Évolution du virus de Schmallenberg en maladie enzootique à pics épizootiques - La Semaine Vétérinaire n° 1581 du 18/04/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1581 du 18/04/2014

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/RUMINANTS

Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau

Apparu en 2011 en Allemagne et aux Pays-Bas, le virus de Schmallenberg est aujourd’hui recensé dans 20 pays d’Europe, dont la totalité du territoire métropolitain français. Il présente une gravité collective faible et un impact économique direct généralement modéré.

MALFORMATIONS CONGÉNITALES

Il est pathogène essentiellement pour les ruminants domestiques (bovins, ovins et caprins dans une moindre mesure) et sauvages. L’infection clinique chez l’adulte (hyperthermie, diarrhée, baisse de production laitière) n’est décrite que chez les bovins, mais les malformations congénitales engendrées par le virus existent chez toutes les espèces domestiques. Des sérologies positives ont été trouvées chez les porcs et les sangliers, bien que ces espèces semblent peu réceptives. Le virus serait également capable d’infecter le chien, avec une réponse sérologique humorale, et d’occasionner des malformations congénitales chez les chiots. Sa transmission horizontale est vectorielle, via des Culicoides, même si le rôle d’autres arthropodes ne peut être complètement écarté. Des virus infectieux ont été mis en évidence dans la semence de taureau, mais le risque de contamination par insémination artificielle n’est pas objectivé.

Le diagnostic de laboratoire peut être fait sur les adultes (voir schéma) lors de suspicion clinique ou sur les produits quand des malformations néonatales sont observées (sérologie Elisa sur le sang du jeune avant toute prise colostrale, ou rtRT-PCR sur l’encéphale du fœtus). À la naissance d’un produit malformé, la sérologie (Elisa) sur le sang de la mère permet d’écarter le virus de Schmallenberg (SBV) quand le résultat est négatif, mais un résultat positif n’est pas interprétable. Incriminer le SBV dans les mortalités embryonnaires est délicat. Les observations effectuées sur le terrain suggèrent un impact du virus, notamment lors de phases cliniques chez les bovins, sans pouvoir préciser si la mortalité embryonnaire est liée à une action directe du virus ou s’il s’agit d’un effet secondaire aux signes cliniques (hyperthermie). La fertilité des femelles après infection ne semble pas directement affectée.

ÉVOLUTION ATTENDUE À L’AVENIR

L’agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a évalué les scénarios possibles d’évolution de la maladie1 en France. Les nombreuses inconnues qui persistent autour du virus (pouvoir pathogène, durée d’immunité postinfectieuse, mutation, etc.) et du vecteur, font que l’intervention humaine, et surtout la vaccination, a été retenue comme pivot de l’évaluation. Les deux extrê­mes, l’absence totale de vaccination et la vaccination généralisée, ont été jugés très peu probables. La maladie n’entre pas dans le cadre des dangers de catégorie 1 ou 2, elle est gérée par les professionnels et son impact collectif est faible, donc une vaccination facultative décidée individuellement par chaque éleveur semble la plus probable à l’avenir. Hors contexte de vaccination importante des ruminants, la maladie devrait se manifester sous une forme enzootique (ne présentant quasiment aucune malformation congénitale pouvant être imputée au virus) avec des variations saisonnières et/ou des pics épidémiques. Durant ces périodes, la proportion d’avortements et de nouveau-nés malformés liée au SBV pourrait atteindre 70 à 90 %. Le phénomène dépend du taux d’animaux vaccinés, de celle d’animaux réceptifs, de la vitesse de renouvellement des cheptels et de la situation sanitaire. En Irlande, 80 % des éleveurs se sont prononcés en faveur de la vaccination. La surveillance événementielle mise en place depuis septembre 2013 consiste dans le recueil des cas de malformation congénitale imputable au SBV, la confirmation par analyse de laboratoire étant facultative. Sans preuve de la présence du virus dans un département, un maximum d’une vingtaine de prélèvements annuels négatifs suffiraient à démontrer son absence de circulation.

  • 1 Avis de l’Anses et rapport d’expertise collective : « Évaluation des risques liés à la diffusion du virus Schmallenberg en France : bilan et perspectives », février 2014.

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