Des pistes pour sensibiliser les éleveurs à un usage raisonné des antibiotiques - La Semaine Vétérinaire n° 1589 du 13/06/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1589 du 13/06/2014

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/PORCS

Auteur(s) : Anne Hémonic*, Lorenza Richard**

Fonctions :
*Ifip Institut du porc au Rheu
(Ille-et-Vilaine).
Article tiré d’une conférence
présentée lors des journées
de l’AFMVP à Paris,
en décembre 2013

Un peu plus d’un quart des éleveurs (27 %) connaissent mal la cible des antibiotiques, selon les résultats d’une étude menée en 2011 et 2012, fondée sur le panel Inaporc, constitué de 171 élevages représentatifs. En effet, 6 % d’entre eux pensent que les antibiotiques agissent sur les virus, 13 % sur les bactéries et les virus, tandis que 8 % ne donnent aucune réponse. La majorité des éleveurs (73 %) sont cependant bien renseignés sur ce point, ce qui est supérieur à la moyenne des Français, qui, en 2009, étaient 42 % à penser que les antibiotiques tuent les virus1.

Toutefois, 12 % des éleveurs connaissent partiellement la différence entre un vaccin, un antibiotique et un anti-inflammatoire, et 8 % l’ignorent totalement. Enfin, 47 % des éleveurs déclarent arrêter le traitement antibiotique prescrit avant la fin de la durée prévue par l’ordonnance si les symptômes cliniques disparaissent (34 % systématiquement, 13 % de façon variable).

Ces résultats confirment la nécessité pour les vétérinaires de délivrer des conseils afin de sensibiliser les éleveurs aux risques d’échecs thérapeutiques et de développement de résistance si le protocole de soins n’est pas respecté. Le praticien doit également jouer un rôle pédagogique concernant l’utilisation des médicaments et leur mode d’action, et expliquer sa prescription en termes de posologie, de mode d’administration et de durée de traitement.

CONSEILLER ET MONTRER L’INTÉRÊT ÉCONOMIQUE

38 % des éleveurs environ estiment que les traitements antibiotiques à visée prophylactique sont « rassurants » et 14 % apprécient la facilité de leur mise en œuvre. Leur réduction implique un changement d’habitudes et se heurte à des freins sanitaires ou psychologiques. De plus, à la ques­tion « quelles solutions pourraient vous permettre de réaliser moins de traitements à visée prophylactique dans votre élevage ? », 42 % des réponses obtenues correspondent à l’item « ne sait pas ». Toutefois, l’amélioration des bâtiments représente 14 % des réponses, l’alimentation 8 % et l’hygiène et la conduite d’élevage 7 % (voir tableau). Les hésitations sont liées au rapport entre les bénéfices prévus et les investissements nécessaires. Enfin, 61 % des éleveurs ne recourent pas aux produits alternatifs (acidifiants, vitamines, oligo-éléments et minéraux, phytothérapie, levures, argiles, homéopathie, huiles essentielles) en raison d’une efficacité non prouvée ou du prix trop élevé. Cela démontre un besoin d’informations sur ces produits et d’une démonstration fiable de leur intérêt pour réduire l’usage des antibiotiques.

Cette étude confirme ainsi la nécessité de mettre à jour ou d’entretenir les connaissances des éleveurs sur les antibiotiques et les bonnes pratiques concernant leur utilisation. Elle souligne également l’importance de présenter des produits alternatifs et des propositions d’amélioration de l’élevage comme des solutions pour réduire certains traitements à visée prophylactique, en mettant en évidence leur intérêt économique. En effet, peu d’éleveurs emploient des produits alternatifs aux antibiotiques. Même s’il faut noter que, quand c’est le cas, les produits sont variés : acidifiants, vitamines, oligo-éléments, minéraux, phytothérapie, levures, argiles, homéopathie, huiles essentielles (voir graphique). Les éleveurs qui n’y ont pas recours évoquent, pour la plupart, un manque de conseil et d’information, un problème d’efficacité (nulle ou non prouvée) ou encore un prix trop élevé. Le rôle de conseil du vétérinaire prend donc encore ici toute sa place.

  • 1 Eurosurveillance editorial team. 2010;15(15).

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