L’élevage du pigeon de chair reste encore marginal

La viande de pigeon est peu produite en raison de son coût élevé et de la spécificité de l’élevage de cette filière. Très peu de données sur la production mondiale de ces volatiles sont disponibles et les chiffres diffusés sont des estimations. En 2004, cette filière représentait seulement 0,1 % de la production mondiale de viande de volaille, avec 70 000 t¹.

Depuis, les données, plus nombreuses et transmises par différents pays, permettent d’avoir une meilleure vision d’ensemble de la filière à l’échelle mondiale. Ainsi, elles font ressortir qu’en 2011 la Chine était largement en tête avec deux millions de couples de pigeons de chair estimés et 450 000 pigeonneaux abattus par semaine. La France arrive en deuxième position, loin derrière, avec 500 000 couples et 115 000 pigeonneaux abattus par semaine. Les États-Unis occupent la troisième place avec 200 000 couples et 40 000 pigeonneaux abattus par semaine (voir figure).

PLACE DE LA FILIÈRE EN FRANCE

De manière générale, la production totale française de volailles (1,842 million de tonnes en 2012) est en baisse et la filière pigeon de chair ne déroge pas à la règle (voir tableau). Elle parvient toutefois à se maintenir à un niveau acceptable pour une filière assez marginale par rapport à d’autres productions. 75 à 80 % de la (faible) production sont commercialisés en France, dans la restauration gastronomique, les grandes et les moyennes surfaces, ainsi que dans les boucheries traditionnelles. 20 à 25 % sont exportés dans l’Union européenne (pays nordiques), au Japon ou au Moyen-Orient.

HÉTÉROGÉNÉITÉ DES ÉLEVAGES

La taille des élevages de pigeons de chair est fort hétérogène en fonction de l’activité de l’exploitation.

Trois grands types d’exploitations peuvent être distingués. Dans le premier, qui représente 25 % des élevages et plus de 65 % de la production globale, celle de pigeonneaux de chair est l’activité exclusive. Ce sont de grosses structures qui hébergent plus de 2 000 couples de pigeons.

Dans le deuxième, l’élevage du pigeonneau s’effectue en atelier complémentaire d’une autre production. Il comporte entre 200 et 2 000 couples d’adultes.

Le dernier rassemble les élevages qui ont une production dite “plaisir” pour la consommation personnelle, avec en général moins de 100 couples¹.

RÉGIONALISATION DE LA PRODUCTION

La répartition géographique n’est pas homogène sur le territoire français. Les élevages de pigeons de chair restent très localisés.

La première région productrice est les Pays-de-la-Loire, avec 60 élevages et 30000 pigeonneaux abattus par semaine. Elle est suivie par la région Poitou-Charentes, avec 50 élevages environ et 20 000 à 30 000 pigeonneaux abattus par semaine. Puis, arrive la Bretagne, qui compte 20 élevages environ et 13 000 pigeonneaux abattus par semaine. L’Aquitaine occupe la quatrième position, avec une quinzaine d’élevages et 5 000 pigeonneaux abattus par semaine. Une enquête Agreste Pays-de- la-Loire menée en 2009 révèle que 56,4 % des abattages nationaux de pigeonneaux s’effectuent en Vendée, ce qui renforce l’idée de la régionalisation de la production.

Cette répartition ne dépend pas de facteurs climatiques, mais s’explique par la présence de grands abattoirs autour desquels s’organise la filière. Par exemple, celui des Charmilles, situé à Maulévrier (Maine-et-Loire), abat environ 45 000 pigeonneaux chaque semaine.

• 1 Lardeux B., Boyer J.-L.. La production du pigeon de chair. 2006, France Agricole éditions.