Un vétonaute sur quatre se détend devant le foot

Certes, le football est le sport le plus pratiqué au monde. Certes, les Bleus ont gagné leur deuxième match de coupe du monde contre la Suisse 5 à 2. C’était vendredi dernier, le 20 juin, à Salvador de Bahia. « Une leçon de foot à la française », « La France veut manger le monde »… La presse française et internationale a rendu hommage à l’équipe française.

Mais cette coupe du monde 2014, qui a débuté le 12 juin au Brésil, passionne-t-elle vraiment la profession ? Suscite-t-elle un intérêt auprès d’elle ? Selon notre sondage en ligne, près d’un quart des vétérinaires?y voit un moment de détente. En revanche, un peu plus d’un tiers ne regarde jamais le foot. D’ailleurs, aucun vétérinaire interrogé n’a indiqué que cet événement désorganise sa clinique ou son cabinet.

Visiblement, le foot n’est pas non plus le bon sujet pour échanger avec les clients : à peine 6 % des confrères son­dés s’en serviraient pour engager une conversation. Plus d’un tiers également estime que cette compétition est une manifestation onéreuse, dans un contexte social difficile. Cette édition 2014 considérée en effet comme la plus coûteuse, se déroule dans un pays émergent où les inégalités de revenus sont très élevées. Même si Dilma Rousseff, présidente actuelle de la République fédérale du Brésil, affirme que l’impact sur la croissance du pays sera positif. Selon l’enquête du cabinet d’études américain Pew Research Center, publiée le 4 juin, le mondial 2014 est une « mauvaise chose parce que cela fait de l’argent en moins pour les services publics », pour 61 % des Brésiliens. Quand, par ailleurs, 34 % ont une image positive de l’événement, « qui crée davantage d’emplois ».

L’étude de ce panel brésilien (1 003 adultes interrogés en avril) traduit en effet des divergences d’opinions : 39 % pensent que le mondial va ternir l’image du Brésil dans le monde, alors que 35 % considèrent au contraire que cela va aider le pays et 23 % n’y voient aucun impact. Les personnes sondées s’accordent toutefois sur les principaux écueils du pays : pour 70 % d’entre eux, l’inflation, la criminalité, le niveau de santé, la corruption des politiques et l’écart entre les riches et les pauvres sont de très gros problèmes.

Parallèlement, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a lancé, le 9 juin, son indicateur du “vivre mieux”, en version portugaise, avec le footballeur brésilien Pelé, « la légende vivante de football », comme l’indique l’organisation sur son site. « L’indicateur du “vivre mieux” de l’OCDE montre aux gens du monde entier qu’il y a plus que le football dans la vie », déclare le champion à cette occasion. Une carte interactive du monde (accessible sur le site de l’OCDE1) permet de voir ce qui importe le plus aux citoyens par pays. Onze critères sont notés par les internautes, par ordre d’importance. Il s’agit du logement, du revenu, de l’emploi, des liens sociaux, de l’éducation, de l’environnement, de l’engagement civique, de la santé, de la satisfaction à l’égard de la vie, de la sécurité et de l’équilibre vie-travail. En France, le thème le mieux noté est la santé, suivi de la satisfaction et de l’éducation, alors qu’au Brésil, l’éducation est placée en priorité, devant la santé. Aux Etats-Unis, c’est la satisfaction qui prime avant la santé et l’éducation. De quoi méditer sur l’importance accordée à ces éléments de bien-être, selon la nation.

• 1 http://www.oecdbetterlifeindex.org/fr/reponses/