Lutte contre le dopage : de la responsabilisation aux sanctions - La Semaine Vétérinaire n° 1586 du 23/05/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1586 du 23/05/2014

Formation

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : MARINE NEVEUX

Fonctions : Article tiré des conférences présentées lors du symposium européen « Médecine du sport comparée équine et humaine, réhabilitation et traumatologie », organisé par Merial, en partenariat avec l’Esvot, le Gremeres et VetAgro Sup, le 19 avril 2014 à Lyon.

Notre confrère Harold Müller, de la Fédération équestre internationale (FEI, Lausanne, Suisse), insiste sur l’effort pédagogique mis en œuvre auprès des cavaliers, des entraîneurs et des propriétaires dans le cadre de la lutte antidopage. Deux athlètes, l’homme et le cheval, correspondent à deux systèmes. Chez le cheval, il existe un programme de contrôle de médication FEI, ainsi que des contrôles en compétition et hors compétition. Deux types de produits sont distingués : d’une part, les substances formellement interdites (banned substances) qui n’ont pas de légitimité en médecine équine, d’autre part les médications contrôlées (controled substances) dont l’usage est fondé en thérapeutique équine.

Harold Müller souligne la nécessité de la responsabilisation et la responsabilité qui incombe aux différents intervenants. Une liste établie par la FEI recense 966 substances interdites et 190 médications contrôlées environ. Y figurent également toutes les substances qui possèdent une structure chimique similaire ou des effets biologiques équivalents. « Les substances qui ne sont pas nommées sur la liste doivent être prohibées. » Quels sont les éléments pris en compte ? « Le concept inclut le bien-être de l’animal et l’influence sur la performance. » La liste est redéfinie par un groupe d’experts qui propose des changements au bureau de la FEI chaque année.

PROCESS DE CONTRÔLE

En France, le Laboratoire des courses hippiques est celui accrédité par la FEI. Si le test est négatif, l’échantillon est détruit. En revanche, ceux des chevaux qui participent aux Jeux olympiques et mondiaux sont gardés pendant huit ans, car les méthodes de détection peuvent évoluer.

Si le test est positif et que le cas fait l’objet d’une procédure administrative, le responsable accepte ou non la sanction. Dans ce dernier cas, l’échantillon B est analysé. Un panel d’un tribunal FEI est constitué. La sanction n’est pas très importante, de l’ordre de 1 500 CHF (1 228 € environ), lorsqu’il s’agit d’une première fois. Concernant les substances bannies, l’amende est plus lourde. Elle s’élève à 15 000 CHF (12 282 € environ). La sanction est plus sévère dans les cas de récidive.

ÉVOLUTION DE LA LUTTE ANTIDOPAGE

« La lutte antidopage est importante, non seulement pour des raisons sportives et d’honnêteté, mais aussi en termes de bien-être animal et d’image », martèle notre confrère Charles Troillet, président de la Fédération suisse de sports équestres. La période qui a suivi les Jeux olympiques de Pékin a été marquée par des changements. Jacques Nardin, vétérinaire testeur de la FEI, rappelle que « la politique de lutte contre le dopage et la médication de la FEI a été repensée après les Jeux olympiques de Pékin-Hongkong, et concrétisée dans une réglementation détaillée, connue sous le nom d’Equine Anti-Doping and Controlled Medication Regulations ».

D’expérience, notre confrère constate que 80 % des cas positifs sont consécutifs à des erreurs de médication, de gestion d’écurie, etc. 20 % concernent des cas de tricherie. « En courses, les cas positifs sont en constante décroissance. » Dans ce secteur, la pression de contrôle est élevée : pour le galop en 2012, 13 122 prélèvements ont été effectués ; en trot, 18 576 chevaux ont été testés en course et hors course. 31 se sont révélés positifs. Les cas de dopage peuvent être très divers : « Des contrôles à l’entraînement où l’on va trouver des médicaments sans ordonnance, des voitures qui suivent les chevaux en endurance avec des flacons à côté du frein à main… ! » Jacques Nardin a également retrouvé, lors d’un barrage de concours de saut d’obstacles, une seringue d’anti-inflammatoires, un tranquillisant dans la poubelle, etc.

« Lutter contre le dopage aide à combattre la maltraitance et à préserver la sécurité du cheval et du cavalier », conclut Jacques Nardin. Cela permet aussi de limiter les effets indésirables de toxicité des substances administrées, et de garantir l’équité sportive et le respect des règles. Il s’agit aussi de protéger un secteur économique et d’éviter un déficit d’image, qui entraînerait une désaffection du public. Enfin, l’enjeu est également de préserver la valeur de l’élevage et du patrimoine génétique.

DES ENVIRONNEMENTS DIFFÉRENTS

Des environnements différents

→ Il existe deux environnements en France : celui des courses hippiques et celui des sports équestres regroupant la Fédération française d’équitation (FFE), la Société hippique française (SHF) et la FEI. L’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) est une autorité publique indépendante.

Toute substance est interdite en course : c’est un système rigide, mais il est clair et applicable.

En dehors des courses, aucune substance dopante ne doit être retrouvée. Il est cependant possible de traiter le cheval avec des spécialités thérapeutiques. Toutes les courses et les épreuves sont contrôlées. Une forte pression est donc exercée.

→ À la FEI, une liste positive des substances interdites et contrôlées est établie. En sport, sur 1,5 million d’engagements en 2012, 834 prélèvements ont été effectués. Les contrôles sont donc anecdotiques… Au niveau de la FEI, il existe la règle des 5 % de chevaux à tester. Les prélèvements peuvent être effectués au hasard, au niveau des podiums ou lors de la désignation d’un incident.

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