L’Organisation mondiale de la santé animale adopte 40 résolutions

L’OIE célèbre cette année ses 90 ans et a accueilli 850 participants à Paris représentant ses 180 pays membres, ainsi que de nombreuses organisations internationales, intergouvernementales, régionales et nationales. Les directeurs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) étaient également présents, soulignant la pertinence d’une collaboration intersectorielle. « Pour faire face aux défis inscrits à l’ordre du jour, la session a commencé par un débat sur le sixième plan stratégique qui mènera jusqu’à 2020 », a déclaré Karin Schwabenbauer, présidente de l’Assemblée mondiale des délégués OIE. Lors de cette 82^e session, l’OIE a mis l’accent sur la priorisation des programmes de contrôle des maladies, sur l’émergence de la peste porcine africaine en Europe notamment.

Une actualité sanitaire brûlante

Plusieurs épisodes sanitaires ont marqué ces derniers mois : « La diarrhée épidémique porcine dans certains pays d’Amérique et d’Asie, le syndrome respiratoire à coronavirus au Moyen-Orient (MERS-CoV), l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) au Brésil, l’influenza H7N9 et H5N8 en Asie, la rage au Taipei chinois, ainsi que la peste porcine africaine en Europe de l’Est », a égrené Bernard Vallat. Un groupe ad hoc sur la diarrhée épidémique porcine a d’ailleurs vu le jour.

« Les pays membres se préoccupent également de la bonne gouvernance, car il est indispensable d’avoir une administration pour se doter des outils efficaces », a-t-il poursuivi. Nous avons travaillé encore à l’amélioration des normes, ainsi qu’à l’éradication mondiale et définitive de certaines maladies. » La peste bovine a notamment été éliminée chez l’animal vivant en 2011. Les virus détenus par les pays ont été recensés grâce au travail de l’assemblée des délégués et envoyés vers des sites sécurisés. « Nous continuons à œuvrer pour avoir une transparence totale sur ces sujets. »

La peste des petits ruminants

L’éradication de la peste des petits ruminants est également un sujet important, car cette maladie se développe depuis dix ans. Cette problématique a un impact sur la pauvreté et affecte les troupeaux des petits paysans. L’OIE est mandatée pour rechercher des ressources privées et publiques. La peste des petits ruminants est une maladie endémique dans une grande partie de l’Afrique, une partie du Moyen-Orient et de l’Asie. « Elle concerne donc potentiellement tous les pays, a averti Bernard Vallat. Heureusement, le vaccin est efficace et universel. » Ainsi, la stratégie mondiale proposée est la vaccination des chèvres et des moutons dans les pays touchés. Mais encore faut-il disposer des vétérinaires qui l’appliquent et des financements pour assurer la campagne qui doit avoir lieu dans une dizaine d’États.

Reconnaissance des statuts

Pour aider les pays à mener des programmes de gestion, l’OIE reconnaît le statut des États pour les maladies prioritaires. Ceux-ci sont évalués par les experts de l’organisation, et les requêtes analysées. Les membres de l’OIE ont la possibilité de demander à figurer dans la liste des pays qui ont un statut sanitaire reconnu au regard des maladies suivantes : l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), la fièvre aphteuse (FA), la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB), la peste équine et celle des petits ruminants (PPR). « En 2013, l’assemblée mondiale a également ajouté la peste porcine classique (PPC) à la liste », a indiqué Bernard Vallat. Les États membres peuvent également demander « la validation officielle par l’OIE de leur programme de contrôle national de la fièvre aphteuse, de la peste des petits ruminants et de la péripneumonie contagieuse bovine ».

Enfin, l’OIE conduit des travaux sur le bien-être animal : révision de la norme 2013 sur les élevages des poulets de chair, études en cours sur les vaches laitières, les animaux de trait (250 millions de bêtes dans le monde travaillent encore à tirer les charrues ou autres charges). De même, un certain nombre de mesures ont été adoptées sur l’usage des antibiotiques.