Prise en charge globale du parasitisme équin par le praticien - La Semaine Vétérinaire n° 1587 du 31/05/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1587 du 31/05/2014

Formation

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Philippe Camuset*, Sophie Paul-Jeanjean**

Fonctions :
*praticien à Yvetot (Seine-Maritime)
et membre de la commission
parasitisme de la SNGTV.
Article tiré de la conférence
présentée lors des journées
annuelles de l’Avef à Deauville,
en octobre 2013.

Les antiparasitaires équins sont fréquemment employés de façon disproportionnée au regard du risque parasitaire. Leur mésusage est de nature à engendrer une inefficacité, ainsi que l’apparition de populations parasitaires résistantes et de résidus dans l’environnement préjudiciables à l’entomofaune.

CONNAÎTRE LES RISQUES

Dans l’herbe, les cyathostomes (essentiellement en raison de l’accumulation possible, puis de la reprise de développement des stades larvaires en grand nombre), les ténias, les gastérophiles et, chez les poulains surtout, les ascaris et les strongyloïdes représentent le principal danger. Des résistances aux antiparasitaires sont citées pour les cyathostomes et les ascaris. Elles doivent conduire à l’utilisation de traitements raisonnés et sélectifs garants de la préservation d’une population parasitaire sauvage sensible (notion de refuge).

Concernant les cyathostomes, les populations équines ont des sensibilités différentes en termes de rapport hôte-parasite. La proportion de chevaux fortement excréteurs (plus de 200 œufs par gramme de fèces) varie de 20 à 45 %. Seuls ces animaux, hormis des exigences particulières, présentent un danger épidémiologique et devraient être destinataires de traitements anthelminthiques alors qualifiés de tactiques. Cette approche exclusive se heurte toutefois à deux inconvénients majeurs : d’une part, certains chevaux sont en permanence de faibles excréteurs et, par conséquent, ne seraient jamais vermifugés dans ce concept, ce qui est de nature à accroître la prévalence de Strongylus, un parasite fort pathogène. D’autre part, la mise en œuvre de coproscopies individuelles pour tout un effectif est difficile à mettre en place.

UNE APPROCHE STRATÉGIQUE

Il apparaît donc nécessaire de combiner cette approche tactique fondée sur des traitements ciblés chez les chevaux les plus excréteurs à une autre stratégie adaptée à l’épidémiologie des principaux parasites rencontrés chez les effectifs concernés. Plusieurs périodes sont spécialement concernées : le début de la saison d’herbe qui correspond au dépôt de nouveaux œufs de cyathostomes par les animaux mis au pré (traitement systématique à ce moment de l’ensemble du groupe équin), la semaine qui précède le poulinage pour les juments (les strongyloïdes se concentrent dans la mamelle préalablement à la mise bas, et l’excrétion d’œufs d’ascaris très résistants dans l’environnement est de nature à contaminer précocement et durablement le poulain) et, enfin, la période hivernale après les premières gelées pour éliminer les gastérophiles et les ténias accumulés au cours de la saison d’herbe.

Cette approche stratégique peut, ensuite, selon le délai de réapparition des œufs de cyathostomes relatif à la molécule, être utilisée au printemps et complétée en été par celle, tactique, citée plus haut. Selon l’anthelminthique utilisé, une coproscopie peut être proposée trois ou quatre mois après le traitement de printemps ou de mise bas. Seuls les chevaux fortement excréteurs sont traités à ce moment-là.

UNE APPROCHE ÉPIDÉMIOLOGIQUE

Selon la gestion des parcelles pâturées, ce protocole, qui met en œuvre des examens de laboratoire susceptibles de se révéler contraignants, peut toutefois être allégé grâce à une approche épidémiologique plus fine qui tend à modéliser la dynamique parasitaire sur chaque parcelle fréquentée. Celle-ci utilise un modèle d’excrétion-exposition fondé sur l’évolution et la survie des larves de cyathostomes dans le pâturage, mais aussi sur la contamination des animaux et l’excrétion qui s’ensuit.

La réalisation conjointe de ces trois approches stratégique, tactique et épidémiologique trouve sa place dans une démarche “qualité”, qui s’apparente à un véritable audit parasitologique d’effectif équin. Au cours de celui-ci, il importe de déterminer le niveau de risque inhérent à chaque catégorie d’âge selon son mode d’élevage (boxe, herbage, paddock).

La diversité des conduites d’élevage, des activités au sein des effectifs équins et les sensibilités individuelles particulières de chaque animal montrent que la prise en charge du parasitisme chez les équidés ne peut se faire que de façon spécifique pour chaque groupe.

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