Les zoos, des lieux de préservation et de découverte

Plus d’un tiers des vétérinaires qui ont participé à notre sondage en ligne considèrent que les parcs zoologiques sont un lieu de préservation, de conservation et d’études des espèces. 23 % estiment qu’il s’agit d’une vitrine destinée à faire connaître la faune sauvage au public et 14 % pensent que c’est un mal nécessaire.

Les zoos sont définis par l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) comme des partenaires. Leurs programmes auraient permis de réduire les menaces d’extinction de pratiquement un tiers des espèces en danger.

Toutefois, en matière de stratégie de conservation, une étude danoise publiée dans la revue scientifique Plos One, en décembre 2013, juge « trop aléatoire » le travail mené par les parcs zoologiques dans le monde entier. L’utilisation des ressources allouées à la sauvegarde des espèces en voie de disparition ne serait pas optimale. L’équipe danoise estime donc que les collections des zoos sont à « repenser ». Les chercheurs préconisent, pour ceux situés dans une région particulière, de concentrer les efforts sur la conservation d’un plus petit nombre d’espèces, afin d’obtenir de meilleurs résultats.

Aussi la communauté des zoos devrait identifier des réseaux de parcs capables de garantir la préservation d’espèces prioritaires et la sauvegarde des habitats. Sans oublier de développer une plus grande coordination entre ces structures et les institutions internationales, telles que l’International Species Information System (Isis), notamment en termes de gestion.

Les 837 établissements (membres de l’Isis) étudiés regroupent près de 4 000 espèces de vertébrés terrestres non domestiques (58 % sont des oiseaux, un quart des mammifères, 11 % des amphibiens et 6 % des reptiles). Or ils ne consacrent que 23 % de leur collection aux espèces menacées. La répartition de ces catégories à risque y est d’ailleurs fort variable (de 9 % pour les oiseaux à 27 % pour les mammifères). Les espèces menacées (notamment les mammifères insectivores, les rongeurs et les amphibiens) qui vivent dans ces parcs animaliers sont sous-représentées. Pour la majorité des ordres d’animaux présents dans ces zoos, la proportion de ceux menacés serait inférieure à la réalité, dans la nature.

Cependant, les programmes de préservation conduits par ces structures ne sont pas faciles à mettre en œuvre. Concernant les difficultés, l’étude souligne que les lois de protection et les contraintes liées aux échanges d’animaux (législation internationale, distance entre les structures, autorisation de transport) rendent les opérations complexes.

À propos de la légitimité des actions menées par les zoos, l’étude estime que ces derniers disposent des connaissances scientifiques et du savoir-faire requis pour développer les programmes de conservation et d’élevage d’espèces en captivité (Conservation breeding programs). Selon l’UICN, ces actions auraient permis de réduire les menaces sur 19 % des 68 espèces, mieux protégées aujourd’hui.

Enfin, sur le plan financier, les membres de l’association internationale World Association of Zoos and Aquariums (Waza) représentent la troisième principale aide financière pour la conservation des espèces en milieu naturel (350 millions de dollars par an). L’Association française des parcs zoologiques (AFdPZ) a, quant à elle, versé 46 276 € en 2013 pour financer huit programmes de conservation d’espèces animales dans le monde.