L’AVA, TERRAIN DE RECHERCHES EN ÉTHO… LOGIS

Les rapports des animaux de compagnie avec leurs propriétaires sont à l’origine d’une littérature abondante. Plus rares sont les études menées sur les animaux domestiques vivant avec leurs semblables. Ces observations pourraient se révéler intéressantes pour comprendre les relations entre chients errants, les stratégies d’apprentissage des groupes et leurs besoins spécifiques. Les travaux conduits par les éthologues de l’Association d’aide aux vieux animaux (AVA) de Cuy-Saint-Fiacre permettront notamment de déterminer les éléments favorables au bien-être des groupes d’animaux, en vue d’améliorer les conditions d’hébergement de ceux qui évoluent en collectivité dans les élevages, les pensions, etc.

Déterminer les aménagements adéquats

Évaluer de façon objective le bien-être des animaux domestiques nécessite une bonne connaissance de leurs compétences, de leurs capacités d’adaptation et de leurs caractéristiques (mode de vie, fonctionnement biologique, comportement naturel de l’espèce sans interaction avec l’homme, états émotionnels, etc.).

Les comportements exprimés par l’animal permettent à l’éthologue de déterminer s’il est en situation de bien-être ou de mal-être, et de proposer des pistes pour corriger un état inapproprié. La démarche consiste à modifier l’environnement immédiat de l’animal, puis à vérifier si cela comporte un effet bénéfique.

Les changements concernent la méthode d’alimentation (partage de la ration, nourriture cachée, etc.), les modifications physiques (ajout d’objets, division de l’enclos en plusieurs aires, etc.), sociales ou avec d’autres espèces (partage du parc entre chiens, interactions plus fréquentes avec l’homme, etc.). Si ces adaptations sont bénéfiques pour l’animal, le milieu est dit enrichi. Le mal-être, lui, se manifeste notamment par l’expression de stéréotypies. Toutefois, lorsque la cause de celles-ci n’est pas clairement identifiée, de nouveaux comportements de ce type risquent aussi d’apparaître lors des changements suivants. Dans ce cas, la stratégie mise en œuvre est à revoir.

Une attention particulière est portée à la qualité de l’hébergement des animaux, qui leur offre la possibilité de vivre en groupe, selon leurs besoins et leur tempérament. Chez une espèce solitaire telle que le chat, un enclos spacieux est indispensable pour permettre aux félins de se disperser librement selon leur tolérance interindividuelle, sans négliger la qualité de l’espace. Pour les chiens, la taille des enclos varie selon le nombre d’animaux et les aménagements sont diversifiés (viande éparpillée, pneus suspendus, plates-formes, sprays odorants, “cartons surprises”, etc.). Des promenades en groupes de chiens lâchés permettent à ceux-ci d’explorer, de se dépenser physiquement et d’avoir des interactions plus variées entre eux et avec les hommes.

Informer pour une meilleure prise en charge

L’équipe travaille dans le sens du bien-être animal. Les différentes professions réunies sur le site mettent en commun leurs compétences dans ce but (soigneurs, éthologistes, éducateurs canins, auxiliaires spécialisées vétérinaires, confrères, techniciens, personnel d’entretien).

Les résultats des études menées au refuge sont publiés sur le site internet de l’association, qui diffuse également les derniers apports relatifs au comportement animal auprès des professionnels et du grand public (thèses, résumés de colloques, revue de presse technique, médicale et scientifique mensuelle, etc). L’équipe rédige enfin des articles publiés sur les sites de l’AVA et de la Société francophone de cynotechnie (SFC), afin de permettre une meilleure prise en charge des animaux de compagnie, avec comme adage : « Pour protéger, il faut comprendre. »

• 1 Voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1583 du 2/5/2014 en pages 34 à 36.