Nouveautés chirurgicales transatlantiques

Les options chirurgicales lors de rupture du ligament croisé antérieur ou de paralysie du larynx ont fait partie des principaux sujets traités par nos confrères américains lors du dernier congrès¹ de l’American College of Veterinary Surgeons (ACVS).

L’ostéotomie de nivellement, adaptée à tous les gabarits

Parmi les diverses options chirurgicales pour traiter la rupture du ligament croisé antérieur (LCA), l’ostéotomie de nivellement du plateau tibial est souvent considérée comme une intervention réservée aux chiens de grandes tailles (voir encadré). Elle est pourtant appropriée pour tout chien, voire chat, qui présente un angle élevé du plateau tibial. Des plaques osseuses adaptées sont maintenant disponibles pour les différents gabarits, de quelques kilogrammes à plus de 100 kg.

La technique est similaire chez les animaux de petite taille, mais elle nécessite une solide expérience et une grande attention aux détails, car la marge d’erreur est plus faible. En particulier, le risque est grand de placer accidentellement une vis en position intra-articulaire.

L’ostéotomie de nivellement permet de corriger simultanément diverses anomalies angulaires du tibia, ainsi qu’une luxation de la rotule, médiale ou latérale. Dans ce dernier cas, une ostéotomie correctrice du fémur est parfois nécessaire.

Paralysie du larynx

Pour une approche classique de la paralysie du larynx, Bryden Stanley, chirurgien à l’école vétérinaire du Michigan, insiste sur l’importance de maîtriser l’anatomie locale, et de suturer le muscle thyro-pharyngien afin de réduire le risque de dysfonctionnement du pharynx. Quelle que soit la technique utilisée, la pneumonie par fausse route demeure la complication la plus fréquente. À défaut de la prévenir, il est essentiel de la diagnostiquer de manière précoce et de la traiter de façon agressive. Les clients doivent contacter le chirurgien lors d’inappétence, de léthargie ou de fièvre.

Plusieurs techniques chirurgicales moins invasives sont expérimentées, soit à l’aide de l’endoscopie, soit en réalisant une dissection moindre. Ainsi, Dirsko von Pfeil, chirurgien à Veterinary specialists of Alaska à Anchorage, propose une incision cutanée beaucoup plus courte, une dissection limitée à l’articulation crico-aryténoïde et l’utilisation d’une seule suture crico-aryténoïde. La durée médiane est d’une demi-heure. Il rapporte d’excellents résultats.

Hygiène cutanée

Des études révèlent que les mains du personnel des services de chirurgie sont plus souvent contaminées par des bactéries nosocomiales que dans les autres services. L’une des raisons serait qu’à chaque fois que nous nous lavons les mains, nous endommageons la couche protectrice de la peau. La perte de facteurs antimicrobiens naturels permet la colonisation par des bactéries nosocomiales.

Selon Denis Verwilghen, chirurgien à l’école vétérinaire de Copenhague au Danemark, une désinfection des mains serait meilleure avec une solution hydro-alcoolique qu’avec une brosse imbibée de chlorhexidine ou de polyvidone iodée.

Par ailleurs, lors de pyodermite, il convient de la traiter (antibiotique, céphalosporine par exemple, et shampoing) avant d’envisager une opération chirurgicale non urgente, pour éviter un risque d’infection.

• 1 En octobre 2013 à San Antonio, au Texas. Le prochain congrès de l’ACVS se déroulera en octobre 2014 à San Diego, en Californie.