Comment êtes-vous devenu enseignant-chercheur ? - La Semaine Vétérinaire n° 1587 du 31/05/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1587 du 31/05/2014

Entre nous

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Auteur(s) : Nathalie Devos

J’ai côtoyé des chercheurs remarquables

Stéphane Bertagnoli, professeur, pathologie infectieuse-virologie à l’ENVT.

Lorsque je suis sorti de l’École nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT), en 1988, je souhaitais approfondir ma formation en recherche et développement en milieu tropical. J’ai ainsi effectué une année supplémentaire d’étude à l’Institut d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux (IEMVT) à Maisons-Alfort. J’y côtoyais des virologistes de son laboratoire. Je leur ai demandé d’y réaliser mon travail de thèse de doctorat vétérinaire. C’est là que j’ai vraiment pris goût à la virologie.

J’ai complété ma formation par un module de biologie moléculaire en maîtrise à Paris-VI, puis suivi le cours de virologie médicale à l’Institut Pasteur. J’y ai rencontré des chercheurs remarquables, dotés de grands talents pédagogiques. Ils sont restés des modèles à mes yeux. Puis est venu le temps du service national, que j’ai effectué en tant que coopérant au Tchad, au service d’épidémiologie du laboratoire de Farcha, sous l’égide de l’IEMVT.

Une fois rentré, j’ai eu la chance qu’à cette période les écoles vétérinaires recrutaient des assistants d’enseignement et de recherche contractuels (AERC) avec la perspective, par la suite, de devenir enseignant-chercheur. Ce que je suis devenu, à l’ENVT, après un diplôme d’études approfondies (DEA) en microbiologie et une thèse en virologie. J’ajoute que le goût pour l’enseignement est complémentaire de celui pour la recherche, cette dernière est le terreau du premier !

Pour mon goût pour la recherche

Catherine Belloc, maître de conférences en pathologie des animaux de rente monogastriques à Oniris.

Le métier d’enseignant-chercheur, que j’exerce depuis 16 ans à Oniris, n’est pas, je l’avoue, une vocation initiale. Lorsque j’étais étudiante à l’ENVT, je n’avais, comme beaucoup d’entre nous, aucune visibilité sur cette opportunité de carrière. À ma sortie de l’ENVT, en 1991, je me suis immergée dans le domaine de la recherche via un DEA en cancérologie. Puis j’ai réalisé une thèse d’université en immunologie dans les locaux de l’école d’Alfort. Ceci m’a permis de côtoyer des enseignants-chercheurs, de mieux connaître leur métier et de l’envisager comme un avenir possible. J’ai eu la chance par la suite qu’un concours d’enseignant-chercheur en médecine des monogastriques s’ouvre à l’école de Nantes (Oniris). Comme mon profil correspondait, j’ai postulé et réussi le concours. Je suis donc devenue enseignant-chercheur et j’ai effectué dans la foulée des stages pratiques sur le terrain pour me former aux aspects cliniques de ce poste. Ce métier est passionnant, car il est varié. L’enseignement a un côté humain très intéressant. La recherche, avec le travail en équipe et l’élaboration de projets en commun, l’est tout autant. Enfin, il comporte d’autres facettes stimulantes, telles que l’organisation de congrès ou les échanges avec des experts de différents organismes, etc.

C’était mon but depuis le début de mes études

Karim Adjou, maître de conférences, service de pathologie animaux de production à l’ENVA.

J’ai suivi mes études vétérinaires à Alger. Major de ma promotion (1991), j’ai de ce fait été sélectionné pour suivre un enseignement dit de post-graduation (3e cycle) en France, à l’école vétérinaire d’Alfort (ENVA). J’y ai obtenu un DEA en microbiologie en 1992. J’ai ensuite accédé au doctorat en sciences universitaires en 1997, grâce à mes travaux de recherche au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Fontenay-aux-Roses.

Après plusieurs vacations d’enseignement à l’ENVA, j’ai été recruté en 2001 par l’école en tant qu’enseignant-chercheur titulaire en pathologie des ruminants : le but recherché depuis le début de mes études vétérinaires ! À mes yeux, enseigner ne consiste pas seulement à transmettre du savoir, du savoir-faire et du savoir être. C’est aussi communiquer et être à l’écoute des autres, accompagner les étudiants dans leurs parcours et leurs projets professionnels. Cela implique également de se remettre en question régulièrement et de se tenir activement au courant des nouvelles découvertes.

Outre l’aspect théorique (cours dispensés), le métier d’enseignant permet également de s’immerger dans les volets recherche et cliniques, tout aussi exaltants. Ma passion pour ma vocation initiale ne s’éteint pas et je continue à m’investir dans mon métier. J’ai rejoint le collège européen de la médecine des petits ruminants en 2010 et je suis, depuis 2013, responsable de la formation continue de l’ENVA.

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