Formation
ÉQUIDÉS
Auteur(s) : Xavier D’Ablon*, Sophie Paul-Jeanjean**
Fonctions :
*praticien à la clinique de la Côte
fleurie, à Deauville (Calvados).
Article tiré de la conférence
présentée lors des journées
annuelles de la SNGTV à Reims,
en mai 2014.
Le diabète insulinodépendant ou de type I, par opposition à celui de type II ou insulinorésistant, est extrêmement rare chez le cheval, de même que toute affection d’origine pancréatique. Il se caractérise par des signes classiques de polyuro-polydipsie, de polyphagie et d’amaigrissement. Les analyses révèlent une hyperglycémie persistante, une glycosurie et une hypoinsulinémie. La notion de diabète de type II est remplacée chez le cheval par celle, plus globale, d’insulinorésistance. Chez l’adulte, l’hypothyroïdie se manifeste par des troubles musculaires et cardiaques (en particulier la bradycardie). Des chevaux thyroïdectomisés présentent une perte d’appétit, de la frilosité et de la léthargie. Toutefois, ils ne deviennent pas obèses et ne sont pas atteints de fourbure.
Lors de fourbure “primaire” ou “isolée”, c’est-à-dire sans signe de maladie systémique et en l’absence d’un autre trouble locomoteur concomitant, il convient de considérer que cette atteinte est d’origine endocrinienne. L’endocrinologie équine est aujourd’hui dominée par deux grands syndromes : celui métabolique équin (SME) et le dysfonctionnement de la pars intermedia de la pituitaire (DPIP). Ceux-ci sont associés à une dérégulation du métabolisme de l’insuline. 90 % des cas de fourbure seraient liés soit à une hyperactivité glucocorticoïde lors d’administration iatrogène de corticoïdes ou de DPIP, soit à un phénomène d’insulinorésistance (IR) lors de SME. Dans tous les cas, une dérégulation du métabolisme du glucose et de l’insuline est notée. La fourbure n’est pas une maladie, mais un signe clinique. Une prise en charge efficace implique le diagnostic différentiel du SME et du DPIP.
Il importe donc de procéder à un diagnostic de laboratoire dans les nombreux cas douteux ou précoces, afin d’établir le diagnostic différentiel avec le SME, pour le suivi du traitement (valeur de base) et, enfin, pour prescrire un traitement quotidien et à vie avec un diagnostic de certitude.
L’ensemble des signes cliniques du DPIP ne sont pas spécifiques. Le seul symptôme caractéristique est l’hirsutisme ou hypertrichose, considéré comme pathognomonique. Cependant, la sensibilité de ce signe est très variable selon les travaux. Une large étude rétrospective menée au Royaume-Uni sur la fourbure1 met en évidence une valeur prédictive positive des anomalies du pelage de 70,4 % sur 3 388 chevaux atteints d’un syndrome de Cushing, par exemple. Ce travail révèle par ailleurs que la fourbure est le seul signe clinique chez de nombreux équidés qui souffrent de DPIP.
→ Le test de freinage à la dexaméthasone a longtemps été considéré comme celui de référence. Cependant, il présente un défaut de sensibilité (faux positifs) en fin d’été et en automne, période pendant laquelle il est inutilisable. Par ailleurs, cet examen ne serait pas suffisamment sensible pour détecter des cas précoces. La question d’administrer de la dexaméthasone à un cheval fourbu ou susceptible de l’être se pose également.
→ Le dosage de l’ACTH, simple et peu onéreux, est devenu un test de choix pour le diagnostic du DPIP. La centrifugation reste la règle avant l’expédition. La congélation n’est pas une obligation si le prélèvement est acheminé sous couvert du froid en moins de 48 heures. Il est intéressant de constater que l’augmentation saisonnière du taux d’ACTH est plus marquée chez les chevaux atteints de DPIP que chez les animaux sains. C’est donc une période encore plus sensible pour le diagnostic. Mc Gowan a montré, en 2013, une sensibilité de 80 % en période non automnale et de 100 % en période automnale.
→ Le test de stimulation à la thyrotropine (TRH) avec dosage d’ACTH. Les cellules mélanotropes de la pars intermedia de l’hypophyse possèdent des récepteurs à la TRH. L’administration de cette dernière provoque une augmentation de l’ACTH plasmatique chez le cheval sain comme chez celui qui souffre de DPIP. Cependant, l’effet de stimulation est nettement plus marqué chez les animaux atteints de DPIP. La valeur diagnostique de ce test est supérieure aux deux premiers, avec une sensibilité de 91 % et une spécificité de 95 %. Cet examen, actuellement recommandé dans les cas où les signes sont équivoques ou dans ceux précoces, doit être pratiqué entre décembre et juin, car il n’existe pas encore de données pour l’automne. Néanmoins, la TRH n’est pas disponible en France.
Pour diagnostiquer un SME, il convient d’établir l’obésité d’une part et l’IR d’autre part (dosage de l’insulinémie à jeun, tests de tolérance combiné insuline-glucose et de tolérance au glucose oral). Cependant, mettre en évidence une IR ne permet pas de distinguer les deux syndromes (DPIP ou SME). De même, la fourbure n’est pas un signe discriminant. Les données cliniques et les commémoratifs sont donc à considérer. En cas de doute, il convient d’éliminer un syndrome de Cushing par un dosage d’ACTH.
→ Âge supérieur à 15 ans
→ Hypertrichose ou retard de mue
→ Fourbure chronique
→ Hyperhydrose
→ Polyuro-polydipsie
→ Amaigrissement
→ Dépôts adipeux périorbitaires
→ Infections chroniques
→ Infertilité
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