L’autopsie, un acte vétérinaire soumis à certaines règles - La Semaine Vétérinaire n° 1589 du 13/06/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1589 du 13/06/2014

Législation

Dossier

Auteur(s) : Lorenza Richard

Éric Collin, président de la commission épidémiologie et praticien à Ploeuc-sur-Lié (Côtes-d’Armor), rappelle que l’autopsie est réalisée sous la responsabilité du praticien. Même si cet acte n’est pas encadré spécifiquement sur le plan réglementaire, un ensemble de textes dans les Codes de déontologie (R.242-83), rural (L.226-3), de la santé publique, du travail et le règlement européen1 concernent la prévention du risque biologique pour le vétérinaire, les personnes présentes et l’environnement, ainsi que le devenir du cadavre.

Bonnes pratiques et mesures de sécurité sont essentielles

Il convient d’exposer à l’éleveur l’intérêt de l’autopsie, son prix et les risques de contamination encourus si l’examen est réalisé chez lui, afin d’obtenir son consentement éclairé. Pour limiter les risques, le nombre de participants est réduit et des mesures de protection sont à prendre.

L’autopsie est effectuée sur un lieu facile à désinfecter (dalle de béton ou bâche), avec du matériel à usage unique, et suivie d’une désinfection des personnes et des matériels. Les déchets piquants et coupants sont éliminés sous la responsabilité du vétérinaire. De plus, des incisions doivent être respectées pour les industriels susceptibles de récupérer les cuirs des veaux. Toutefois, lors de suspicion de maladie contagieuse, une demande d’autorisation est à transmettre à la direction départementale de la protection des populations (DDPP).

Lors de transport du cadavre pour une autopsie en laboratoire, il convient de prévenir ce dernier de la suspicion de maladie contagieuse pour que les précautions soient prises à son arrivée. Le camion doit être couvert, étanche et désinfecté après le transport. De plus, toute demande de réalisation d’autopsie à l’équarrissage2 entre dans un processus de traçabilité (pas de collecte dédiée) et le praticien doit y respecter les consignes de sécurité. Enfin, notre confrère recommande de ne pas s’engager dans une expertise sans les compétences nécessaires à sa réalisation.

Un examen structuré fonde le diagnostic lésionnel

Vincent Herry (l’ENVT), rappelle que l’examen doit être exhaustif, avec une observation systématique de tous les organes dans un ordre précis. L’autopsie du bovin suspendu est plus adaptée à l’adulte, et celle de l’animal couché est plus aisément réalisable chez les jeunes. La dépouille doit ensuite être suturée afin de ne pas contaminer d’autres cadavres via le contenu abdominal. La boîte crânienne ne peut être ouverte chez les bovins de plus de 48 mois selon la note de service de la Direction générale de l’alimentation (DGAL) du 26 décembre 2012. La rédaction d’un rapport d’autopsie est obligatoire.

François Schelcher (ENVT) précise que le praticien, afin d’établir le diagnostic lésionnel d’organe, doit notamment évaluer si les anomalies détectées sont liées à un processus pathologique ou à des modifications post-mortem des organes, non liées à une maladie (non lésions), des altérations (autolyse et putréfaction) et des lésions agoniques. Caroline Lacroux (ENVT) estime que des examens de laboratoire peuvent être mis en œuvre sous réserve de la représentativité de l’animal selon le problème posé, la rapidité de la réalisation de l’autopsie après la mort (moins de 36 heures, ou quelques heures seulement pour les suspicions d’entérotoxémie, par exemple), du stade évolutif de la maladie et du respect des conditions de propreté. Les examens microbiologiques sont indiqués dans les processus d’évolution aiguë. L’antibiorésistance des germes mis en évidence ne doit être recherchée que chez les animaux qui n’ont pas reçu de traitement antibiotique préalable.

Les photos d’illustration se trouvent sur le site de la SNGTV3, de même que celles des différentes conférences qui ont présenté les techniques particulières d’autopsie chez les ovins, le porc, le poulain, le lapin et les volailles fermières. Autant d’exposés à l’origine du succès de cet atelier.

  • 1 CE 1774/2002 et CE 1069/2009 du Parlement européen et du Conseil du 3 octobre 2002.

  • 2 Le devenir des cadavres est défini par le règlement européen repris dans la note de service de la DGAl du 24 novembre 2009 précisant la réforme du service public à l’équarrissage.

  • 3 sngtv.org

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