“Des animaux sauvages élevés pour être tués” - La Semaine Vétérinaire n° 1593 du 11/07/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1593 du 11/07/2014

LU, VU, ENTENDU

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Auteur(s) : FANNY GARCIA

La chasse close ou “chasse en boîte” consiste à élever des animaux sauvages en captivité qui, une fois adultes, sont relâchés dans un enclos en attendant d’être tués par des chasseurs. Il s’agit, le plus souvent, d’espèces protégées telles que les girafes et les rhinocéros. Les félidés sont les plus touchés. L’association Four Paws estime que, chaque année, 4 000 lions sont élevés en captivité dans 160 fermes d’Afrique du Sud dans ce but.

Sur le site des tour-opérateurs, la tête de ces animaux est mise à prix et n’importe qui, chasseur expérimenté ou novice, peut s’offrir le luxe de tuer un animal sauvage africain. Ils prennent ensuite fièrement la pose aux côtés de l’animal abattu ou ramènent leur trophée chez eux, pour décorer leur salon.

La chasse close est bien entendue critiquée par les défenseurs des animaux pour des raisons éthiques et de bien-être animal, mais aussi par de nombreux chasseurs. En effet, cette pratique s’apparente davantage à une mise à mort qu’à une véritable chasse : élevées à la main, les bêtes sont peu farouches. Elles sont parfois tranquillisées ou attirées avec des appâts et, surtout, elles n’ont pas la possibilité de s’enfuir.

De plus, des milliers de touristes participent sans le savoir à cette industrie en visitant les fermes, où ils payent pour caresser et jouer avec des lionceaux.

Malgré les critiques, la chasse close est autorisée dans la plupart des États américains et dans une vingtaine de pays d’Afrique, car c’est une pratique extrêmement lucrative. De riches touristes européens et américains sont prêts à débourser des sommes considérables pour l’achat des trophées, entre 20 000 et 40 000 $ pour un lion par exemple.

D’autre part, le développement de la chasse close entraîne l’explosion de l’exportation d’os de lions vers le marché asiatique, où ils sont utilisés en tant que substitut de ceux de tigres dans la médecine traditionnelle chinoise.

Le gouvernement du Botswana a cependant annoncé cette année son intention d’interdire la chasse close. Une autre solution consisterait à prohiber l’importation de trophées de chasse en Europe et aux États-Unis.

En attendant, la marche organisée par l’association Campaign Against Canned Hunting (Cach), le 15 mars dernier, dans plus de 60 villes du monde, dont Paris, a permis de sensibiliser le public à cette pratique cruelle et choquante.

Voir aussi

http://www.cannedlion.org et P. Lindsey et col. Possible relationships between the South African captive-bred lion hunting industry and the hunting and conservation of lions elsewhere in Africa. S. Afr. J. Wildl. Res. 2012, vol. 42, n° 1, pp.11-22.

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