.

La commission apicole de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV) a élaboré une méthode de certification de la bonne santé d’une ruche. « Une réflexion collégiale a été menée pour répondre à des demandes d’apiculteurs voulant certifier l’aspect sanitaire des essaims qu’ils vendent, comme il est possible de le faire pour la bonne santé d’un mammifère ou d’un oiseau », a expliqué Samuel Boucher, praticien aux Herbiers (Vendée), lors des journées nationales des GTV à Reims en mai dernier.

Le rapport Gerster publié en octobre 2012 (rapport CGAAER1 n° 11 174 01) propose aux apiculteurs de désigner un vétérinaire sanitaire capable de réaliser les certifications sanitaires nécessaires à la vente des essaims d’abeilles domestiques Apis mellifera, notamment lors d’importation ou d’exportation de ceux-ci. Toutefois, « il n’existe pas dans la filière apicole de certification officielle de type visite d’achat qui garantirait à l’acheteur d’un essaim que celui-ci est visuellement indemne des maladies principales et des parasites indésirables en France », précise notre confrère.

Un certificat de bonne santé2 des colonies a ainsi été élaboré. Le praticien y certifie que l’ensemble des abeilles (ouvrières, reines et faux-bourdons) présentées par l’apiculteur a été examiné, en précisant les numéros des ruches, des ruchettes, des hausses, etc.

SCELLER LA RUCHE ET L’IDENTIFIER

L’examen nécessite ainsi une identification préalable des colonies. Elle doit être inviolable, afin de prouver que le certificat établi correspond à la population d’une ruche donnée. La ruche ou la ruchette est scellée à l’aide d’une bande collante, afin que le contenu soit solidaire du contenant. Le scellé porte le numéro d’ordre d’examen et la signature du vétérinaire, ainsi que la date de la visite. Les cadres peuvent être solidarisés en passant un lien dans un coin de ceux-ci, à travers leur cire. Une ficelle nouée par un sceau de cire peut également fixer les cadres. Dans tous les cas, la destruction du scellé annule le certificat. Samuel Boucher conseille de prendre des photos et de les conserver dans les dossiers médicaux lors de litige.

NE CERTIFIER QUE CE QUI EST VU

Le vétérinaire ne peut certifier que ce qu’il voit. Le certificat précise que les essaims observés sont en effet indemnes par simple examen visuel des signes cliniques des maladies courantes de l’abeille (abeilles actives, pas de mortalité anormale, absence de signes de nosémose, de loque européenne ou américaine et des parasites Aethina et Tropilaelaps), à la date de la visite, et sans procéder à d’autres examens complémentaires. « Il ne faut pas certifier des choses qui ne sont pas sûres (traitement administré alors que seul l’apiculteur peut en attester), et il convient de tenir compte du contexte épidémiologique (“ruche indemne de varroose”, par exemple, n’est pas possible en France, car toutes sont plus ou moins porteuses) », recommande Samuel Boucher. Des aspects non sanitaires peuvent être ajoutés (nombre de cadres, de reines, etc.), et des analyses sont effectuées si besoin. Le certificat doit également préciser qu’il n’est valide que le jour de l’examen, car la durée d’incubation des maladies est courte.

Il importe, enfin, de le cosigner avec l’apiculteur, afin d’avoir le consentement de celui-ci sur les observations réalisées et de le responsabiliser. Il est en effet indispensable de veiller à ce que ces certificats ne soient pas détournés ou donnent lieu à une quelconque manipulation ou tricherie de la part de l’apiculteur. Dans certaines grosses exploitations, les ventes sont parfois réalisées chaque semaine. L’apiculteur ne peut faire venir le vétérinaire pour certifier chacune d’elles. Une qualification de l’élevage en matière de “bonnes pratiques sanitaires” pourrait alors être également envisagée. En attendant, « nous aimerions que la DGAL3 valorise ce travail en le rendant plus officiel », espère Samuel Boucher.

  • 1 Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux.

  • 2 Un exemple de certificat est disponible sur www.sngtv.org.

  • 3 Direction générale de l’alimentation.

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