Entreprise
Auteur(s) : Françoise Sigot
Ces structures juridiques permettent de faire entendre sa voix auprès d’élus, d’échanger avec la clientèle dans un cadre non professionnel et de bénéficier d’avantages collectifs.
Les vétérinaires sont de plus en plus nombreux à faire partie d’une association de commerçants, qui rassemble bien au-delà de son appellation. En effet, ces structures juridiques regroupent aussi bien les commerçants que les professions libérales et les artisans. C’est pourquoi, de nombreux praticiens franchissent le pas, à l’instar de François Chausse, vétérinaire au Thor (Vaucluse) : « Même si je suis présent dans cette ville de 8 000 habitants depuis 26 ans, je n’adhère à l’association de commerçants que depuis deux ans. Avec satisfaction, car même si mes fonctions de trésorier me prennent un peu de temps, le fait d’échanger avec d’autres professionnels et de prendre part au dynamisme de la ville est très positif ».
Piliers du développement d’un quartier ou d’une commune, ces entités participent au dynamisme local. Avec plus de 8 000 associations de commerçants, la France est particulièrement bien dotée. Implantées dans des villes, ces structures juridiques prennent part à la vie locale. En faire partie est non seulement l’occasion d’échanger avec ses collègues, de mettre en commun ses connaissances ou une activité, mais aussi de peser sur certaines décisions municipales et d’être informé en amont des divers projets. Aussi, les manifestations organisées par ces associations renforcent les liens entre les professionnels et leurs clients.
Le dynamisme est la principale mission mise en avant par les acteurs de ces associations. « Celles-ci sont impliquées dans la vie de la commune ou du quartier et dans son développement, explique Georges Sorel, président de la Fédération française des associations de commerçants (FFAC). Les manifestations qu’elles organisent sont de véritables éléments structurants. Ainsi, elles œuvrent pour l’évolution des activités économiques, mais pas seulement. »
Contrairement aux craintes de certains vétérinaires, ces initiatives ne sont pas incompatibles avec leur métier sous réserve, bien entendu, de ne pas tomber dans l’excès. « Je ne fais jamais de prix d’appel ou de promotions à l’occasion des manifestations que l’association organise, dévoile François Chausse. En revanche, pour la fête des Mères, nous offrons chaque année des billets de tombola. C’est le seul événement à caractère semi-commercial auquel je participe, puisque je donne également des billets à mes clients. » Reste que ces animations génèrent ponctuellement un trafic susceptible de bénéficier aussi aux vétérinaires. Au-delà de l’aspect purement commercial, ce sont également des moments privilégiés d’échange avec la clientèle dans un autre cadre que celui de la clinique ou du cabinet.
Si l’association de commerçants a vocation à participer au rayonnement de la ville, elle est aussi une instance avec laquelle les élus doivent compter au moment de prendre des décisions. « Les associations travaillent étroitement avec la mairie et les conseils de quartier pour, d’une part, faire remonter des informations souvent pratiques, d’autre part, peser sur certaines décisions, spécialement en matière d’aménagement », souligne Georges Sorel.
Autrement dit, adhérer à une telle association revient à faire entendre sa voix auprès des élus locaux. Ces entités sont en général consultées sur de nombreux projets et étroitement impliquées dans les réflexions stratégiques concernant leur zone de chalandise. « Souvent, à l’occasion de chantiers, l’association est l’interface entre les acteurs publics et privés qui sont les maîtres d’œuvre et d’ouvrage et les commerçants, poursuit le président de la FFAC. Elle constitue aussi une force de proposition pour décider des aménagements et imaginer des solutions transitoires qui ne pénalisent pas le commerce. » « Dernièrement, nous avons obtenu de la mairie qu’elle installe plusieurs places de parking, témoigne Stephan Mahler, vétérinaire à Acigné (Ille-et-Vilaine). Sans le poids de notre association, cela n’aurait pas été possible. »
Interlocuteurs privilégiés des élus locaux, ces structures ont aussi un poids non négligeable au plus haut niveau via les fédérations qui regroupent les associations locales. Enfin, au-delà des politiques, elles sont également en mesure d’intervenir auprès de bailleurs ou d’autres acteurs privés pour faire avancer une initiative collective ou régler un problème qui se pose à une majorité de ses adhérents.
Une association de commerçants est généralement un formidable lieu d’échange. « L’aspect relationnel et humain est au centre de mon engagement, indique François Chausse. À travers l’association, nous nous rencontrons régulièrement entre adhérents et nous pouvons ainsi mieux nous connaître. » En outre, ces associations mettent en œuvre de bonnes pratiques qui permettent de trouver des solutions aux problèmes individuels. Certaines proposent même des services à leurs adhérents, tels que des achats groupés, par exemple. « Les associations peuvent aussi avoir un accès privilégié à des documents d’urbanisme ou à certaines études sur des zones de chalandise, fait valoir Georges Sorel. Ce sont autant d’éléments précieux pour développer l’attractivité d’un quartier ou d’une ville. » Enfin, certaines structures importantes sont organisées en commissions, ce qui permet de prendre part à l’organisation d’événements ou d’initiatives spécifiques pour lesquels il est possible d’avoir une véritable valeur ajoutée.
Le goût du collectif doit donc guider le vétérinaire au moment d’adhérer à une association de commerçants. « Je pense que les bénéfices sur le chiffre d’affaires sont minimes », concède Stephan Mahler. « Je ne me suis jamais demandé si le fait d’adhérer à l’association locale m’apportait quelque chose en termes d’activité supplémentaire », renchérit François Chausse. Intégrer une association avec des visées lucratives serait assurément une erreur, surtout pour un vétérinaire soumis à certaines contraintes en matière de communication. En revanche, le praticien a tout à gagner au contact de ses homologues et grâce au dynamisme de son environnement de travail immédiat.
En général, les associations de commerçants sont proactives. Lorsqu’un nouvel acteur économique s’installe dans la ville, elles ne manquent pas de venir à sa rencontre. Ceux qui souhaitent se renseigner en amont peuvent trouver la liste des associations locales de commerçants auprès de la mairie ou de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI).
Aujourd’hui, il existe en France deux organismes qui regroupent ces structures juridiques : la Fédération française des associations de commerçants (FFAC) et la Fédération nationale des centres-villes. Il n’est pas difficile de prendre l’initiative d’en créer une. La CCI et/ou les instances nationales d’associations de commerçants accompagne les professionnels dans cette démarche.
Régie par la loi du 1er juillet 1901, l’association est une structure juridique très utilisée en France. Elle convient aux personnes qui désirent se regrouper dans un but autre que le partage de bénéfices. Son objet est civil, mais elle peut effectuer des actes lucratifs. La notion de capital n’existe pas et l’association perçoit des cotisations de ses membres. Les associations de personnes ont la possibilité de se former librement, sans autorisation ni déclaration préalable. Elles jouissent de la capacité juridique en étant conformes aux dispositions des articles 5 et 6 de la loi de 1901. Une association déclarée dispose d’une capacité juridique réduite. Elle est plus large pour celle reconnue d’utilité publique. En principe, aucune n’est imposable, sauf lorsque son activité est lucrative.
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