80 % des vaches séropositives deux ans après une infection naturelle par le virus de Schmallenberg

Un élevage laitier (60 vaches, 50 génisses et veaux) de l’est des Pays-Bas a fait l’objet d’un suivi sérologique après une infection naturelle par le virus de Schmallenberg¹. La présence d’ARN viral chez les culicoides est confirmée en 2011 et 2012 par une surveillance constante. La plupart des vaches du troupeau ont été infectées dès le premier passage viral, à partir de septembre 2011. Toutes celles âgées de plus d’1 an sont séropositives en avril 2012, ainsi que 4 % des génisses et des veaux. Aucun cas clinique n’est observé à partir de fin 2012, et aucun animal n’est introduit dans le cheptel lors de la période étudiée. L’ensemble du troupeau est prélevé cinq fois entre avril 2012 et septembre 2013. Des tests de séroneutralisation sont pratiqués.

RÉSULTATS

Les vaches demeurent toutes séropositives durant l’année qui suit l’infection, et ce jusqu’en décembre 2012. Ensuite, une baisse progressive du titre en anticorps neutralisants est notée (chute du titre médian de 8,6 à 5,6). Elle est associée à une augmentation de la dispersion des résultats (titres compris entre 5,6 et 10 en avril et décembre 2012, puis entre 2 et 9,6). Au terme du suivi (soit deux ans après l’infection), les vaches ont un titre en anticorps neutralisant médian supérieur à 5,6 et 80 % d’entre elles sont séropositives (titre supérieur ou égal à 3). Chez les veaux, un suivi des anticorps d’origine maternelle est effectué pour évaluer la durée de la protection conférée par le colostrum. Le titre médian atteint 8 chez les bêtes testées dans le mois qui suit leur naissance. Ces anticorps disparaissent lorsque celles-ci ont entre 5 et 6 mois. Le titre en anticorps des veaux présente une forte corrélation positive avec celui de leur mère (prélèvements réalisés le même jour). Un faible taux de séroconversion est noté chez les génisses entre avril et décembre 2012, en association avec une faible proportion de culicoides infectés observée dans les pièges. Ce phénomène serait lié, selon les auteurs, à une circulation virale plus faible en 2012 qu’en 2011.

• 1 RW Elbers A., Stockhofe-Zurwieden N., van der Poel W. HM. Schmallenberg virus antibody persistence in adult cattle after natural infection and decay of maternal antibodies in calves. BMC Veterinary Research, 2014, 10:103.