La fièvre aphteuse réapparaît en Tunisie

Cette maladie n’avait pas été détectée depuis 15 ans en Tunisie. Le virus aphteux vient d’y faire sa réapparition, à Nabeul précisément, dans le nord-est du pays. Les autorités sanitaires tunisiennes l’ont officiellement confirmé à l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), le 29 avril dernier. Leur rapport fait état d’un élevage de 17 bovins dans lequel deux animaux au statut immunitaire inconnu ont été introduits le 20 avril 2014. La maladie s’est manifestée au sein de l’exploitation chez deux bovins et le virus a été isolé par polymerase chain reaction en temps réel (RT-PCR) par le laboratoire de l’Institut de recherche vétérinaire de Tunisie. Le sérotype O, proche de celui qui circule en Libye, a été confirmé par séquençage.

Une campagne de vaccination des espèces sensibles aux entrées des marchés à bestiaux a immédiatement été lancée (la Tunisie vaccine contre les sérotypes O, A et SAT2). Une restriction des déplacements à l’intérieur du pays est, en ou­tre, instaurée. Après l’Égypte et la Libye, la fièvre aphteuse gagne donc du terrain en Afrique du Nord.

L’Algérie en alerte

À la suite de la découverte de la présence de la fièvre aphteuse en Tunisie, Karim Boughalem, directeur des services vétérinaires algériens, rappelle l’interdiction d’importer des ovins, des caprins et des bovins, ainsi que les sous-produits d’origine animale de Tunisie. Dans une interview publiée le 4 mai dernier sur le site Tsa-algerie.com, il admet toutefois l’existence d’introductions frauduleuses, notamment de petits mouvements de cheptels qui se pratiquent à la frontière est du pays, donc sous haute surveillance des services vétérinaires.

Karim Boughalem révèle mê­me que, le 3 mai dernier, son homologue tunisien l’a infor­mé que, à cette date, les foyers étaient au nombre de cinq et que plusieurs zones seraient concernées (Bizerte, Nabeul, Jendouba, Sidi Bouzid et Le Kef, en particulier).