Facteurs de variations des rendements des carcasses de lapins à l’abattoir - La Semaine Vétérinaire n° 1592 du 04/07/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1592 du 04/07/2014

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/LAPINS

Auteur(s) : Samuel Boucher

Les abattoirs, qui ne l’appliquent pas encore, envisagent un paiement lié au rendement des carcasses de lapins de chair. L’obtention d’un rendement élevé est donc l’une des préoccupations majeures de la filière cunicole.

En effet, actuellement, et ce depuis 2009, une nette et constante diminution de ce paramètre, mesuré par les abatteurs français du Grand Ouest, est notée. Or, le rendement est directement ou indirectement lié à la zootechnie et aux problèmes de santé digestive du lapin.

À l’initiative d’Evialis1, une session d’information a réuni, le 18 juin dernier à La Chapelle-sur-Erdre, près de Nantes, les professionnels de la filière. Joël Duperray, chef de produit lapin chez Evialis, Christelle Knudsen, ingénieur agronome en thèse à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), et Christophe Rousseau, représentant de la firme ALPM qui regroupe les trois grands abattoirs de l’Ouest, se sont exprimés pour partager leurs connaissances sur le sujet avec l’assistance (vétérinaires, éleveurs, sélectionneurs, représentants de groupements).

UN RENDEMENT COMMERCIAL MOYEN DE 59 À 57,5 % EN FRANCE

Le rendement se qualifie de deux manières. Celui zootechnique prend en compte le poids d’une carcasse sans les manchons, ni les viscères ni la peau, rapporté au poids vif au départ de l’élevage. Il peut être mesuré avant le ressuage ou après (il perd alors 1 à 2 % après le ressuage). Le rendement commercial (ou rendement abattoir) désigne le rapport du poids de carcasse total du lot pesé avant ou après le ressuage sur le poids vif total au départ de l’élevage. Le “poids mort” calculé par les abatteurs et pris en compte dans les rendements (poids de carcasse total, duquel sont retirées les valeurs pondérales des saisies et les lapins déclassés, c’est-à-dire trop petits) génère des disparités entre un rendement zootechnique et un autre commercial.

En France, un rendement commercial moyen à chaud est actuellement de 59 % et à froid de 57,5 % (c’est-à-dire avant et après le ressuage). Ces rendements subissent de nombreux facteurs de variation.

→ Ils augmentent avec l’âge du lapin (un animal abattu plus tard a une masse plus élevée et un rendement amélioré).

→ Ils varient avec le sexe : les femelles ont des rendements plus faibles que les mâles, sans doute parce que ces derniers sont plus musclés.

→ Ils augmentent avec la masse corporelle du lapin (les animaux à croissance rapide présentent de meilleurs rendements).

→ Ils varient également avec les saisons (l’hiver, le rendement est moins élevé, sans doute parce que les poils et la peau sont plus épais) et la température (plus il fait chaud, plus ils sont élevés).

→ Enfin, les densités fortes dans les cages (au-delà des normes Afnor de 45 kg/m2) font chuter à la fois le poids et les rendements.

DISTRIBUER UN ALIMENT PLUS ÉNERGÉTIQUE EN FIN DE CROISSANCE

Le rationnement compte parmi les facteurs qui font varier de façon importante le rendement. Les cuniculteurs français, pour lutter contre le développement de l’entéropathie épizootique du lapin (EEL), sont contraints à ne plus donner les granulés ad libitum, mais à pratiquer un rationnement assez strict. Or, si la distribution de 70 % de la ration habituelle fait peu varier le rendement de carcasse de l’animal concerné, un rationnement de plus de 50 % entraîne une forte dégradation du paramètre. Une des solutions serait alors de distribuer en fin de période de croissance un aliment plus énergétique et plus riche en lysine qui permettrait de rattraper entre 0,5 et 0,75 % de rendement.

Les généticiens expliquent que le rendement est un caractère fortement héritable (h2 = 0,4), le gain “génétique” étant de 0,17 % par an. Certains le situent même à 0,5 %. Pourtant, sur dix ans, le rendement des souches commercialisées en France n’a progressé que de 1 %. Là encore, le rationnement est évoqué pour expliquer pourquoi l’expression du potentiel génétique n’est pas totale.

L’IMPORTANCE DU SANITAIRE

L’EEL fait perdre 3 % environ de rendement à une carcasse de lapin qui affiche alors un rendement zootechnique de 57 %. Cependant, si un lot d’animaux subit en plus une pasteurellose ou une staphylococcie, fortement génératrices d’abcès donc de saisies partielles, le rendement commercial chute à 56,8 % pour un taux de saisie de 0,5 % de plus et à 55,4 % pour un taux de saisie de 3 %.

  • 1 Concepteur de solutions nutritionnelles.

DÉCOMPOSITION CLASSIQUE D’UNE CARCASSE DE LAPIN

→ Les viscères et la tête représentent 41 % ;

→ l’eau perdue compte pour 2 % ;

→ la carcasse valorisable est d’environ 57 %.

→ Sur un lapin de 2,450 kg vif, 1,410 kg est dû à la carcasse et 1,040 kg est imputé à des sous et coproduits. Le tube digestif, à lui seul, représente 530 g, dont 90 % sont formés par les matières stercoraires. La peau pèse 240 g (bien valorisée, par ailleurs), le sang, 110 g, le scalp du crâne, 90 g, et les manchons, 70 g.

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