Mortalité des abeilles : premiers résultats d’Epilobee

Dix-sept États membres ont participé au premier programme de surveillance active des facteurs de mortalité des colonies d’abeilles, intitulé Epilobee, qui s’est étalé sur deux ans. Chaque pays a suivi un protocole de surveillance basé sur les lignes directrices élaborées par le laboratoire de l’Agence na­tionale de sécurité sanitaire (Anses) de Sophia-Antipolis, référence européenne pour la santé des abeilles. Les observations des inspecteurs qui ont ainsi visité à trois reprises (en automne 2012, au printemps et en été 2013) 31 832 colonies d’abeilles provenant de 3 284 ruchers, ont permis de comparer l’état de santé des ruchers dans l’Union. L’Anses précise que, dans cette première enquête, les pesticides n’ont pas été pris en compte pour des raisons “techniques”, en termes de capacité de plusieurs laboratoires européens à réaliser ces analyses. Mais ce travail devrait être réalisé ultérieurement pour prendre en compte l’ensemble des facteurs de risque.

La France affiche le plus fort taux de mortalité en saison apicole

L’étude révèle que le taux de mortalité hivernale varie de 3,5 à 33,6 % selon les pays. La Belgique enregistre le plus fort taux (33,6 %), suivi du Royaume-Uni (28,8 %) et de la Suède (28,7 %). La France se situe à un niveau intermédiaire (14,1 %), tout comme l’Allemagne (13,6 %) ou la Pologne (14,8 %).

Plus au sud, une mortalité considérée comme “normale” est observée, comme en Italie (5,3 %), en Grèce (6,6 %) ou en Espagne (9,5 %).

En ce qui concerne les taux de mortalité des colonies pendant la saison apicole (entre le printemps et l’été), ils varient de 0,3 à 13,6 %. La France détient le triste record d’être le seul des pays européens étudiés qui enregistre une mortalité supérieure à 10 % à cette période.

Côté maladies, les données d’Epilobee indiquent que les loques américaine et européenne ont eu peu d’impact sur la mortalité des abeilles des 17 États membres participants. Le virus de la paralysie chronique n’a été, quant à lui, qu’à l’origine de quelques cas cliniques dans cinq pays européens. En revanche, l’acarien varroa destructor est bien présent dans 13 des 14 États mem­bres dont les données sont complètes. Enfin, le taux de colonies touchées par la nosémose a dépassé 10 % dans 4 États sur les 16 ayant obtenu tous les résultats.

L’Anses ajoute que « les futures investigations cibleront les liens statistiques entre la mortalité des colonies et certains facteurs de risque, dont la prévalence de maladies, l’utilisation de traitements vétérinaires, le contexte apicole et d’autres paramètres extrinsèques aux colonies, comme l’alimentation, la saison, la migration, etc. ».