Hommage aux hommes et aux animaux de la Grande Guerre - La Semaine Vétérinaire n° 1591 du 27/06/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1591 du 27/06/2014

Académie vétérinaire

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SOCIOPRO

Auteur(s) : Jean-Pierre Jégou

Réunie à Meaux, le 5 juin, l’Académie vétérinaire de France a rappelé le lourd tribut humain mais aussi celui payé par les chevaux, ânes et mulets, de 1914 à 1918.

Cette séance délocalisée de l’Académie vétérinaire de France (AVF) s’est tenue dans le cadre des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale. Après l’accueil de bienvenue d’Olivier Morin, adjoint au maire de Meaux, Claude Milhaud (L 61), président de la commission relations homme-animaux, a exposé des « Réflexions sur la perte de 1 140 000 équidés ». Cet aspect de la Grande Guerre a été largement occulté. Notre confrère a extrait des archives de la Défense nationale les éléments nécessaires à la compréhension de cette hécatombe.

Les lourdes pertes de la cavalerie

Les chiffres publiés par la cavalerie, en 1922, renseignent sur les causes de mortalités des équidés : 20 % des pertes sont dues à des maladies type gale, gourme, morve ou lymphangite épizootique, 38 % à des maladies digestives, à du surmenage ou de la misère physique, 42 % des causes sont externes telles que plaies de harnachement, crevasses, javarts, atteintes par projectiles ou intoxication par les gaz. En réalité, de nombreux chevaux ont été engagés dans cette guerre sans être véritablement aptes au service. Beaucoup ont été victimes d’une utilisation abusive. La compétence des commissions de recrutement était parfois insuffisante, entraînant des erreurs sur l’âge des animaux, le défaut de diagnostic de vices rédhibitoires ou l’enrôlement de juments gravides.

Dans ce contexte, le rôle des vétérinaires est marginal et purement consultatif. Les transports sont très souvent longs et inconfortables. Le délai de mise en condition physique n’est pas toujours respecté. La logistique, souvent défaillante, occasionne une sous-alimentation chronique et des rations déséquilibrées (déficit en foin et avoine notamment). Les conditions de cantonnement des chevaux sont bien souvent difficiles, en l’absence d’installations démontables. L’abus des bivouacs à la corde empêche une bonne séparation des chevaux et favorise des échanges de coups de pied et les tirages de longe.

L’absence de lavage des chevaux engendre la dissémination de la gale. Les abreuvements sont aussi insuffisants. Dans le harnachement, des licols mal ajustés et mal entretenus ou des plaies de selles entraînent des complications graves. Quant aux évacuations des animaux, elles sont souvent tardives. La compétence des vétérinaires est indiscutable mais leur nombre largement insuffisant et ils sont victimes d’un manque de considération. Dans les dépôts de chevaux malades, on ne compte qu’un vétérinaire pour 300 chevaux hospitalisés et un maréchal-ferrant pour 200 animaux. C’est bien trop tardivement, le 3 novembre 1919, quelques jours avant l’armistice du 11 novembre, que sera enfin obtenue une mise en cohérence des soins vétérinaires.

Des drames familiaux

Michel Martin-Sisteron (T 73) a retracé l’histoire complexe des relations entre le cheval et l’homme dans une communication intitulée « Le cheval et l’homme : migrations et déplacements ».

Jacques Risse (A 56) a raconté l’histoire de la famille Chautemps (« Lettres de Poilus et de leur famille »), dont le père Emile et les deux fils, Camille et Félix, ont été impliqués dans cette guerre effroyable. Ayant perdu son frère dans ce conflit, Camille Chautemps, qui sera par la suite président du Conseil, en a conçu une grande aversion pour la guerre.

Évocation de l’intervention américaine

Jacques Crosnier (A 55), membre de l’AVF comme ses deux confrères, a rappelé le rôle des alliés américains dans un exposé sur « La place des Américains dans la Première Guerre ». C’est surtout après le torpillage du navire Lusitania, en 1915, que les Américains se sont sentis concernés par ce conflit. Ils s’engagent à partir de 1917. Le 16 juin de cette année, le général Pershing arrive à Boulogne avec Patton et Eisenhower qui organisent la venue des Américains en France via le port de Saint-Nazaire. L’Amérique concevait de donner son sang pour les principes de Liberté qui l’avaient vu naître.

Cette séance académique, organisée à l’initiative de Jean Kahn (A 55), président de l’AVF, a été suivie de la visite du tout récent musée de la Grande Guerre du pays de Meaux, un bâtiment à l’architecture futuriste de 7 000 m2, inauguré le 11 novembre 2011. Il a pu voir le jour grâce à la collection de plus de 3 500 objets rassemblés par Jean-Pierre Verney, spécialiste de ce conflit, et acquise par la communauté d’agglomération du pays de Meaux en 2005.

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