L’Islande dans l’œil de ses chevaux

La beauté rustique des chevaux islandais n’a d’égale que la majesté des paysages sauvages dans lequel ils évoluent depuis plus de mille ans. De petite taille, aux robes variées, ces animaux se caractérisent par leur robustesse et leurs cinq allures incluant l’amble et le tölt. Ce dernier, réputé confortable parce que le cheval a toujours au moins un sabot au sol, lui est spécifique dans le sens où il l’utilise avec un naturel inégalé, à toutes les vitesses. Depuis le x^e siècle, l’islandais est l’unique race équine présente dans l’île; les Vikings qui l’ont introduit ayant interdit l’importation d’autres chevaux.

Des Chevaux et des Hommes aurait pu raconter la saga de cette longue cohabitation dans ces terres isolées et hostiles qui ont patiemment aiguisé la rusticité des uns et des autres. Pour son premier long métrage, l’acteur et metteur en scène de théâtre Benedikt Erlingsson a plutôt fait le choix d’exploiter cette culture équestre distinctive pour s’amuser avec une ironie toute islandaise (un humour à la fois noir, burlesque et contemplatif) de l’éternelle comédie humaine. Au sein d’une communauté rurale isolée de l’île, fierté, alcoolisme, conflits de voisinage, imprudence, insoumission, jalousie et quête amoureuse servent de motifs à six brefs récits dont l’insolite tonalité (dialogues rares et grotesque contenu) ravira les amateurs de fables. L’authenticité du film, elle, serait plutôt à chercher du côté des chevaux et des paysages.

• Des Chevaux et des Hommes de Benedikt Erlingsson, avec Ingvar Eggert Sigurðsson, Charlotte Bøving, Helgi Björnsson, 1h21, en salles le 23 juillet 2014.