L’environnement s’invite dans la filière équine

Lancé par le conseil des chevaux de Basse-Normandie (CCBN), le label environnemental EquuRES entre dans sa phase opérationnelle. « Son objectif est de fournir aux acteurs de la filière équine (éleveurs, entraîneurs, centres équestres) des outils nécessaires pour s’améliorer, en anticipant l’accroissement des attentes réglementaires et sociétales en la matière, explique Lola Quitard, chargée de projet. Le label comporte trois niveaux, de manière à permettre un engagement progressif. »

Ses critères ont été définis par un ensemble de professionnels, dont l’Association des vétérinaires équins français (Avef). « Le bien-être animal est pris en compte, en veillant au respect des besoins naturels (contact avec un maximum de congénères, mastication prolongée, etc.). En matière de soins, nous essayons de promouvoir une utilisation raisonnée des molécules actives. Comme de plus en plus de résistances dans l’utilisation du vermifuge, par exemple, sont notées, il s’agit d’utiliser la bonne molécule au bon moment sur les bons animaux, en tenant compte de l’immunité naturelle, qui se consolide avec l’âge. »

Les autres critères concernent l’alimentation, la gestion des déchets et des bâtiments, l’intégration paysagère, la consommation d’eau et d’énergie, la protection des prairies, etc. Pour l’heure ouvert aux seules candidatures régionales, le label pourra recevoir des demandes¹ qui émanent de toute la France à partir du second semestre 2014. Sept entreprises de Basse-Normandie l’ont déjà obtenu, dont le pôle international du cheval de Deauville et le Haras de la Barbotière. À terme, son ambition est de servir de référence au niveau européen.

Par ailleurs, pour valoriser la matière organique, le CCBN a créé Fibiores.com, une plate-forme informatique gratuite de mise en relation entre les producteurs et les utilisateurs de fumier de cheval (agriculteurs, unités de méthanisation). « Cependant, nous ne parvenons pas encore à bien mobiliser la biomasse disponible, car les écuries ne renseignent pas spontanément le site », analyse Lola Quitard.

En France, une autre initiative a été primée au Salon du cheval de Paris. Agnès Korn, fondatrice d’Aksea SARL, s’est vue décerner le trophée de l’innovation 2013 pour l’invention des Équibûches(r). Ce combustible breveté, issu de la transformation de litières de chevaux en copeaux de bois et de fèces, a un pouvoir calorifique globalement supérieur au bois². « Nous effectuons une collecte gratuite auprès des écuries, en circuit court autour d’Esvres-sur-Indre (Indre-et-Loire), explique Agnès Korn. Nous produisons 50 stères (6 400 bûches) par jour qui sont intégralement vendues. L’objectif est de développer d’autres pôles en régions. Nous recherchons des investisseurs publics ou privés pour monter ces projets industriels. Notre site pilote de Touraine a nécessité un peu plus d’un million d’euros d’investissement. » Le potentiel de développement sur l’ensemble de la France semble d’envergure : entre 10 et 40 % des chevaux vivent déjà sur des litières en copeaux de bois, notamment dans le domaine des courses et des concours.

• 1 Dossier de labellisation à retirer auprès du CCBN. Tél. 02 31 27 10 10.

  E-mail : lola.quitard@chevaux-normandie.com

• 2 Prix, vente par Internet et liste des revendeurs d’équibûches sur www.equibuches.com